Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est-il en passe de lâcher les Frères musulmans ? L’AKP du Raïs turc se réclame de la même idéologie que la Confrérie : L’islamisme politique. Mais, les raisons de ce renoncement ne sont pas idéologiques. Elles sont liées à la violente crise économique qui frappe Ankara. Et les sondages qui donnent le Président turc perdant aux prochaines élections.
L’ottomanesque Recep Tayyip Erdogan essaie de retisser la fibre nationaliste, par la provocation extérieure, parce qu’il est affaibli, à l’intérieur, par une économie moribonde et une impopularité croissante.C’est un jeu dangereux parce qu’il veut se projeter, au-delà de ses frontières, et cherche, à nouveau, à régler ses comptes avec ses ennemis historiques arméniens, dont la Turquie est responsable du génocide de 1915. Ce que Erdogan nie. Et c’est une honte.
« Qu’est-ce qu’un fanatique, disait Churchill : une personne qui ne veut jamais changer d’avis ni changer de sujet. » Les massacres qui se sont récemment déroulés dans le Caucase nous renvoient à ce fanatisme vieux de plus d’un siècle : le génocide des Arméniens en 1915.
Le Président Turc, Recep Erdogan, veut montrer aux grandes puissances qu’il a son mot à dire sur la redistribution des cartes au Moyen Orient et sur la résolution des conflits dans la région, à un moment, qui, plus est, où l’ordre mondial, issu de 1945, fin de la 2ième guerre mondiale, est devenu caduc.
Toujours plus fort, toujours plus fou. Recep Tayyip Erdogan s’est intronisé « deuxième conquérant » de Sainte-Sophie après Mehmet II en 1453. Il l’a proclamé dans son « message à la nation » diffusé à la télévision ce jour funèbre du 10 juillet 2020 où fut annulé le décret d’Ataturk de 1934 transformant l’édifice en musée. Mustapha Kemal avait rendu à l’humanité la basilique, joyau de la chrétienté pendant 916 ans, puis mosquée phare de l’empire ottoman pendant cinq siècles. Il voulait en finir avec la fracture Islam-Occident et apaiser les conflits. Erdogan, lui, les rallume.
Profitant de la compagne de boycott anti-française, orchestrée par des oulémas islamistes, dans plusieurs pays musulmans, suite à la republication des caricatures de Mahomet, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est autoproclamé chef de file d’un prétendu mouvement pour la défense du prophète de l’Islam.
En décidant de se procurer des missiles Sol Air Russes S400, parmi les plus sophistiqués au monde, capables d’atteindre plus de 80 cibles à la fois, le Président Turc, Receps Erdogan, n’a fait que défier les États-Unis et hypothéquer les chances de maintien de son pays au sein de l’OTAN.