Le 30 janvier 2019, Tariq Ramadan déposait plainte contre notre confrère Ian Hamel, pour « diffamation » et « calomnie », suite à la publication d’un article paru le 26 novembre 2018 sur le site du magazine Le Point, intitulé « Le gouvernement genevois confirme les accusations portées contre Tariq Ramadan ». Le texte était une synthèse d’un rapport commandé par le Conseil d’État (le gouvernement) de Genève sur le comportement du prédicateur lorsqu’il était enseignant dans un collège en Suisse entre 1984 et 2004. Le rapport confirmait les accusations portées contre Tariq Ramadan dans la presse helvétique, à savoir qu’il était soupçonné d’avoir eu des relations sexuelles avec certaines de ses élèves. Le 21 janvier 2021, une ordonnance de classement de cette plainte a été prise par Olivier Jornot, procureur général du canton de Genève, innocentant ainsi notre confrère des accusations de « diffamation » et de « calomnie » proférées à son encontre par le petit fils du fondateur des Frères musulmans.
Sur son site internet, Tariq Ramadan rappelle encore aujourd’hui qu’il est président d’European Muslim Network (EMN) à Bruxelles, un groupe de réflexion et d’action créé en octobre 2009.
Mis en examen pour quatre viols, et interdit de quitter le territoire français, le prédicateur a créé en octobre un Centre de formation et de recherche dispensant des cours d’éthique, d’humanisme et de… féminisme. Première recrue : Yacob Mahi, condamné en Belgique en 2019 pour « faits de mœurs » et condamné à trois ans de prison avec sursis.
Dans son livre Tariq Ramadan, histoire d’une imposture, paru aux éditions Flammarion, notre confrère Ian Hamel consacre à l’islamologue François Burgat un chapitre très édifiant sur les accointances de l’auteur de Comprendre l’islam politique avec les Frères musulmans et leur sponsors qataris.
Bonnes feuilles :
Le 13 novembre 1995, un diplomate égyptien en poste auprès de l’ONU est assassiné de six balles à Genève. Il enquêtait sur le trésor de guerre des Frères musulmans qu’aurait géré Saïd Ramadan, le gendre d’Hassan al-Banna. Un quart de siècle plus tard, l’affaire vient de connaître un incroyable rebondissement : le tribunal fédéral suisse vient d’ordonner la libération de l’assassin présumé, arrêté en 2018 !
Une pétition signée par un peu plus d’une centaine d’intellectuels et d’activistes exige que la ministre française de la justice annule les mises en examen de Tariq Ramadan pour viols et révoque les magistrats en charge de son dossier. En d’autres termes, que le politique foule aux pieds l’indépendance de la justice !
La majorité des Mauriciens n’ont pas boudé les élections législatives du 7 novembre 2919. Malgré des affiches qui appelaient à rejeter la loi humaine et à ne pas aller voter, afin de ne pas se rebeller « contre Allah ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la prestation de Tariq Ramadan face à Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV n’a pas eu l’effet escompté. Avant même que le petit-fils d’Hassan al-Banna prenne la parole, après presque deux ans de silence quelque peu forcé, Oumma.com, le principal site musulman francophone, l’allumait en évoquant une « vaine réhabilitation ». Le site rappelait que « sa vie n’était qu’un tissu de mensonges et son cynisme sans limites ».
Après le Suisse Tariq Ramadan, mis en cause par plusieurs plaignantes qui l’accusent de viols, Nadia Karmous et maintenant Nicolas Blancho, le Qatar fait apparemment un sérieux examen de conscience. L’émirat gazier est, en effet, contraint de se séparer de nombreuses personnalités de la mouvance frériste qui n’ont pas failli idéologiquement, mais dont l’image négative porte ombrage au pays et à son souverain.
Ali Bin Jassen Al Thani, ambassadeur du Qatar à Paris depuis octobre 2018, a très mal pris les menaces proférées par Tariq Ramadan à l’encontre de l’émirat, laissant entendre qu’il pourrait faire des révélations aux médias sur ses liens passés avec l’émirat gazier.