Les catholiques pratiquants représentent à peine 10% de l’électorat français. Il n’empêche qu’ils font l’objet de toutes les convoitises, dans la course à la présidentielle d’avril prochain. Bien qu’ils ne pèsent pas grand-chose sur le plan quantitatif, leur positionnement – à la frontière d’une droite traditionnelle qui stagne dans l’opinion, et de la droite nationale et identitaire, en forte progression – en fait un segment charnière de l’électorat autour duquel s’articuleront les rapports de forces entre les 3 candidats de la droite et de l’extrême droite. Ainsi, à moins d’une surprise venant d’une gauche plus que jamais divisée, c’est en fonction des orientations du vote catholique que se décidera qui de Valérie Pécresse, Marine Le Pen ou Éric Zemmour accèdera au second tour de la présidentielle.
La problématique de l’organisation du culte musulman en Europe n’est pas nouvelle. Elle est liée à de nombreux aspects, à la fois culturels, nationaux et linguistiques. Depuis la fin des années 1980, les pouvoirs publics de plusieurs pays européens exhortent les responsables musulmans à gérer leur culte. Mais les institutions destinées à organiser le culte musulman demeurent instables et peu représentatives.
Avec le lancement du Forum de l’Islam de France (FORIF), dont la première cession s’est tenue à Paris, le 5 février, au conseil économique, social et environnemental, c’est une calamiteuse parenthèse de près de 20 ans qui vient de se refermer. En actant, en décembre dernier, la ‘‘mort’’ du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), le ministère de l’Intérieur, en charge des cultes, a fini par se rendre à l’évidence que ce Conseil était devenu un obstacle à la lutte contre le séparatisme islamiste, tant il était laminé par l’entrisme des Frères musulmans et les querelles intestines dites de l’« islam consulaire », liées aux allégeances des différentes fédérations de l’islam de France aux pays d’origine de leurs membres.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est-il en passe de lâcher les Frères musulmans ? L’AKP du Raïs turc se réclame de la même idéologie que la Confrérie : L’islamisme politique. Mais, les raisons de ce renoncement ne sont pas idéologiques. Elles sont liées à la violente crise économique qui frappe Ankara. Et les sondages qui donnent le Président turc perdant aux prochaines élections.
L’ambivalence du Dr. Chams-Eddine et Mister Hafiz, capable de passer – en l’espace d’à peine trois mois – d’un manifeste contre l’islamisme à une alliance avec les Frères musulmans, trouve son explication dans le fait que le recteur de la Grande Mosquée de Paris – à l’instar de tous ses prédécesseurs depuis la création de cette mosquée en 1926 – est un fonctionnaire de l’État algérien : la Grande Mosquée a été érigée en signe de reconnaissance de la France envers les ‘‘soldats indigènes algériens morts pour la patrie durant la Grande Guerre’’.
En septembre dernier, le nouveau recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chams-Eddine Hafiz, publiait un retentissant livre intitulé ‘‘Le manifeste contre le terrorisme islamiste’’, dans lequel il fustigeait les tenants de l’islam politique. Il s’imposait ainsi comme un chantre de l’islam modéré. Nul ne pouvait alors imaginer que, moins de trois mois plus tard, l’éclairé recteur allait effectuer un étrange et radical revirement, pour s’allier aux Frères musulmans, la maison-mère de l’islamisme, contre le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), dirigé par son rival Mohamed Moussaoui.
Coup sur coup, les déconvenues se sont succédées pour les Frères musulmans au Maghreb, depuis le printemps 2021. Des législatives algériennes, en avril, aux élections générales marocaines, en septembre, en passant par le coup de force institutionnel du Président Kaïs Saïed en Tunisie, en juillet, les pays du Maghreb ont tourné – chacun à sa manière – la page des gouvernements islamistes arrivés (ou associés) au pouvoir, un décennie auparavant, dans le sillage du « Printemps arabe »
Huit mois après les attentats de Vienne, les autorités autrichiennes viennent de durcir leurs législations antiterroristes. Avec la nouvelle loi antiterroriste adopté le 8 juillet, l’Autriche a franchi le pas, en étant le premier pays européen a inscrire la confrérie des Frères musulmans sur sa liste noire des organisations terroristes.
Lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision Al Arabiya, le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, basé à Doha, au Qatar, vient de remettre en question la décision prise par le mouvement islamiste palestinien, en 2017, qui avait lors modifié sa charte pour y supprimé toute référence à son affiliation à la confrérie des Frères musulmans.
Suite aux révélations du livre « Qatar Papers » sur les financements qataris octroyés au lycée Averroès à Lille, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale a commandé deux rapports. Deux ans plus tard, ces rapports destinés à déterminer si les financements étrangers en question sont de nature à révoquer le contrat qui lie ce lycée, fondé et dirigé par des Frères musulmans, à l’éducation nationale (et donc de lui couper les financements publics), n’ont toujours pas été rendu publics…