Quel est l’islamiste en Suisse qui accapare le plus les médias depuis une décennie ? Tariq Ramadan, soupçonné de viols, ou son frère Hani, directeur du Centre islamique de Genève, et ardent défenseur de la lapidation ? Pas du tout, il s’agit de Nicolas Blancho, un converti de 36 ans, à la longue barbe rousse broussailleuse, président du Conseil central islamique suisse (CCIS), une structure dont il est difficile d’évaluer la véritable audience.
Selon une note confidentielle française, l’ambassade du Qatar à Paris aurait rémunéré des étudiants arabes en France, pour racheter dans les libraires et autres points de ventes un maximum d’exemplaires du livre Qatar Papers de Christian Chesnot et Georges Malbrunot.
Après une première candidature infructueuse à la direction de l’Unesco, en 2017, le Qatar prépare activement une nouvelle candidature, pour les élections de 2021.
Après avoir disparu des radars, pendant des années, notamment depuis le renversement, en octobre 2014, de l’ex-dictateur burkinabé, Blaise Compaoré, dont il était le « conseiller de l’ombre », le mauritanien Mustapha Oueld Limam Chaffi refait surface, en tant qu’émissaire secret du Qatar en Afrique de l’ouest.
Peut-on financer ouvertement le « cerveau » de l’attentat terroriste le plus spectaculaire et le plus meurtrier de l’Histoire, qui a ébranlé la première puissance mondiale, faisant près de 3000 victimes, et échapper à toute poursuite ou inculpation ?Pis encore, peut-on être inscrit sur les listes noires de l’ONU et du Trésor américain et continuer, durant dix ans, à accéder, en douce, à ses avoirs censés être gelés, pour y retirer la coquette somme de 120 milles dollars par an, soit 10.000 $ par mois ?
Les récentes révélations du Wall Street Journal, sur les dysfonctionnements et les insuffisances du programme des sanctions de l’ONU contre le financement du terrorisme, ont fait éclater au grand jour ce que de nombreux experts et responsables onusiens savaient et dénoncaient depuis de longues années.
Un programme de bourses universitaires, financé par le Qatar en 2015, devait donner à une centaine d’étudiants réfugiés syriens l’occasion de poursuivre leurs études à la prestigieuse université de la Sorbonne. Trois ans plus tard, l’écrasante majorité des étudiants syriens a été éjectée de ce programme, dans des conditions jugées par certains d’entre eux comme « arbitraires et discriminatoires ». En parallèle, le programme a changé de nature et d’objectifs, en s’ouvrant à des réfugiés d’autres nationalités, voir à des étudiants qui ne seraient même pas réfugiés !
Pendant des mois le Qatar a nié que des membres de la famille régnante étaient emprisonnés. L’épouse du propre cousin de l’émir Tamim ben Hamad al-Thani vient de témoigner à Genève devant l’ONU.
De l’ouvrage Qatar Papers, signé par Christian Chesnot et Georges Malbrunot, les lecteurs ont surtout retenu l’importance financière des projets développés par l’émirat gazier en Europe via l’ONG Qatar Charity. Et accessoirement le salaire de 35.000 euros versé chaque mois à Tariq Ramadan par Qatar Foundation, créée par la cheikha Moza, la mère de Tamim ben Hamad Al Thani, 38 ans, l’émir du Qatar depuis 2013.
Après avoir consacré précédemment deux livres aux aspects les moins reluisants de la politique qatarie, intitulés Qatar, les secrets du coffre fort (Michel Lafon, 2013) et Nos chers émirs (Michel Lafon, 2016), Christian Chesnot et Georges Malbrunot reviennent avec un livre choc intitulé Qatar Papers, comment l’émirat finance l’islam de France et d’Europe.