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10 ans après l’attentat contre Charlie Hebdo : Les Français plus que jamais attachés à la liberté d’expression et à la satire

7 janvier 2025 News   298  

Dix ans après l’attentat terroriste du 7 janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo, un sondage montre que les Français sont plus que jamais attachés à la liberté d’expression, à la satire et aux dessins de presse. Ils sont désormais 76% à soutenir le droit à la caricature comme partie prenante du droit fondamental qu’est la liberté d’expression. Et 62% d’entre eux soutiennent le ‘‘droit au blasphème’’ et se disent favorables au droit de critiquer, même de manière outrageuse, les croyances, symboles ou dogmes religieux. Un triomphe posthume pour les martyrs de l’hebdomadaire satirique tombés sous les balles djihadistes des frères Kouachi.

Par Atmane Tazaghart

Ce sondage dont nous publions les résultats, 10 ans, jour pour jour, après l’attaque du 7-Janvier, a été réalisé par l’IFOP pour la fondation Jean Jaurès, en partenariat avec Charlie Hebdo. Il met en lumière des avancées réjouissantes pour la liberté d’expression.

En effet, malgré les attentats djihadistes, les menaces et intimidations islamistes, cette étude (réalisée par questionnaire auto-administré en ligne, du 31 mai au 1e juin 2024, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus) marque une avancée de 18% par rapport à un sondage réalisé en septembre 2012 (TNS Sofres pour CQFD) dans la perception du droit à la caricature comme étant une liberté indissociable de la liberté fondamentale d’expression.

La proportion des Français qui considèrent qu’on ‘‘ne peut pas dire et caricaturer n’importe quoi sous couvert de liberté d’expression’’ recule de 11% entre ces deux mêmes sondages (24% aujourd’hui contre 35% en 2012).

Même constat en ce qui concerne le ‘‘droit au blasphème’’ : une avancée de 12% parmi les soutiens au ‘‘droit de critiquer de manière outrageante une croyance, un symbole ou un dogme religieux’’, en comparaison à un sondage de février 2020 (Ifop pour Charlie Hebdo).

Autre enseignement – non moins réjouissant – de ce sondage : même si une majorité des Français (62%) considèrent qu’on ne peut pas rire de tout, il n’en demeure que 69% soutiennent que ‘‘les humoristes doivent continuer à rire de tout au nom de la liberté d’expression, même si ça ne plaît pas toujours’’, contre 31% qui considèrent que ‘‘les humoristes doivent éviter de rire de tous à cause des conséquences que cela peut avoir’’. Ce dernier chiffre est en augmentation de 4% comparé à un sondage réalisé en octobre 2015 (OpinionWay pour la LICRA), dans le contexte à forte émotion de l’époque (8 mois après l’attaque contre Charlie Hebdo et 6 semaines avant celles du 13-Novembre).

Quant aux débats d’arrière-garde sur la justesse (ou pas) de la décision de Charlie Hebdo de republier les caricatures danoises du prophète Mahomet, il est encore plus marginal aujourd’hui qu’il ne l’était en 2006 : 55% des Français affirment que la presse étant libre, ‘‘Charlie Hebdo n’avait pas à se censurer et pouvait publier ces caricatures’’. Soit plus de 4% par rapport à un sondage de septembre 2012 (Ifop Sud-Ouest).

En revanche, la proportion des Français qui pensent que Charlie Hebdo n’aurait pas dû publier les caricatures de Mahomet, en raison des tensions que cela pouvait provoquer, recule de 23% : 24% aujourd’hui, contre 47% lors du même sondage de septembre 2012.

Et cerise le gâteau laïc et républicain, une majorité de Français rendent justice à la célèbre Une de Charlie Hebdo dessinée par Cabu ‘‘Mahomet débordé par les intégristes : c’est dur d’être aimé par des cons’’ : ils sont 38 % à juger qu’elle ‘‘dénonce l’islamisme’’ ; 8% à la trouver ‘‘drôle’’ ; 2% à considérer qu’elle ‘‘fait réfléchir’’ et 2% encore à estimer qu’elle ‘‘représente la liberté d’expression’’.

Quant aux avis défavorables sur cette Une, ils ne dépassent pas 13% : 6% considèrent qu’elle ‘‘critique les musulmans, l’islam’’ et la juge ‘‘raciste’’ ; 3% pensent qu’elle ‘‘cherche à provoquer, à diviser’’ ; 3% estiment qu’elle ‘‘n’est pas drôle, n’a pas d’intérêt, est bête’’ ; 1% la trouvent dangereuse et disent qu’elle ‘‘peut entraîner des conséquences’’.