A l’heure où nous nous interrogeons sur les conséquences que la pandémie aura sur nos vies et celles de nos enfants, à l’heure où le défi de la remise à flot de nos économies obnubile nos concitoyens et nos dirigeants, au camp de Zaatari, dans le désert jordanien, 80.000 réfugiés syriens tentent de survivre dans d’effroyables conditions.
Le Président Turc, Recep Erdogan, veut montrer aux grandes puissances qu’il a son mot à dire sur la redistribution des cartes au Moyen Orient et sur la résolution des conflits dans la région, à un moment, qui, plus est, où l’ordre mondial, issu de 1945, fin de la 2ième guerre mondiale, est devenu caduc.
Après quatre années de Trumpisme, avec leur cortège de tweets à répétition, de foucades, d’imprévisibilités, d’incohérences, le nouveau Président américain devrait s’appeler Hercule Biden, tant les dossiers qu’il a hérité de Donald Trump, en matière de politique internationale, sont autant de défis colossaux à relever. Ces dossiers ont pour noms : Iran, Russie, Turquie, Chine, Corée du Nord, Afghanistan, conflit israélo-palestinien…
Lorsque j’ai découvert, au début de l’été 2019, les témoignages des survivants de la Shoah recueillis par l’ami Jean-Marie Montali, pour les besoins de son livre Nous sommes la voix des morts (Le Cherche-midi, octobre 2020), j’étais en train de lire un texte inédit d’Hannah Arendt, qui venait d’être publié, dans l’excellente collection About & Around, aux éditions Allia.
Au début du mois de mars, Tariq Ramadan a exigé le renvoi d’un expert désigné par la justice afin d’analyser l’emprise qu’il pouvait exercer sur des jeunes femmes avec lesquelles il entretenait des relations sexuelles violentes. Pour demander le départ du docteur Daniel Zagury, la défense du prédicateur évoque « une manipulation ». En fait, le principal reproche fait à ce médecin est d’être… juif !
Tout le monde croyait connaître la Tunisie quand la révolution a surgi, en janvier 2011, balayant les analyses rassurantes des experts sur « l’exception tunisienne ». En 2021, les mêmes experts, ou leurs émules, se réveillent en sursaut après nous avoir servi depuis des années le même brouet idéologique, assaisonné au goût du jour. La nouvelle « exception tunisienne » permettrait ainsi au pays du jasmin d’échapper au sort funeste des autres révolutions arabes, grâce à la fameuse « transition démocratique », garante de la sagesse politique de Carthage. Or, si elle a bel et bien existé, à un moment où l’intelligence tenait les rênes du char révolutionnaire, notamment avec le grand juriste Yadh Ben Achour, qui présida la Haute instance pour la réforme politique, la « transition » s’est sérieusement ralentie au fil du temps.
Le président chinois Xi Jinping a clairement affiché ses ambitions expansionnistes moins d’un an après avoir pris ses fonctions de secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) lorsqu’il a lancé l’ambitieuse Initiative Ceinture et Route (ICR) qui traverse l’Asie, l’Europe et l’Afrique, reliant des dizaines de pays. Et le premier pays à s’être associé à la Chine, dans le cadre de l’ICR, a été le Pakistan, lorsque le Corridor économique Chine-Pakistan (CECP), d’un montant de 62 milliards de dollars, comprenant un large éventail de projets d’infrastructure, a été signé en grande pompe en 2015. En raison de son étendue, le CECP, souvent désigné au Pakistan comme le projet phare de l’ICR, offre à l’observateur une vue d’ensemble des objectifs réels et des ambitions de Xi Jinping par rapport à cette initiative.
Toujours plus fort, toujours plus fou. Recep Tayyip Erdogan s’est intronisé « deuxième conquérant » de Sainte-Sophie après Mehmet II en 1453. Il l’a proclamé dans son « message à la nation » diffusé à la télévision ce jour funèbre du 10 juillet 2020 où fut annulé le décret d’Ataturk de 1934 transformant l’édifice en musée. Mustapha Kemal avait rendu à l’humanité la basilique, joyau de la chrétienté pendant 916 ans, puis mosquée phare de l’empire ottoman pendant cinq siècles. Il voulait en finir avec la fracture Islam-Occident et apaiser les conflits. Erdogan, lui, les rallume.
Pour paraphraser le Michel Audiard des Tontons flingueurs, on peut dire que les collabos, ça ose tout. Alors que les égorgeurs djihadistes ensanglantent encore la France, un vol noir de corbeaux péremptoires s’abat sur les plateaux et squatte les colonnes des journaux. Les tribunes au miel vénéneux chargées de réécrire la réalité se succèdent comme si rien ne s’était passé. En tous cas pas ce qui nous avait bouleversés jusqu’au fond de l’âme : cette réplique des séismes antérieurs, cinq ans après le massacre des journalistes de Charlie Hebdo, les attentats du Bataclan et de l’Hypercacher.
Une kyrielle de drapeaux français et des effigies du président Emmanuel Macron ont été brûlés dans tout le Pakistan ces derniers jours alors que le gouvernement du Premier ministre Imran Khan encourageait les partis politiques, les groupes islamiques radicaux, les avocats et les associations d’étudiants à descendre dans la rue par milliers pour dénoncer l’islamophobie perçue en France.