Un programme de bourses universitaires, financé par le Qatar en 2015, devait donner à une centaine d’étudiants réfugiés syriens l’occasion de poursuivre leurs études à la prestigieuse université de la Sorbonne. Trois ans plus tard, l’écrasante majorité des étudiants syriens a été éjectée de ce programme, dans des conditions jugées par certains d’entre eux comme « arbitraires et discriminatoires ». En parallèle, le programme a changé de nature et d’objectifs, en s’ouvrant à des réfugiés d’autres nationalités, voir à des étudiants qui ne seraient même pas réfugiés !
Pendant des mois le Qatar a nié que des membres de la famille régnante étaient emprisonnés. L’épouse du propre cousin de l’émir Tamim ben Hamad al-Thani vient de témoigner à Genève devant l’ONU.
De l’ouvrage Qatar Papers, signé par Christian Chesnot et Georges Malbrunot, les lecteurs ont surtout retenu l’importance financière des projets développés par l’émirat gazier en Europe via l’ONG Qatar Charity. Et accessoirement le salaire de 35.000 euros versé chaque mois à Tariq Ramadan par Qatar Foundation, créée par la cheikha Moza, la mère de Tamim ben Hamad Al Thani, 38 ans, l’émir du Qatar depuis 2013.
Après avoir consacré précédemment deux livres aux aspects les moins reluisants de la politique qatarie, intitulés Qatar, les secrets du coffre fort (Michel Lafon, 2013) et Nos chers émirs (Michel Lafon, 2016), Christian Chesnot et Georges Malbrunot reviennent avec un livre choc intitulé Qatar Papers, comment l’émirat finance l’islam de France et d’Europe.
Mises en difficulté par la multiplication des enquêtes concernant la corruption et les scandales sportifs, les autorités qataries s’inquiètent des répercutions de ces révélations sur la coupe du monde 2022, dont l’organisation lui a été attribuée par la FIFA dans des conditions entachées de soupçons d’irrégularités.
Les noms de Ghanim Bin Saad Al-Saad Al-Kawari, du Groupe « Qatari Diar » qu’il préside et de Qatar Charity apparaissent aussi dans des investigations menées par le FBI américain et par la justice brésilienne, au sujet de la corruption par le Qatar d’un certain nombre de votants au sein de la FIFA, en vue d’obtenir l’organisation de la coupe du monde de football 2022.
Le scandale politico-financier lié à la fondation Qatar Charity ne se limite pas au seul volet concernant le financement des Frères musulmans, évoqué par Christian Chesnot et Georges Malbrunot, dans leur Qatar Papers. Notre enquête porte sur de nouveaux aspects de ce scandale relatifs aux malversations sportives et à la corruption politique.