Avec une carrière de plus de 40 ans, qui l’a conduit sur différents théâtres de guerre en Europe et en Afrique, le Général belge Guy Buchsenschmidt jouit d’une grande expertise militaire et géostratégique. Dans cet entretien, il nous explique pourquoi il appréhende un nouveau‘Verdun’ dans la guerre en Ukraine qui sévit depuis plus de deux ans.
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La cérémonie d’ouverture du 75ème Festival international du film de Cannes a été marquée par l’intervention surprise et en direct du Président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui appelle la nouvelle génération de cinéastes à affronter les dictateurs, comme Charlie Chaplin l’avait fait, avec sa satire d’Adolf Hitler dans ‘’Le dictateur’’ (1940).
En Occident, Vladimir Poutine est le plus souvent décrit comme un dirigeant isolé, voire ‘‘paranoïaque’’, jouissant d’un pouvoir absolu qui le dispense de consulter ou d’écouter des conseillers. Or, s’il est évident que Poutine est un autocrate qui s’est affranchi de tout contre-pouvoir, il y a dans son ‘‘premier cercle’’ des conseillers connus pour leur modération et d’autres qui sont ouvertement bellicistes.
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan est arrivé en Russie, pour une visite officielle de deux jours, le jour même où Vladimir Poutine a lancé son attaque contre l’Ukraine. À son arrivée à l’aéroport de Moscou, le leader pakistanais a été filmé en train de s’exclamer joyeusement ‘’À Quel moment je suis venu ! C’est tant d’excitation’’. Cette réaction du leader d’une nation soi-disant démocratique a immédiatement attiré l’attention des médias et a été largement interprétée comme un soutien du Pakistan à la Russie sur la question de l’Ukraine. L’autre interprétation pourrait être le mépris total d’Imran Khan pour les règles de droit qui constituent les fondements de l’ordre international et un manque de compréhension de la gravité de la situation où l’intégrité territoriale d’une nation souveraine a été unilatéralement violée par la Russie.
Ici et là-bas. Du monde (encore) en paix au monde en guerre. De nos écrans, nos rues, nos cafés, nos métros, à leurs alertes, leurs fuites, leurs abris, leurs morts. De notre premier arbuste en fleurs à leur neige, leur boue, leur épouvante et leur résistance. Entre Paris et Kiev, cette capitale européenne à trois heures de vol, un gouffre s’est ouvert. Nous regardons, frappés de sidération, les missiles fracasser une belle et grande cité, emplie des bruits de la vie il y a si peu de temps, à des années-nuits. Kiev. J’arpentais ses boulevards immenses en janvier. L’avenue Kreshatyk qui mène au Maidan, les rues anciennes du quartier du Podol qui dégringolent vers le Dniepr.