L’ambivalence du Dr. Chams-Eddine et Mister Hafiz, capable de passer – en l’espace d’à peine trois mois – d’un manifeste contre l’islamisme à une alliance avec les Frères musulmans, trouve son explication dans le fait que le recteur de la Grande Mosquée de Paris – à l’instar de tous ses prédécesseurs depuis la création de cette mosquée en 1926 – est un fonctionnaire de l’État algérien : la Grande Mosquée a été érigée en signe de reconnaissance de la France envers les ‘‘soldats indigènes algériens morts pour la patrie durant la Grande Guerre’’.
En septembre dernier, le nouveau recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chams-Eddine Hafiz, publiait un retentissant livre intitulé ‘‘Le manifeste contre le terrorisme islamiste’’, dans lequel il fustigeait les tenants de l’islam politique. Il s’imposait ainsi comme un chantre de l’islam modéré. Nul ne pouvait alors imaginer que, moins de trois mois plus tard, l’éclairé recteur allait effectuer un étrange et radical revirement, pour s’allier aux Frères musulmans, la maison-mère de l’islamisme, contre le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), dirigé par son rival Mohamed Moussaoui.