Depuis l’annonce des premiers résultats de l’élection présidentielle américaine, les vidéos diffusées face caméra sur TikTok où les utilisateurs se filment tantôt exultant, tantôt éclatant en sanglot sont légion. Il faut dire que les réseaux sociaux (Instagram, TikTok et X, exTwitter) ont été un atout primordial dans la course à la présidence des États-Unis.
Plus qu’une victoire électorale, c’est un plébiscite qui place, à nouveau, Donald Trump sur le toit du monde. En lui offrant, de surcroît, les pleins pouvoirs. Des prérogatives qu’aucun autre président américain n’a jamais eues. Le 20 janvier prochain, le milliardaire égocentrique, à la personnalité aussi pittoresque que sa célèbre mèche orange, ne reprendra pas seulement les clés de la Maison-Blanche. Son Administration, la 47ème du nom, aura aussi le soutien de la majorité des deux chambres du Congrès. Elle pourra aussi compter sur l’appui de la Cour suprême au sein de laquelle il avait imposé une dominante conservatrice, grâce à des nominations intervenues à la fin de son premier mandat (2017 – 2021).
Avec lui, c’est le retour au paradis perdu des grands espaces de l’ouest américain. Shérif armé menant sa caravane, le candidat Républicain surfe sur les vertiges d’une Amérique déboussolée.
Du renoncement de Joe Biden le 21 juillet dernier au scrutin du 5 novembre prochain : la vice-présidente des États-Unis n’aura disposé que d’une centaine de jours pour faire campagne, Kamala Devi Harris, 60 ans, fille d’un économiste jamaïcain et d’une scientifique indienne, ancienne procureur de Californie, est caricaturée par ses adversaires trumpistes comme « une gauchiste » et par les wokes comme « une flic ». La réalité est celle d’une centriste pragmatique, certes peu charismatique, mais bosseuse et intègre. Ce qui, face au bulldozer en roue libre qu’est Trump, peut convaincre et rassurer les électeurs indécis….
Lorsqu’elle avait 20 ans, Kamala Harris a adhéré à la sororité ‘‘Alpha Kappa Alpha’’ (AKA) qui appartient au vaste réseau associatif black des ‘‘Divine Nine’’. Sans se douter que, plusieurs décennies plus tard, ce serait pour elle l’un des atouts majeurs pour l’emporter, le 5 novembre prochain, face à Donald Trump.
Ancien ambassadeur des États-Unis au Japon, sous l’administration Trump, Kenneth R. Weinstein affiche, sans langue de bois, son soutien au candidat républicain. Grand connaisseur de la politique étrangère américaine, il détaille, dans cet entretien, les répercussions pour le reste du monde d’un retour éventuel de Donald Trump à la Maison-Blanche.
L’élection présidentielle américaine, avec sa campagne jalonnée de coups de théâtre, ne ressemble à aucune autre. Pour comprendre les enjeux de ce choc électoral américain et ses répercussions sur le reste du monde, nous avons demandé son éclairage à l’historien André Kaspi, spécialiste de l’Histoire des États-Unis.
Sommes-nous si loin d’eux ? L’océan qui nous sépare des Américains semble rétrécir à la veille d’une élection présidentielle cruciale pour les États-Unis et le monde. La panne du rêve américain, cristallisée par l’engouement de la moitié de la nation pour un Donald Trump qui délire – « exécutions de bébés après la naissance, réfugiés haïtiens mangeurs de chats et chiens » – et menace du pire s’il n’obtient pas la victoire, serait-elle la version XXL de la panne du rêve français ?
Ils vont voter alors que nous ne sommes toujours pas remis, ni guéris, de nos propres élections, des Européennes de juin aux Législatives de juillet. Perte du pouvoir d’achat, rupture entre les communautés, dialogues minés par les haines, ultra-violence, dictature des réseaux sociaux, emprise du complotisme : aux débats qui embrasent la scène américaine font écho ceux qui occupent la nôtre.
Entre l’élégante et raffinée Kamala Harris et l’imposant, caractériel et excessif Donald Trump, le contraste est saisissant. C’est le choc frontal de deux Amériques que rien – ou presque – ne peut plus réconcilier.