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France : 1 enseignant sur 5 victime d’agression à motivation religieuse ou identitaire !

6 mars 2023 News   3912  

Dans le premier volet de cet ‘‘observatoire des enseignants face à l’expression du fait religieux à l’école’’ (sondage IFOP pour ECRAN de VEILLE, publié le 9 décembre dernier), 45% des enseignants reconnaissaient s’autocensurer dans leur cours afin d’éviter des incidents provoqués par certains élèves. Dans ce deuxième volet, 1 enseignant sur 5 affirme avoir été victime, au moins une fois au cours de sa carrière, d’agression à motivation religieuse ou identitaire.. Ceci explique, sans doute, cela !

Les provocations et agressions à motivation religieuse à l’encontre des enseignants ont, longtemps, fait partie des tabous entretenus par la culture du ‘‘pas-de-vaguisme’’ en vogue à l’Éducation nationale. L’émoi national provoqué par la décapitation de Samuel Paty par un fanatique islamiste, en octobre 2020, a brisé l’omerta. Depuis deux ans, les langues se délient et les témoignages alarmants se multiplient (Voir notre reportage ‘‘Les enseignants, derniers hussards noirs de la République’’).

Pourtant, les chiffres que révèle ce deuxième volet de notre ‘‘Observatoire des enseignants face à l’expression du fait religieux à l’école’’ (sondage exclusif IFOP pour Ecran de Veille) dépassent tout entendement : 21% (soit 1 un enseignant sur 5) disent avoir été victimes, au moins une fois au cours de leur carrière, d’agression à motivation religieuse ou identitaire provenant d’élèves pour de parents d’élèves ! Pis encore, ce chiffre, qui fait froid dans le dos, atteint 39% dans les zones d’éducation prioritaires.

De quoi s’agit-il au juste ?

16% de ces agressions sont des ‘‘insultes en face à face liées à des tensions de nature religieuse oui identitaire’’ ; 14% sont des ‘‘menaces d’agression en face à face’’ liées au même type de tensions ; 12% sont des ‘‘agressions physiques’’ ayant les mêmes motivations. Ensuite, les pressions et agressions dépassent le cadre scolaire et se prolongent sur la toile : 12% d’insultes et 11% de menaces d’agressions proférées via internet et les réseaux sociaux.

Autre révélation de ce sondage : la prise de conscience provoqué par l’assassinat de Samuel Paty n’a pas contribué, comme on pouvait l’espérer, à faire reculer les provocations à motivation religieuse ou identitaire portant atteinte à la laïcité. Ainsi, parmi les 69% d’enseignants qui ont été confrontés à des incidents portant atteinte au principe de la cité à l’école, plus de la moitié (44%) l’ont fait au cours des deux dernières années scolaires.

Les incidents en question comportent une large panoplie de provocations à motivation religieuse ou identitaire, qui – dans l’écrasante majorité des cas – relèvent de l’entrisme islamiste : 47% de ‘‘port de signes ou de tenues par lesquels des élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse’’ ; 45% de ‘‘contestations d’enseignements ou de contenus d’enseignement au nom de convictions religieuses, philosophiques ou politiques’’ ; 44% de ‘‘refus d’activités scolaires au nom de convictions religieuses, philosophiques ou politiques’’ ; 42% de ‘‘revendications communautaires liées au respect de certains  préceptes religieux’’ ; 31% de ‘‘cas de suspicion de prosélytisme’’. À cela s’ajoute – et c’est encore plus hallucinants – 18% d’incidents concernant ‘‘des enseignements dispensés par des professeurs non conformes au principe de laïcité’’ !

Parmi les 69% d’enseignants qui ont fait face à des incidents à motivation religieuse ou identitaire, 1 enseignant sur trois (33%) affirme qu’il ne s’est pas senti soutenu par sa hiérarchie lorsque il lui a signalé ces atteintes à la laïcité.

Un manque de soutien qui semble infléchir le comportement futur des enseignants face à ce type d’incidents : seuls 52% des enseignants affirment qu’à l’avenir, en cas de constat de ‘‘port par les élèves de couvre-chefs à caractère religieux comme un voile ou une kippa’’, ils demanderaient à l’élève  de l’ôter et signaleraient l’incident à l’administration. Par contre, 28% préfèreraient demander à l’élève de l’ôter, sans faire de signalement à l’administration.

Il en est de même pour les cas de ‘‘port de signes  religieux ostensibles par des élèves lors de sorties scolaires’’ : 48% demanderaient de les ôter et feraient un signalement à l’administration ; 29% se contenteraient de demander de les ôter sans signaler l’incident.

Quant aux incidents les plus souvent observés, qui concernent le ‘‘port par les élèves de vêtements traditionnels larges comme une abaya ou un qamis’’, seuls 41% des enseignants affirment qu’il demanderaient aux élèves des les ôter tout en signalant l’incident, alors que 22% se contenteraient de demander aux élèves des les ôter, sans pour autant faire de signalement.

Cependant, ce constat du à l’accentuation de la défiance des enseignants envers leur hiérarchie, ne reflète pas un renoncement au principe de laïcité de la part de ces derniers hussards noirs de la République que sont les enseignants : au moment où la loi du 15 mars 2004, sur l’interdiction des signes religieux ostensibles à l’école, entame la vingtième année scolaire depuis sa mise en application, 80% des enseignants réfutent les thèses en vogue dans les milliers islamo-gauchistes, selon lesquelles cette loi serait ‘‘islamophobe’’ ou hostile envers l’islam et les musulmans.

Quant aux idées wokes et communautaristes, qui prônent une assouplissent du principe de laïcité à l’école, elles demeurent très marginales au sein du corps enseignant, même si elles rencontrent davantage d’écho chez les jeunes enseignants de moins de 30 ans.

Ainsi, 60% du corps enseignant se prononce contre le principe de ‘‘liberté vestimentaire’’ selon lequel les élèves doivent pouvoir aller en cours ‘‘dans les tenues qui leur conviennent’’. 88% s’opposent au fait que des enseignants puissent porter des signes religieux ostensibles (voile, kippa…) et 86% refusent que des élèves soient autorisés à porter le même type de couvre-chefs. Tandis que 80% réfutent que des élèves puisent porter des vêtements traditionnels larges, comme les ‘‘abaya’’ ou les ‘‘qamis’’. 74% refusent que les parents accompagnateurs ou les intervenants extérieurs soient autorisés à porter des signes religieux ostensibles (voile, kippa…) lorsqu’ils font action d’enseignement. Et 60 % s’opposent à l’idée que les cantines scolaires puissent proposer aux élèves qui le souhaitent des repas à caractère confessionnel (viande halal, viande casher…).