Un récent rapport du Pentagone indique que le continent africain concentre actuellement l’intérêt de Moscou, dans le cadre de sa stratégie visant à concurrencer l’influence des États-Unis et leurs alliés européens. Selon le rapport, cette politique africaine de Moscou s’est considérablement accentuée, depuis que le ‘‘contingent privé’’ africain de la Russie a été placé sous la responsabilité directe du ministère de la Défense et des services de renseignement russes, après la mort du chef de Wagner, Evgueni Prigojine.
Fin 2023, Ned Price, le porte-parole du secrétariat d’État américain a accusé Moscou d’utiliser la Libye comme « base essentielle pour le déploiement de son contingent africain ».
L’engagement militaire russe en Ukraine et en Syrie n’empêche pas Moscou de continuer à déployer massivement des forces et du matériel militaire dans les régions contrôlées par le maréchal Haftar, à l’est et au sud de la Libye. Fin mai dernier, le vice-ministre russe de la Défense, Iounous-Bek Evkourov s’est rendu dans ces régions, pour la cinquième fois depuis l’été 2023, et y a rencontré le maréchal Haftar. Trois semaines auparavant, le fils du maréchal Haftar, Khaled, s’était rendu à Moscou pour s’entretenir avec le vice-ministre des Affaires étrangères chargé du Proche-Orient et de l’Afrique, Mikhaïl Bogdanov, à propos du renforcement du dispositif militaire russe en Libye.
Depuis le début de l’année, pas moins de cinq rotations maritimes ont débarqué des soldats et du matériel militaire au port de Tobrouk, dans le cadre de ce que le Pentagone surnomme la ‘‘Libyan Express’’, une route maritime qui relie le port syrien de Tartous et celui libyen de Tobrouk. Les navires mobilisés pour ces convois sont escortés par une corvette et proviendraient des ports russes de la Baltique et du Nord.