Les noms de Ghanim Bin Saad Al-Saad Al-Kawari, du Groupe « Qatari Diar » qu’il préside et de Qatar Charity apparaissent aussi dans des investigations menées par le FBI américain et par la justice brésilienne, au sujet de la corruption par le Qatar d’un certain nombre de votants au sein de la FIFA, en vue d’obtenir l’organisation de la coupe du monde de football 2022.
Le scandale politico-financier lié à la fondation Qatar Charity ne se limite pas au seul volet concernant le financement des Frères musulmans, évoqué par Christian Chesnot et Georges Malbrunot, dans leur Qatar Papers. Notre enquête porte sur de nouveaux aspects de ce scandale relatifs aux malversations sportives et à la corruption politique.
Après avoir consacré précédemment deux livres aux aspects les moins reluisants de la politique qatarie, intitulés « Qatar, les secrets du coffre fort » (Michel Lafon, 2013) et « Nos chers émirs » (Michel Lafon, 2016), Christian Chesnot et Georges Malbrunot reviennent avec un livre choc intitulé « Qatar Papers ».
Qatar Papers est un livre qui ressemble à ses auteurs et leur tempérament tout en retenue. Soucieux de l’objectivité et de la neutralité journalistiques, les deux reporters et ex-otages en Irak (2004), se défendent d’avoir écrit un « brûlot anti-Qatar ».
Pourtant, leur livre a eu l’effet d’une bombe !
Journaliste et essayiste américain, Theo Padnos, a été enlevé et détenu durant 22 mois par les djihadistes de l’organisation al-Nosra, la filiale d’al-Qaida en Syrie. Durant sa captivité, il a subi de multiple formes de torture, du « simulacre de noyade » rendu célèbre par les « interrogatoires musclés » de la CIA à Guantanamo, aux mises en scène macabres visant à lui faire croire qu’il allait être pendu ou enterré vivant. Il a pourtant gardé espoir, convaincu qu’il allait recouvrer la liberté : comprenant l’arabe, il a pris l’habitude de tendre l’oreille, pour écouter discrètement les conversassions de ses geôliers. Il a, ainsi, fini pas comprendre que ses ravisseurs avaient conclu, au préalable, un accord secret avec les Qataris visant à obtenir du financement, sous prétexte du paiement, par Doha, d’une rançon pour sa libération…