Implantés en Allemagne depuis la fin des années 1950, les Frères musulmans y exercent une emprise quasi-totale sur les lieux de culte et les institutions socio-culturelles islamiques. Et ce travers deux branches de la Confrérie : l’une est arabe, importée outre-Rhin par un trio de leaders du Tanzim al-Dawali (Saïd Ramadan, Ali Ghaleb Himmat et Youssef Nada) ; l’autre est turque, contrôlée par le clan Erbakan, l’une des familles les plus influentes au sein de la mouvance frère-musulmane en Turquie.
La Belgique compte deux pôles principaux liés à la mouvance frères-musulmane, autour desquels gravite un ensemble d’associations locales et d’organisations satellitaires. Mais, la capitale Européenne est aussi convoitée par plusieurs organisations pan-européenne de la Confrérie dont l’activité principale est le lobbying auprès des institutions européennes.
De l’ouvrage Qatar Papers, signé par Christian Chesnot et Georges Malbrunot, les lecteurs ont surtout retenu l’importance financière des projets développés par l’émirat gazier en Europe via l’ONG Qatar Charity. Et accessoirement le salaire de 35.000 euros versé chaque mois à Tariq Ramadan par Qatar Foundation, créée par la cheikha Moza, la mère de Tamim ben Hamad Al Thani, 38 ans, l’émir du Qatar depuis 2013.
Comment un Suisse, d’origine égyptienne, a-t-il pu séduire, à partir des années 90, autant de jeunes musulmans des banlieues françaises ? Certes, Tariq Ramadan parle bien. Grand, mince, élégant, il a du charisme, un sourire charmeur. Un discours parfaitement adapté à son auditoire. Mais l’essentiel n’est pas là. Il est le petit-fils d’Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans égyptiens.