Décédé le 26 septembre dernier, à 96 ans, le Qataro-Égyptien Youssef al-Qaradawi, présenté comme le guide spirituel des Frères musulmans, n’aura été, en fait, qu’un courtisan adaptant ses prêches à ce que souhaitaient entendre ses protecteurs qataris. Car, il doit d’abord son immense popularité à la chaîne qatarie Al-Jazeera où, pendant des années, il a pu distiller dans son émission ‘‘La Charia et la vie’’, sa version rétrograde de l’islam. Ainsi, une femme qui porterait un vêtement moulant, non seulement n’entrerait pas au paradis, mais elle « n’en sentira même pas l’odeur ». Le vêtement d’une musulmane « ne doit pas ressembler à ce que portent spécialement les mécréantes, les juives, les chrétiennes et les idolâtres », prévenait-il. Quant aux hommes, leurs parties intimes « sont comprises entre le nombril et les genoux ». Comprenez qu’ils ne doivent pas laisser les femmes s’extasier devant leurs cuisses… et y jeter des regards « affamés et avides », que Youssef Qaradawi, père-la-pudeur, baptisait « fornication de l’œil ».
Cheikh Al-Qaradhawi vient de décéder à un âge avancé. Sa mort est devenue l’objet de controverse entre ceux qui se sont recueillis sur sa mémoire et considèrent sa disparition comme une perte pour la pensée islamique et l’esprit modéré de la prédication, et ceux qui le tiennent pour responsable du sang versé par des Musulmans, de la justification de l’extrémisme, de l’allégeance aux régimes corrompus et despotiques et l’élaboration de fatwas motivées par des manœuvres politiques liées au auxdits régimes.
Sur la photo, l’homme pose entre ses deux épouses aux visages masqués par un coeur rose, pudeur oblige. Il les a épousées le même jour et s’appelle Rachid. C’est un ‘‘Skikdi’’, un habitant de Skikda, ce qui lui vaut sur les réseaux sociaux le sobriquet de ‘‘Skik-deux’’, nouvelle preuve que les Algériens peuvent tout perdre, sauf le sens de l’humour ! Le faire-part de mariage est orné du verset coranique qui justifie la diversité matrimoniale : « Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez »
Le service de renseignement pakistanais, l’Inter Services Intelligence (ISI), mène depuis des années une guerre par procuration au Jammu-et-Cachemire (J&K), en aidant et en encourageant le terrorisme par le biais d’organisations terroristes telles que Lashkar-e-Toiba, Jaish-e-Mohammad, Hizbul Mujahideen. L’ISI continue de soutenir cette guerre par procuration, qui est maintenant menée non seulement par les groupes susmentionnés, mais aussi par leurs diverses ramifications comme le Front de résistance, le Front populaire antifasciste , la Jammu Kashmir Gaznavi Force, le Front uni de libération du Jammu et du Cachemire, les Tigres du Cachemire… etc.
À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, le 12 août dernier, la Commission européenne a diffusé une vidéo sur Instagram montrant des jeunes militants du FEMYSO vêtus des T-shirts au logo de leur association. Cette structure, qui évolue dans la galaxie des Frères musulmans, a été reçue précédemment par la Maltaise Helena Dalli, Commissaire européenne à l’Égalité, afin d’évoquer les stéréotypes, les discriminations et la haine dont seraient victimes les jeunes musulmans en Europe. Dans la même vidéo, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, déclare : « Soyons inspirés par toutes les jeunes personnes qui montrent que vous pouvez accomplir ce en quoi vous croyez », avant de conclure : « C’est l’esprit de la prochaine génération de l’Europe ».
Un bon Musulman se sent aujourd’hui coupable de ne pas avoir réussi à instaurer l’État islamique, que ce soit par la persuasion ou la force. Cet idéal, ce but ultime s’appuient sur sa fierté de Musulman. Il est fier de ce qu’il est, non de ce qu’il fait. Au lieu d’être ce qu’il va devenir, il veut être ce qu’il a été. Il résulte de ce blocage une attitude dichotomique et, s’il accepte la modernité technique, il rejette sa métaphysique. Ainsi, il vit un développement sans progrès car il reste collé au sacré : l’interdit, le halal, le paradis, l’enfer, les supplices de la tombe… Chez lui, la pureté et la peur l’emportent sur le processus de liberté. Mais, comme il se sent coupable de ne pas faire avancer la cause de l’Islam qui est de propager la loi d’Allah partout dans le monde, il est en perpétuel conflit intérieur.
Comme Salman Rushdie, je pense que « s’il m’était demandé de donner une seule et brève phrase sur la religion, je dirais : je suis contre » ! Non pas que le problème soit la foi religieuse en elle-même, mais parce que « dès le début, les hommes se sont servis de Dieu pour justifier l’injustifiable ».
Comme Salman Rushdie, je considère que « la liberté d’expression est le tout, toute l’histoire », qu’elle « est la vie elle-même », que « sans la liberté d’offenser, elle cesse d’exister ».
Il faut toujours prendre les intégristes aux mots. Ceux qu’ils prononcent pour tuer. Ceux qu’ils interdisent aux autres de prononcer. Hadi Matar, l’homme qui a tenté le 12 août d’assassiner Salman Rushdie, était actionné par les mots de la mort. La mort est le véritable empire de l’islamisme. Salman Rushdie, lui, actionne les mots de la vie. Le poignard de l’intégriste d’origine libanaise, né aux Etats-Unis, admirateur de Khomeiny et du Hezbollah, devait lui faire rentrer ses mots dans la gorge et tous les organes.
“Le radicalisme religieux irradie une sorte de « glamour ». Offrez une kalachnikov et un uniforme noir à un jeune sans le sou, sans emploi, et soudain vous conférez un pouvoir à celui qui se sent vulnérable et défavorisé”. Ces mots sont de l’écrivain Salman Rushdie, entre la vie et la mort à l’heure où nous écrivons ces lignes. Ils traduisent l’immense clairvoyance que cet homme a sur ses contemporains. Menacé de mort depuis plus de 30 ans, Salman Rushdie a construit une œuvre sur les braises ardentes d’une fin qu’il n’imaginait pas impossible de la main de l’Homme.
En septembre 1988, Jean-Claude Buhrer, grand reporter au journal Le Monde, est en déplacement en Inde, au moment de la publication par Salman Rushdie de son roman ‘‘Les Versets sataniques’’. « La réaction des chiites en Inde est immédiate. Ils lancent aussitôt une fatwa contre Salman Rushdie, réclamant sa mise à mort », se souvient le journaliste. Il appelle aussitôt son journal… qui décline sa proposition d’article. Vraisemblablement, l’importance du sujet a échappé sur le moment au grand quotidien parisien.