Au terme d’une sélection marquée par une majorité de film traitant de la dualité suspicion / culpabilité, la Palme d’Or du 76ème festival de Cannes est revenue à ‘‘Anatomie d’une chute’’, un drame familial français qui décortique les mécanismes du soupçon (et de la culpabilité qui en découle) qui pèsent sur une épouse après la défenestration (accidentelle ?) de son mari.
Ainsi, la réalisatrice Justine Triet entre de les annales de la Croisette pour avoir décroché la dixième Palme d’Or française et la troisième pour femme, 30 ans après ‘‘La leçon de piano’’ de la néo-zélandaise Jane Campion, et deux ans après ‘‘Titane’’ de sa compatriote Julia Ducournau, membre du Jury cette année.
Nombreux sont les films consacrés à l’horreur nazie et à la Shoah que le festival de Cannes a accueillis, célébrés et récompensés. Il y a eu, notamment, le tragi-comique ‘‘La vie est Belle’’ de Roberto Benigni (Grand Prix – 1997), l’émouvant et magistral ‘‘Le pianiste’’ de Roman Polanski (Palme d’Or – 2002), le sombre et poignant ‘‘Ruban Blanc’’ de Michael Haneke (Palme d’Or – 2009) et l’atypique et éblouissant ‘‘Le fils de Saul’’ de Laszlo Nemes (Grand Prix – 2015).
Ces œuvres majeures et nécessaires ont toutes fait face à la même et épineuse problématique : comment évoquer la Shoah sans en montrer l’insoutenable horreur ? Et de toutes les approches adoptées ou envisagées, celle de ‘‘The Zone of Interest’’ de Jonathan Glazer – qui vient de décrocher le Grand Prix du 76ème festival de Cannes – est, de loin, la plus éprouvante : le cinéaste britannique a fait le choix à la fois singulier et déroutant de filmer Auschwitz depuis la maison adjacente du commandant nazi Rudolf Höss, qui dirigea le terrible camp de mai 1940 à décembre 1943, puis à nouveau de mai à septembre 1944.
S’inspirant de l’histoire vraie d’un drame familial qui a secoué la Tunisie en 2014 : celui d’Olfa Hamrouni et de ses 4 filles, dont deux ont été endoctrinées par Daech, ‘‘Les filles d’Olfa’’ de Kaouther Ben Hania dissèque, avec brio et perspicacité, le processus d’endoctrinement à travers lequel les islamistes opèrent leur lavage de cerveau sur les personnes socialement et psychologiquement fragiles.
Grâce à une narration innovante, à mi-chemin entre du documentaire et de la fiction, ce film, à la fois sobre et émouvant, a réussi l’exploit d’établir un jeu de miroirs captivant entre les personnages réels d’Olfa et ses filles et leurs doubles fictionnels à l’écran.
Grand oublié du palmarès du 76ème festival de Cannes, Nanni Moretti a, à nouveau, conquis la Croisette, par une œuvre poignante teintée d’humour et de mélancolie à travers laquelle il jette un regard inquiet et sarcastique sur le cinéma d’aujourd’hui.
Après 6 ans d’absence et 17 ans de sobriété, le maître finlandais Aki Kaurismäki revient sur les pas de sa célèbre ‘‘trilogie des perdants’’ (‘‘Au loin s’en vont les nuages’’ – 1996 , ‘‘L’homme sans passé’’ – 2002 , ‘‘Les lumières du feaubourg’’ – 2006). Il concourt pour la Palme d’Or du 76ème festival de Cannes, avec ‘‘Les feuilles mortes’’, un chef d’œuvre poignant et mélancolique sur le destin brisé de deux marginaux qui tentent désespérément d’esquisser une histoire d’amour où le burlesque le dispute au tragique.
Qu’est-ce que Maïwenn a commis de plus inélégant et impardonnable ? Avoir tiré les cheveux d’Edwy Plenel ou plombé l’ouverture du 76ème Festival de Cannes avec son insipide et très décevant ‘‘Jeanne du Barry’’ ?
Ce biopic inspiré de la vie de la dernière favorite de Louis XV, dont la platitude contraste avec le faste et la flamboyance du décor versaillais, n’est – hélas – pas parvenu à incarner la complexe personnalité de Jeanne du Barry, tout à la fois légère et anticonformiste, audacieuse et maladroite.
https://youtu.be/02FtSCdT8lw
Georges Dallemagne, ancien directeur de Handicap International, aujourd’hui député fédéral belge, est de retour du Haut-Karabakh où il a effectué une mission d’observation au cœur du conflit qui y a opposé la minorité arménienne à l’Azerbaïdjan.
Il affirme avoir observé des « crimes de guerre » et confirme la présence de « mercenaires djihadistes » dépêchés sur place par la Turquie.
L’ancien Président évoque le souvenir des attentats, la douleur des victimes et de leurs familles et son souci de ne pas tomber dans le piège tendu par les terroristes : diviser les Français et les monter les uns contre les autres.
Commentant les récentes polémiques, qui ont enflammé certains pays musulmans, au sujet des caricatures de Mahomet, François Hollande s’adresse aux populations musulmanes « qui ont pu être heurtées par ce caricatures ». Tout en les rassurant que la laïcité française ne signifie pas « l’écrasement des religions », mais leur reconnaissance en tant qu’éléments de la liberté, il leur rappelle que « la liberté est une règle en France » où loi autorise la caricature et la dérision, mais pas la haine. Et que nul n’a le droit en France de s’en prendre aux gens, à cause leur appartenance religieuse.