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Stringer/SPUTNIK/SIPA

 

De l’urgence de mettre fin à l’occupation de Gaza par… le Hamas !

11 octobre 2023 Expertises   360106  

atmane tazaghart

Stupeur et effroi devant l’extrême barbarie des razzias moyenâgeuses et sanguinaires perpétrées par le Hamas ce 7 octobre, jour du 50ème anniversaire de la ‘‘Guerre du Kippour’’, avec pour objectif macabre de raviver le souvenir traumatique de cette guerre de 1973, qui a failli ébranler l’existence même de l’État d’Israël, alors âgé d’à peine 25 ans.

Aucune cause, ni aucune motivation politique ne sauraient justifier ou excuser l’horreur de ces attaques qui ont vu les hordes fanatisées du Mouvement islamiste massacrer, sans retenue ni distinction, les populations civiles d’une vingtaine de villages israéliens proches de Gaza. Des centaines de jeunes attaqués à la mitrailleuse lors d’une rave-party organisée dans le cadre du festival Tribe of Nova, en plein désert du Néguev ; des familles entières décimées à Sdérot, Ashkelon et Ofakim ; parfois brûlées vives, comme à Nir Oz. Et plus sidérant encore, des enfants massacrés, égorgés, décapités, éventrés, comme dans le kibboutz martyrisé de Kfar Aza.

Plus qu’un ‘‘Pearl Harbor’’ ou un ‘‘11 septembre’’ israélien, l’aspect le plus traumatisant de ces odieuses attaques – non seulement pour les Israéliens, mais pour toute âme humaniste – est de voir ressurgir un mot qu’on croyait, espérait, banni à jamais : pogrom ! Car, comment nommer autrement ces crimes orchestrés de façon planifiée et systématique, avec pour dessein d’éliminer froidement, délibérément, 48 heures durant, des populations civiles dont le seul ‘‘tort’’ – aux yeux de leur bourreaux – est d’être juives ?

Cependant, malgré l’insupportable horreur que ces exactions nous infligent, peut-on s’en étonner de la part d’un mouvement fanatisé, aux références fascistes assumées (voir Ecran de Veille, n°27 / novembre 2022), comme le Hamas ?

Dans une interview télévisée qu’il m’a accordée en 2014, alors que j’officiais sur l’antenne arabophone de France 24, le leader du FDLP (Front Démocratique pour la Libération de la Palestine), Nayef Hawatmeh, dressait – à l’époque, déjà – un état des lieux glaçant de ce qu’il appela « l’occupation de Gaza par le Hamas » : un « terrifiant dictat politique et religieux, qui étouffe les populations gazaouies et écrase toute organisation politique, syndicale, sociale ou caritative non inféodée au Hamas » ; une monstrueuse corruption systémique née de « la mainmise totale des membres du Mouvement islamiste sur l’administration, la police, l’enseignement, le commerce » ; et une économie mafieuse basée sur « le business des tunnels [contrebande] plutôt que sur la production et le développement », qui « paupérise les habitants de Gaza tout autant qu’elle enrichit les dignitaires du Hamas ».

Raisons pour lesquelles, Nayef Hawatmeh, faucon parmi les faucons historiques du conflit israélo-palestinien, qui forma – avec Yasser Arafat et Georges Habache – le trio fondateur de l’OLP, donc difficilement soupçonnable de complaisance envers Israel, en a conclu que, pour les populations palestiniennes de Gaza, « l’occupation du Hamas est pire que l’occupation israélienne » qui l’a précédée !

En effet, depuis la sécession du Hamas, qui a instauré un pouvoir de fait à Gaza, suite à un coup de force, en 2007 (auparavant, la bande de Gaza était répartie en 5 districts faisant partie des 16 gouvernorats qui formaient les Territoires administrés par l’Autorité palestinienne depuis les Accord d’Oslo de 1994), cette minuscule bande de 360 km2, où s’entassent plus de 2 millions d’âmes, est devenue non seulement l’endroit le plus surpeuplé du globe (5935 habitants/km2, en 2022), mais aussi – et surtout – une « prison à ciel ouvert », selon l’expression de l’ancien Président Nicolas Sarkozy, qui n’est pourtant pas un fervent partisan de la Palestine et encore moins du Hamas.

Depuis 15 ans, le monde savait et fermait les yeux sur le terrifiant dictat théocratique infligé par le Hamas aux populations palestiniennes de Gaza : port du voile obligatoire, même pour les Gazaouies de confession chrétienne, razzias punitives contre les ‘‘non jeûneurs’’ pendant le Ramadan, endoctrinement islamiste forcé des enfants, répression et exécutions extrajudiciaires d’opposants appartenant aux factions palestiniennes concurrentes du Hamas, sous de fallacieux prétextes d’intelligence avec l’ennemi…

Les quatre guerres israéliennes de 2009, 2012, 2014 et 2021 n’ont en rien affaibli l’emprise du Hamas à Gaza. La détresse extrême et les conditions de vie inhumaines des populations civiles n’ont fait qu’empirer. Alors que, paradoxalement – mais, est-ce bien étonnant ? – le Hamas s’est considérablement enrichi. Il est même devenu le 2ème mouvement terroriste le plus riche au monde, derrière Daech, selon un classement de la revue Forbes !

À terme, il était donc inévitable qu’un mouvement fanatisé, qui a infligé les pires sévices à son propre peuple, déchaîne sa haine sur Israël, dès qu’il s’est senti suffisamment fort pour le faire.

À présent, pour rompre le cycle infernal de la violence et de la haine dont se nourrit le Hamas, Israël a besoin de la clairvoyance d’une Golda Meir qui, en plein traumatisme de la guerre du Kippour, a eu l’audace d’affirmer, tout en faisant la guerre, que le moment viendra forcément où il faudra parler de paix.

Or, pour les amis d’Israël, comme pour les partisans de la juste cause palestinienne, un préalable s’impose aujourd’hui à l’éclosion d’une nouvelle espérance de paix : mettre fin à l’occupation de Gaza par… le Hamas !