Indépendante depuis 1991, l’ancienne Somalie britannique n’est toujours pas reconnue par la communauté internationale. Elle n’élève que des chameaux, des moutons et des chèvres, mais sa situation stratégique, sur le golfe d’Aden, intéresse l’Éthiopie, son grand voisin (120 millions d’habitants), qui n’a pas d’accès à la mer, depuis l’indépendance l’Érythrée. La Turquie et le Qatar se sont implantés à Mogadiscio (Somalie), tandis que les Émirats arabes unis investissent massivement à Berbera, le grand port du Somaliland. Les Chinois possèdent une base militaire à Djibouti et Taïwan s’intéresse à Sallahey, au sud d’Hargeisa, la capitale su Somaliland, où un gisement pétrolier a été découvert.
Un rapport confidentiel établi par une agence européenne de renseignement, en octobre 2021, fait état d’une alliance secrète entre le Qatar et la Turquie, scellée lors d’une « réunion de coordination » dédiée au renfoncement de la collaboration entre les deux pays au sujet du « soutien aux Frères musulmans en Europe ».
Nous reproduisons ici de larges extraits de cet édifiant rapport :
Les investigations françaises menées suite à dissolution de l’ONG islamiste Barakacity et du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) ont mis en lumière des liens troubles avec le MIT (services secrets turcs).
Selon une note confidentielle française, des cadres du mouvement islamiste algérien Rachad ont discrètement été reçus par le MIT (services secrets turcs) à Antalya et Istanbul. Les émissaires de Rachad se sont vus promettre une aide financière et logistique pour renforcer leurs actions de propagande.
L’ottomanesque Recep Tayyip Erdogan essaie de retisser la fibre nationaliste, par la provocation extérieure, parce qu’il est affaibli, à l’intérieur, par une économie moribonde et une impopularité croissante.C’est un jeu dangereux parce qu’il veut se projeter, au-delà de ses frontières, et cherche, à nouveau, à régler ses comptes avec ses ennemis historiques arméniens, dont la Turquie est responsable du génocide de 1915. Ce que Erdogan nie. Et c’est une honte.
Le Président Turc, Recep Erdogan, veut montrer aux grandes puissances qu’il a son mot à dire sur la redistribution des cartes au Moyen Orient et sur la résolution des conflits dans la région, à un moment, qui, plus est, où l’ordre mondial, issu de 1945, fin de la 2ième guerre mondiale, est devenu caduc.
La décision du président Emmanuel Macron de remettre en cause les cours de langue et culture d’origine, dispensés dans les écoles publiques françaises, vise essentiellement « la propagande islamo-nationaliste » des fonctionnaires d’Ankara qui assurent ce type de cours à 15.600 jeunes franco-turcs.
Une réunion des services secrets turcs et qataris récemment organisée à Doha a mis en place une stratégie commune pour le continent africain. Le projet porte sur trois volets : investissements économiques, sécurité et coopération politico-militaire.
Le programme d’armement turc portant sur le développement d’un char de combat principal dénommé Altay rencontre de multiples obstacles, en raison du blocage par Paris et Berlin de la livraison de composantes indispensables à sa fabrication.
Georges Dallemagne, ancien directeur de Handicap International, aujourd’hui député fédéral belge, est de retour du Haut-Karabakh où il a effectué une mission d’observation au cœur du conflit qui y a opposé la minorité arménienne à l’Azerbaïdjan.
Dans cet entretien accordé à Global Watch Analysis, il affirme avoir observé des « crimes de guerre » et confirme la présence de « mercenaires djihadistes » dépêchés sur place par la Turquie.