Les terribles images de l’abandon de Kaboul, avec ses grappes d’Afghans désespérés accrochés à la carlingue d’un avion militaire américain prêt à décoller sans eux, n’en finiront pas de nous hanter. Elles confirment, vingt ans après le 11 septembre 2001, qu’aucune leçon ne peut être tirée de l’Histoire, contrairement à ce qui fut seriné sur tous les tons, toutes les antennes, toutes les tribunes. Face à l’islamisme qui, de Nice et Saint-Etienne-du Rouvray à Kunduz et Kandahar, égorge le proche comme le lointain, les rabâcheurs du « Plus jamais ça », sous leurs faux airs de profs d’optimisme, ne sont que des soutiers de la résignation.
Les nouvelles en provenance d’Afghanistan sont très inquiétantes. En moins d’une semaine, les Talibans se sont emparés de la moitié des capitales des provinces afghanes. Ils contrôlent, à présent, l’essentiel des provinces du nord, de l’ouest et du sud du pays. Kaboul, Mazar-e Charif et Jalalabad sont les seules grandes villes afghanes qui échappent, mais pour combien de temps encore, au retour de leur mainmise sur le pays.
L’Afghanistan a subi deux attentats-suicides, le 12 mai. Le premier a frappé la maternité Dasht-e-Barchi, dirigée par Médecins Sans Frontières (MSF) à Kaboul, et a tué au moins 14 personnes, dont 2 nouveau-nés. Le second a eu lieu lors des funérailles d’un commandant de la police locale dans le district de Khewa à Nangarhar, tuant 24 personnes. Les deux attaques visaient des civils innocents, pour la plupart des femmes et des enfants.