Dans la campagne électorale des législatives, comme lors de la présidentielle, les questions polémiques liées à l’islam (voile, burkini, édification de mosquées…) hystérisent le débat politique. Pis encore, tel un arbre qui cache la forêt, elles éclipsent les véritables problématiques relatives à la lutte contre l’islamisme et le communautarisme…
Les deux centrales publicitaires JcDecaux et Insert, qui détiennent le quasi monopole du marché de l’affichage publicitaire français, viennent de censurer une campagne d’affichage destinée à la promotion d’un livre, paru récemment à Paris, intitulé ‘’La menace mondiale des Frères musulmans – Le rapport du Congrès américain commenté par les experts de Global Watch Analysis’’.
Les question liées à l’islam sont au cœur de la campagne présidentielle. Aux craintes grandissantes suscitées par la menace terroriste, depuis les attaques djihadistes de 2015, s’est additionnée une large prise de conscience des dangers que peuvent constituer les dérives communautaires et séparatistes.
L’imam Mohamed Toujgani est affilié au Conseil des théologiens de Belgique, organisation très opaque, proche de l’Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB). Les autres organisations musulmanes de Belgique reprochent aux membres de cet exécutif d’être cooptés « de manière népotique ». Son bureau est actuellement présidé par l’imam Tahar Toujgani, cousin de Mohamed, également à la tête du Conseil européen des oulémas marocains.
L’imam de la célèbre mosquée al-Khalil de Molenbeek, Mohamed Toujgani est désormais interdit le séjour sur le sol belge, pour une durée de 10 ans. Il se trouvait en vacances au Maroc, lors de l’annonce officielle lui interdisant de refouler le sol belge.
La presse locale a largement relayé le bras de fer qui l’a opposé au secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, qui a initiée la procédure de bannissement de l’imam molenbeekois, suite à un rapport de la Sureté de l’État belge le qualifiant de « un danger pour la sécurité nationale ».
Une majorité de français considère que, dans l’actuelle campagne présidentielle, les personnalités politiques parlent trop souvent
des questions liées à l’islam. Mais, quels sont
le candidats les plus crédibles ? Et quelles propositions rencontrent le plus d’adhésion concernant l’islam, la lutte contre l’islamisme et – plus généralement – le rapport entre l’Etat et les religions en France ?
Selon un sondage exclusif (IFOP pour notre mensuel Ecran de Veille), réalisé du 22 au 28 février 2022, sur un échantillon de 3007 personnes agées de 18 ans et plus, portant sur les moyens de lutter contre l’islamisme, 85 % des français soutiennent la proposition, émise par plusieurs candidats à présidentielle, visant à « interdire les organisations islamistes liées aux Frères musulmans et à toute la mouvance qui y est liée ».
Les catholiques pratiquants représentent à peine 10% de l’électorat français. Il n’empêche qu’ils font l’objet de toutes les convoitises, dans la course à la présidentielle d’avril prochain. Bien qu’ils ne pèsent pas grand-chose sur le plan quantitatif, leur positionnement – à la frontière d’une droite traditionnelle qui stagne dans l’opinion, et de la droite nationale et identitaire, en forte progression – en fait un segment charnière de l’électorat autour duquel s’articuleront les rapports de forces entre les 3 candidats de la droite et de l’extrême droite. Ainsi, à moins d’une surprise venant d’une gauche plus que jamais divisée, c’est en fonction des orientations du vote catholique que se décidera qui de Valérie Pécresse, Marine Le Pen ou Éric Zemmour accèdera au second tour de la présidentielle.
La problématique de l’organisation du culte musulman en Europe n’est pas nouvelle. Elle est liée à de nombreux aspects, à la fois culturels, nationaux et linguistiques. Depuis la fin des années 1980, les pouvoirs publics de plusieurs pays européens exhortent les responsables musulmans à gérer leur culte. Mais les institutions destinées à organiser le culte musulman demeurent instables et peu représentatives.
Avec le lancement du Forum de l’Islam de France (FORIF), dont la première cession s’est tenue à Paris, le 5 février, au conseil économique, social et environnemental, c’est une calamiteuse parenthèse de près de 20 ans qui vient de se refermer. En actant, en décembre dernier, la ‘‘mort’’ du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), le ministère de l’Intérieur, en charge des cultes, a fini par se rendre à l’évidence que ce Conseil était devenu un obstacle à la lutte contre le séparatisme islamiste, tant il était laminé par l’entrisme des Frères musulmans et les querelles intestines dites de l’« islam consulaire », liées aux allégeances des différentes fédérations de l’islam de France aux pays d’origine de leurs membres.