Décédé le 26 septembre dernier, à 96 ans, le Qataro-Égyptien Youssef al-Qaradawi, présenté comme le guide spirituel des Frères musulmans, n’aura été, en fait, qu’un courtisan adaptant ses prêches à ce que souhaitaient entendre ses protecteurs qataris. Car, il doit d’abord son immense popularité à la chaîne qatarie Al-Jazeera où, pendant des années, il a pu distiller dans son émission ‘‘La Charia et la vie’’, sa version rétrograde de l’islam. Ainsi, une femme qui porterait un vêtement moulant, non seulement n’entrerait pas au paradis, mais elle « n’en sentira même pas l’odeur ». Le vêtement d’une musulmane « ne doit pas ressembler à ce que portent spécialement les mécréantes, les juives, les chrétiennes et les idolâtres », prévenait-il. Quant aux hommes, leurs parties intimes « sont comprises entre le nombril et les genoux ». Comprenez qu’ils ne doivent pas laisser les femmes s’extasier devant leurs cuisses… et y jeter des regards « affamés et avides », que Youssef Qaradawi, père-la-pudeur, baptisait « fornication de l’œil ».
Fondée en 1933 par Hassan Al-Banna en Égypte, la branche féminine de la Confrérie reste marginalisée. Elle n’accède toujours pas à la hiérarchie de l’organisation. Les ouvrages de référence sur les Frères musulmans, comme The society of the Muslim Brothers de l’Américain Richard Mitchell, Les Frères musulmans des origines à nos jours, de l’Égyptien Amr Elshobaki, A modern history of the Ismalic World, de l’Allemand Reinhard Schulze. Ou encore Le Projet, d’Alexandre Del Val et d’Emmanuel Razavi, ne consacrent que quelques lignes aux Sœurs musulmanes. Elles jouent pourtant un rôle non négligeable pour le moral des troupes.
88 ans après sa création en 1933, la branche féminine des Frères musulmans reste très marginalisée. Les Sœurs musulmanes sont le plus souvent cantonnées au rôle d’auxiliaires à l’ombre des Frères. Paradoxalement, on observe un phénomène inverse en Europe : les Sœurs sont délibérément mises en avant, comme des symboles d’ouverture et de modernité. Elles servent ainsi de cheval de Troie islamiste pour mieux infiltrer la société civile et siphonner les subventions des instances européennes !
Coup sur coup, les déconvenues se sont succédées pour les Frères musulmans au Maghreb, depuis le printemps 2021. Des législatives algériennes, en avril, aux élections générales marocaines, en septembre, en passant par le coup de force institutionnel du Président Kaïs Saïed en Tunisie, en juillet, les pays du Maghreb ont tourné – chacun à sa manière – la page des gouvernements islamistes arrivés (ou associés) au pouvoir, un décennie auparavant, dans le sillage du « Printemps arabe »
A l’issue de plusieurs semaines de grogne populaire, provoquée par une grave dégradation de la situation économique et sanitaire, qui a atteint son apogée le 25 juillet – jour anniversaire de l’instauration de République en Tunisie – avec une journée de protestation appelant au limogeage du gouvernement et à la dissolution du parlement, marquée par le saccage de plusieurs sièges d’Ennahda, le parti islamiste au pouvoir, notamment dans les villes pauvres du sud du pays ; le président Kaïs Saïed a décidé de porter un « coup d’arrêt » radical à la crise politique et sociale qui secoue la Tunisie.
Le leader du Hamas Abdel Rahim Abou Fanah, président du comité de la Zakat [Aumône légal islamique, l’un des principaux canaux de collecte de dons par le Hamas] au sein de l’organisation islamiste palestinienne, a enflammé les réseaux sociaux arabes : Dans une vidéo filmée au téléphone portable, par un jeune homme s’exprimant en dialecte arabe palestinien, ce cadre du Hamas est apparu nu, en compagnie d’une prostituée, dans ce qui semble être un hôtel israélien, comme l’indique des écriteaux en hébreu sur les meubles.
Suite aux révélations du livre « Qatar Papers » sur les financements qataris octroyés au lycée Averroès à Lille, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale a commandé deux rapports. Deux ans plus tard, ces rapports destinés à déterminer si les financements étrangers en question sont de nature à révoquer le contrat qui lie ce lycée, fondé et dirigé par des Frères musulmans, à l’éducation nationale (et donc de lui couper les financements publics), n’ont toujours pas été rendu publics…
Le 30 janvier 2019, Tariq Ramadan déposait plainte contre notre confrère Ian Hamel, pour « diffamation » et « calomnie », suite à la publication d’un article paru le 26 novembre 2018 sur le site du magazine Le Point, intitulé « Le gouvernement genevois confirme les accusations portées contre Tariq Ramadan ». Le texte était une synthèse d’un rapport commandé par le Conseil d’État (le gouvernement) de Genève sur le comportement du prédicateur lorsqu’il était enseignant dans un collège en Suisse entre 1984 et 2004. Le rapport confirmait les accusations portées contre Tariq Ramadan dans la presse helvétique, à savoir qu’il était soupçonné d’avoir eu des relations sexuelles avec certaines de ses élèves. Le 21 janvier 2021, une ordonnance de classement de cette plainte a été prise par Olivier Jornot, procureur général du canton de Genève, innocentant ainsi notre confrère des accusations de « diffamation » et de « calomnie » proférées à son encontre par le petit fils du fondateur des Frères musulmans.
Sur son site internet, Tariq Ramadan rappelle encore aujourd’hui qu’il est président d’European Muslim Network (EMN) à Bruxelles, un groupe de réflexion et d’action créé en octobre 2009.
Mis en examen pour quatre viols, et interdit de quitter le territoire français, le prédicateur a créé en octobre un Centre de formation et de recherche dispensant des cours d’éthique, d’humanisme et de… féminisme. Première recrue : Yacob Mahi, condamné en Belgique en 2019 pour « faits de mœurs » et condamné à trois ans de prison avec sursis.