Sommes-nous si loin d’eux ? L’océan qui nous sépare des Américains semble rétrécir à la veille d’une élection présidentielle cruciale pour les États-Unis et le monde. La panne du rêve américain, cristallisée par l’engouement de la moitié de la nation pour un Donald Trump qui délire – « exécutions de bébés après la naissance, réfugiés haïtiens mangeurs de chats et chiens » – et menace du pire s’il n’obtient pas la victoire, serait-elle la version XXL de la panne du rêve français ?
Ils vont voter alors que nous ne sommes toujours pas remis, ni guéris, de nos propres élections, des Européennes de juin aux Législatives de juillet. Perte du pouvoir d’achat, rupture entre les communautés, dialogues minés par les haines, ultra-violence, dictature des réseaux sociaux, emprise du complotisme : aux débats qui embrasent la scène américaine font écho ceux qui occupent la nôtre.
Les récentes élections législatives et européennes montrent à quel point une grande partie de la classe politique est coupée du peuple et incapable de porter un projet à long terme qui fédère la nation tout entière. D’un côté, les élites de la Macronie, dont la seule obsession est de nous ‘‘délivrer’’ du péril de l’extrême droite, n’ont fait preuve d’aucune vision pour redresser la France. En clair, elles n’ont travaillé à rien d’autre que l’évitement de la confrontation au réel. De l’autre, les médias woko-compatibles qui pratiquent l’inversion des valeurs à la façon de Big Brother, n’ont eu de cesse, depuis des années, d’expliquer aux Français comment ils devaient penser, se déplacer et consommer, sans imaginer que ces derniers leur feraient payer, un jour, ce trop-plein de moraline inepte.
Les résultats du second tour des élections législatives du 7 juillet ont engendré une crise politique inédite en France. Une impasse due à l’absence d’une majorité parlementaire suffisamment large pour pouvoir gouverner de façon sereine et durable. Cependant, en dépit des risques de blocage qui menacent d’ébranler les institutions de le Vème République, il existe au moins 4 raisons de se réjouir de l’issue de ce scrutin :
Entre les peurs et les leurres, la France balance. Malgré les rodomontades de Jean-Luc Mélenchon qui, dès 20h07, le 7 juillet dernier, annonçait l’affaire bouclée en même temps – laissait-il entendre – que son attaché-case pour Matignon, rien n’est résolu. « Avoir évité le pire – l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir – ne nous préserve pas d’un autre pire : l’ingouvernabilité du pays », prévient Bernard Cazeneuve, ex-Premier ministre socialiste (entre décembre 2016 et mai 2017), tendance gauche laïque et universaliste.
Face au risque d’une victoire électorale qui offrirait la majorité parlementaire à l’extrême droite, le salut ne peut venir que d’une mobilisation républicaine ralliant tous les démocrates, car aucune formation politique ne peut résister, seule, à la poussée du Rassemblement national. Or, de nombreux clivages entravent le ‘‘cordons sanitaire’’ républicain. Pour les dépasser, il conviendrait de substituer au bon vieux ‘‘Front républicain’’, dirigé exclusivement contre l’extrême droite, un ‘‘tri sélectif républicain’’ destiné à isoler et bloquer tous ceux que les outrances et les dérives placent hors de l’arc républicain, de quelque bord politique qu’ils se revendiquent.
Le monde d’hier décrit par Stefan Zweig dans son exil brésilien en 1943 n’a jamais été si proche de nous. Sa déploration d’Européen, contemporain de l’engloutissement de tout ce qu’il aimait, nous poursuit alors qu’une nouvelle Europe et une nouvelle France surgissent des urnes du 9 juin, puis, dans notre pays, de celles des 30 juin te 7 juillet. La campagne de crise précédant le vote a été marquée par la disparition des principes-clés qui fondent notre civilisation : l’affrontement courtois, la rationalité contre le délire, la recherche du sens contre l’insensé et l’impensé.
La perte de ces concepts et l’absence de décence dans l’expression, marque d’une faillite morale et politique, ont ouvert la voie à une tragique concurrence des extrêmes. Elle a culminé dans un coup de théâtre – la dissolution du Parlement français – qui fait de l’hexagone le miroir vers lequel se tournent, fascinées, les démocraties du vieux continent.
Nos gouvernants se sont-ils montrés naïfs depuis 30 ans, au point de prendre des islamistes pour de fervents républicains, ou ont-ils tout simplement joué le jeu dangereux d’un électoralisme mortifère, croyant séduire les Musulmans de France en acceptant de répondre aux revendications communautaristes de voyous arborant barbes taillées et cravates ?
Combien de journalistes, chercheurs, femmes et hommes politiques ont pourtant alerté, parfois au péril de leur vie, sur la menace que représentait l’islamisme, et plus particulièrement l’organisation des Frères musulmans en Europe ? Combien de martyrs de la République, de l’attentat de Charlie Hebdo à celui contre Samuel Patty, aura-t-il fallu pour comprendre le danger civilisationnel que représentent ces fous d’Allah ?
Depuis le 6 mai 2024, des activistes occupent un bâtiment de l’Université Libre de Bruxelles. Dans leur communiqué, ils affirment, toute honte bue, prendre cette décision « après plus de 7 mois de génocide et 76 ans d’une Nakba ininterrompue », sans un mot, bien sûr, pour le pogrom du 7-Octobre !
Le soir-même le coprésident de l’Union des Étudiants Juifs de Belgique (UEJB), Gad Deshayes, était frappé au visage et au ventre par un activiste qui a ensuite tenté de l’étrangler, et deux étudiants qui avaient eu le culot de passer par là avec un drapeau israélien se faisaient également agresser et traiter de « Sionistes, fascistes, c’est vous les terroristes ! ».
Par un de ces hasards dont l’Histoire a le secret, la publication du récit de Salman Rushdie (‘‘Le Couteau’’, Gallimard, 2024) sur l’agression dont il a été victime le 12 août 2022 coïncide avec l’attaque sans précédent lancée contre Israël le 14 avril dernier par la République islamique d’Iran. D’un côté, l’écrivain survivant raconte son expérience de mort imminente face à « l’homme en noir, vêtements noirs, masque noir sur le visage, qui arrivait, menaçant et concentré, un véritable missile ». De l’autre, 300 drones et missiles chargés de soixante tonnes d’explosifs fonçaient dans la nuit moyen-orientale vers l’État hébreu.
Le Pakistan a été secoué récemment par de nombreuses attaques terroristes de grande envergure. La brigade Majeed de l’armée de libération du Baloutchistan (BLA) est responsable de deux attaques au Baloutchistan. Le premier visait la base aéronavale de Turbat, qui déploierait des drones chinois, et le second, le complexe des autorités portuaires du port de Gwadar, exploité et agrandi par les Chinois. Le troisième attentat, perpétré à Khyber Pakhtunkhwa (KPK), a tué cinq ingénieurs chinois travaillant sur le projet hydroélectrique de Dasu, sur l’Indus, dans le cadre du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC).