Rien ne prédestinait la Force Al-Qods, unité d’élite du Corps des Gardiens de la révolution iranienne (Pasdarans) et l’Organisation mondiale des Frères musulmans à se rapprocher. Pourtant, des documents issus des archives secrètes du ministère iranien du Renseignement révèlent l’inconcevable : des tractations ont bien eu lieu entre ces deux organisations, d’apparence rivales, pour faire face à leurs ennemis communs.
L’islamologue Lorenzo Vidino, éminent spécialiste des Frères musulmans en Occident, a réalisé, en octobre 2023, dans le cadre du programme sur l’extrémisme de l’université George Washington, un rapport intitulé ‘‘Verbatim: What European Security Services Say About the Muslim Brotherhood in Europe’’ (Verbatim : Ce que les services de sécurité européens disent des Frères musulmans en Europe). Extraits exclusifs.
Le samedi 7 octobre 2023 restera comme une date indélébile dans l’Histoire d’Israël et la conscience du monde. Une tuerie sans nom, des crimes que même la plus nécrosée des imaginations aurait été incapable d’élaborer. Des innocents avaient rendez-vous avec la mort dans ce qu’elle a de plus abject. Une mort délibérément donnée par des hommes fanatisés qui n’ont plus d’humanité qu’une vague et trompeuse apparence.
Le 11 octobre dernier avait lieu une grande manifestation devant le ministère des Affaires étrangères, à Bruxelles. Son mot d’ordre ? « Guerre à Gaza : Pour un cessez-le-feu et une paix juste, contre la violence coloniale et l’apartheid ».
À lire ce texte, les choses sont claires : le responsable de tout, le grand coupable, c’est Israël. Israël qui colonise, qui occupe illégalement, qui a honteusement spolié un territoire qui ne lui appartenait pas, exerçant sur ses habitants une violence telle que la clé de la paix, désormais, est entre ses mains seules.
Stupeur et effroi devant l’extrême barbarie des razzias moyenâgeuses et sanguinaires perpétrées par le Hamas ce 7 octobre, jour du 50ème anniversaire de la ‘‘Guerre du Kippour’’, avec pour objectif macabre de raviver le souvenir traumatique de cette guerre de 1973, qui a failli ébranler l’existence même de l’État d’Israël, alors âgé d’à peine 25 ans.
Auteur de deux ouvrage de référence (‘‘Frères musulmans, le cercle restreint’’ et ‘‘Les néo Frères musulmans en Occident’’), Lorenzo Vidino est l’un des plus imminents spécialistes de la Confrérie islamiste en Europe. Dans cet entretien exclusif, il nous explique comment les investissements immobiliers dissimulés des Frères musulmans leur rapportent des dizaines de millions d’euros chaque année.
L’auteur de ‘‘Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans’’ a été le premier en 2016 à publier une enquête sur le patrimoine immobilier de l’imam Hassan Iquioussen et de sa famille. Pour lui, le cas Iquioussen n’est en fait que l’arbre qui cache la forêt : depuis des décennies, la Confrérie des Frères musulmans accumule, en toute discrétion, des immeubles, des maisons, des locaux commerciaux, des appartements, des terrains. L’objectif est de se constituer un ‘‘trésor de guerre immobilier’’ qui leur permettrait de s’autofinancer, pour ne plus dépendre de l’argent venant des pays du Golfe.
Entre le moment où il a faussé compagnie aux forces de l’ordre venues l’arrêter à son domicile de Lourches, le 30 août dernier, et son arrestation par la police belge, près de Mons, le 30 septembre, l’affaire du prédicateur frère musulman, Hassan Iquioussen, a été abondamment commentée.
Son profil d’imam autoproclamé aux propos controversés ; son itinéraire de ‘‘prêcheur des cités’’ à l’ombre de ‘‘Musulmans de France’’ (Ex-UOIF), la branche hexagonale des Frères musulmans ; sa fulgurante carrière d’islamo-youtubeur, dont les vidéo-prêches comptabilisent plus de 34 millions de vues ; ont été examinés sous toutes les coutures.
Décédé le 26 septembre dernier, à 96 ans, le Qataro-Égyptien Youssef al-Qaradawi, présenté comme le guide spirituel des Frères musulmans, n’aura été, en fait, qu’un courtisan adaptant ses prêches à ce que souhaitaient entendre ses protecteurs qataris. Car, il doit d’abord son immense popularité à la chaîne qatarie Al-Jazeera où, pendant des années, il a pu distiller dans son émission ‘‘La Charia et la vie’’, sa version rétrograde de l’islam. Ainsi, une femme qui porterait un vêtement moulant, non seulement n’entrerait pas au paradis, mais elle « n’en sentira même pas l’odeur ». Le vêtement d’une musulmane « ne doit pas ressembler à ce que portent spécialement les mécréantes, les juives, les chrétiennes et les idolâtres », prévenait-il. Quant aux hommes, leurs parties intimes « sont comprises entre le nombril et les genoux ». Comprenez qu’ils ne doivent pas laisser les femmes s’extasier devant leurs cuisses… et y jeter des regards « affamés et avides », que Youssef Qaradawi, père-la-pudeur, baptisait « fornication de l’œil ».
Cheikh Al-Qaradhawi vient de décéder à un âge avancé. Sa mort est devenue l’objet de controverse entre ceux qui se sont recueillis sur sa mémoire et considèrent sa disparition comme une perte pour la pensée islamique et l’esprit modéré de la prédication, et ceux qui le tiennent pour responsable du sang versé par des Musulmans, de la justification de l’extrémisme, de l’allégeance aux régimes corrompus et despotiques et l’élaboration de fatwas motivées par des manœuvres politiques liées au auxdits régimes.