De l’ouvrage Qatar Papers, de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, les lecteurs ont surtout retenu l’importance financière des projets développés par l’émirat gazier en Europe via l’ONG Qatar Charity. Et accessoirement le salaire de 35.000 euros versé chaque mois à Tariq Ramadan par la Qatar Foundation, créée par la cheikha Moza, la mère de Tamim ben Hamad Al Thani, 38 ans, l’émir du Qatar depuis 2013.
La suisse est, sans équivoque, l’épicentre de la mouvance frères-musulmane en Europe. Terre d’accueil de plusieurs vagues de réfugiés appartenant à la Confrérie, depuis les années 1950, elle s’est imposée comme « la Mecque » des Frères musulmans européens. Grâce, notamment, à la discrétion de ses banques…
Depuis l’offensive du Président Trump, menaçant d’inscrire les Frères musulmans sur la liste des entités terroristes, les services secrets turcs et qataris ont multiplié les réunions à Doha, en vue de contrecarrer les conséquences éventuelles de la mise à exécution de ces menaces.
Longtemps la branche islamiste des Frères musulmans a bénéficié de la bienveillance des autorités et des largesses des législations sur l’asile politique dans les pays européens.
Une double aberration a longtemps prévalu à ce propos. Il y a tout d’abord cette contradiction sémantique criante dite de l’« islamisme modéré ». Car, comment peut-on être « modéré », ni même tolèrent, tout en se revendiquant d’une vérité divine imperméable à toute critique ou examen de conscience ?
Un musulman peut-il mettre du vinaigre de vin dans sa salade ? Une musulmane peut-elle monter à bicyclette ? Ou ouvrir au facteur quand son mari n’est pas là ? Le Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche (CEFR), créé en mars 1997 à Dublin par le qatari d’origine égyptienne Youssef al-Qaradhawi relève, du moins en théorie, d’une bonne intention. Il s’agit de fournir de judicieux conseils aux musulmans vivant en Europe afin qu’ils puissent s’intégrer tout en conciliant la loi islamique.
Après avoir consacré précédemment deux livres aux aspects les moins reluisants de la politique qatarie, intitulés Qatar, les secrets du coffre fort (Michel Lafon, 2013) et Nos chers émirs (Michel Lafon, 2016), Christian Chesnot et Georges Malbrunot reviennent avec un livre choc intitulé Qatar Papers, comment l’émirat finance l’islam de France et d’Europe.
Après avoir consacré précédemment deux livres aux aspects les moins reluisants de la politique qatarie, intitulés « Qatar, les secrets du coffre fort » (Michel Lafon, 2013) et « Nos chers émirs » (Michel Lafon, 2016), Christian Chesnot et Georges Malbrunot reviennent avec un livre choc intitulé « Qatar Papers ».
Qatar Papers est un livre qui ressemble à ses auteurs et leur tempérament tout en retenue. Soucieux de l’objectivité et de la neutralité journalistiques, les deux reporters et ex-otages en Irak (2004), se défendent d’avoir écrit un « brûlot anti-Qatar ».
Pourtant, leur livre a eu l’effet d’une bombe !
Après Londres et Genève, de récentes révélations font apparaître une nouvelle plaque tournante convoitée pas la nébuleuse financière liée aux Frères musulmans. Il s’agit du Luxembourg, autre pays européen adepte du secret bancaire.