Depuis le lancement, en mai 2019, du site Global Watch Analysis et du mensuel Écran de Veille – qui se définissent comme des médias progressistes, laïcs et humanistes, dédiés à la résistance aux fanatismes – nous avons placé la lutte contre l’antisémitisme au cœur de nos combats. En témoignent des dizaines d’enquêtes, interviews et éditoriaux publiés sous les plumes de Ian Hamel, Martine Gozlan, Jean-Marie Montali et Atmane Tazaghart.
Or, depuis des mois, à chaque fois que nous publions une enquête ou un sondage sur des problématiques liées à l’islamisme ou à la defense de la laïcité, des campagnes de calomnies orchestrées par la mouvance frériste, ses relais médiatiques et ses ‘‘idiots utiles’’, notamment au sein de la mouvance woke, nous attaquent, en colportant des fake-news selon lesquelles Global Watch Analysis et Écran de Veille seraient des médias réactionnaires, appartenant à la fachosphère, islamophobes, complotistes et antisémites. Et ce au prétexte que leur fondateur et directeur de la rédaction, Atmane Tazaghart, aurait été licencié en 2016 de son poste de rédacteur en chef à la rédaction arabophone de France 24, pour des propos qualifiés tout à la fois d’islamophobes, de complotistes et d’antisémites !
Outre le fait qu’il n’est guère commode d’être à la fois islamophobe et antisémite, l’affaire relative à ces accusations a été tranchée par la justice. Un jugement rendu, le 21 juin 2018, en faveur d’Atmane Tazaghart – dont nous publions ici le fac-similé intégral, par souci de transparence (Cliquez sur ce lien pour le lire l’intégralité du Jugement) – a établi qu’il s’agissait d’une cabale orchestrée par des collègues dont M. Tazaghart a dénoncé les agissements incitant à la haine religieuse, contraires au principe de laïcité applicable aux médias publics.
En effet, en avril 2016, lors de l’élection de la SDJ de France 24, M. Tazaghart a dénoncé l’entrisme de journalistes arabophones liés aux Frères musulmans, intervenant pour orienter les votes en fonction des appartenances religieuses et ethniques. Une vingtaine de journalistes de la rédaction arabophone de France 24 a témoigné – devant huissier – de la véracité des faits dénoncés par M. Tazaghart, ce qui a conduit la direction de France 24 à diligenter une enquête.
Pour allumer un contre-feu, les journalistes incriminés ont exhumé une vieille interview, datant de septembre 2013, accordée par M. Tazaghart à une chaîne libanaise en langue arabe, à la demande de la direction de France 24. Une vidéo comportant des extraits de cette interview, remontés, tronqués et traduits en Français de façon délibérément falsifiée, a été publiée sur Youtube. Elle fut accompagnée d’un titre et d’une présentation, sans aucun lien avec le contenu original de l’interview, pour donner l’impression que M. Tazaghart a tenu des propos polémiques, tantôt décrits comme islamophobes, tantôt comme complotistes et antisémites.
Cette vidéo a été reprise par des médias communautaristes qualifiés par le jugement rendu en faveur de M. Tazaghart en juin 2018 de « publications d’origine douteuse ou très orientées politiquement ». Et ce jugement d’ajouter que « le Conseil constate qu’il y a effectivement un lien direct entre la dénonciation d’agissements contraires à l’éthique et discriminatoires de 2 collègues par M. TAZAGHART, la diffusion de la vidéo dont la traduction est sujette à caution, et son licenciement »
De ce fait, les juges ont ordonné l’annulation du licenciement de M. Tazaghart considérant qu’il « présente donc la double circonstance d’être à la fois une atteinte à sa liberté d’expression, liberté fondamentale et une atteinte à son droit d’alerte pour discrimination ».
Dans la lettre de licenciement et lors du procès, la direction de France 24 n’a jamais accusé M. Tazaghart d’avoir tenu des propos complotistes ou antisémites. Elle s’est contentée d’évoquer « une divergence sur la ligne éditoriale », reprochant à M. Tazaghart de se placer « sur le terrain de l’opinion » et non sur celui « de l’information ». Mais le jugement a réfuté cet argument, estimant que M. Tazaghart « est sanctionné pour avoir exprimé ses opinions, sans la démonstration d’un trouble manifeste de l’ordre public ou d’un abus de sa liberté d’expression ».
Par ailleurs, le tribunal a condamné la direction de France 24 pour « déloyauté contractuelle », en raison de son manquement à l’obligation de protéger M. Tazaghart, comme l’Accord d’Entreprise l’y engage, « à l’occasion de nombreuses mises en causes injustifiées générées par des publications d’origine douteuse ou très orientées politiquement à propos de l’interview donnée en 2013, dont la teneur est tronquée, sortie du contexte et la traduction volontairement erronée ».
Atmane Tazaghart n’a donc jamais tenu de propos complotistes ou antisémites. Cependant, la direction de France 24, qui ne lui a reproché qu’une simple divergence sur la ligne éditoriale, n’a jamais accepté de le réintégrer dans ses fonctions de rédacteur en chef, comme l’a ordonné le jugement du 21 juin 2018.
Lors d’un référé auprès de la Cour d’appel, la direction de France 24 a évoqué un risque d’attentats contre la chaîne, si M. Tazaghart était réintégré, en raison de ses prises de position anti-islamistes. Allant jusqu’à dresser une honteuse liste de médias ayant subi des attaques en France, des attentats de l’OAS à celui de Charlie Hebdo !
En septembre dernier, l’affaire a été introduite devant la Cour européenne des droits de l’Homme.