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En quoi Zemmour a raison sur l’islam(isme)

18 décembre 2021 Expertises   119875  

Hamid Zanaz
Hamid Zanaz

J’aime trop mes parents, qui m’ont offert un prénom fantastique, pour défendre un Zemmour voulant bannir les prénoms non catholiques. Mais, si la vérité est de son côté, sur certaines problématiques, je n’hésiterai pas un instant à le souligner.
En tout cas, on peut ne pas être d’accord avec lui sur beaucoup de questions politiques, historiques, sociologiques et philosophiques…Mais dire qu’il ne connait ni l’islam, ni l’islamisme, ni la relation tumultueuse entre les deux est une blague qui ne fait rire personne aujourd’hui, hormis les ignorants de la chose islamique et les thuriféraires de tous bords.

Dissocier l’islam de son ‘isme’ est devenu un sport national français. Le problème selon la doxa dominante ne serait pas l’islam, mais seulement les extrémistes islamiques ! Heureusement que les faits sont toujours en avance sur la culture politique que veulent nous imposer les islamo-gauchistes, les décolonialistes, les ‘wokistes’ : la tranquille sérénité des vaches qui regardent passer les trains.

L’intégrisme islamique n’aurait pas pu séduire aussi vite tant de musulmans en Occident s’il n’avait pas une certaine familiarité avec le fond de l’islam. Pourtant, les manipulateurs, les naïfs et surtout les ignorants ne cessent de répéter que l’intégrisme est une chose, l’islam une autre. Évoquer la simple connexion entre cette religion et son fondamentalisme est étiqueté aujourd’hui comme une agression raciste contre les musulmans. Une islamophobie, selon l’expression favorite de l’armée ‘wokiste’ embusquée dans la majorité des rédactions et tout particulièrement celles subventionnées par l’argent du contribuable français.

L’islamisme, dans toutes ses composantes, est le nouveau fascisme qui menace la civilisation et la sécurité du monde. Au lieu d’hurler contre Zemmour, la seule question légitime que doivent poser intellectuels et politiques français aujourd’hui, s’ils veulent être honnêtes avec eux mêmes, est celle-ci : « Que devons-nous faire pour rendre à notre société sa laïcité paisible, récupérer les territoires perdus de la culture française ? »

On a beaucoup écrit sur l’islam en France, mais rares sont les livres qui ont posé sa vraie problématique, c’est-à-dire sa relation avec son extrémisme. Cette relation intrinsèque est le grand impensé devant lequel l’élite de ce pays se voile la face. Pour quelles raisons ? Selon moi, elles sont de deux ordres : les nés musulmans ou les musulmans ethniques, croyants ou non, n’osent pas affronter la communauté, car celle-ci est très attachée (formellement) dans son ensemble à la religion islamique. Ils craignent donc de trahir quelque chose d’enraciné. Quant aux Occidentaux, par prudence ou par peur d’être accusés de racisme, de néo-colonialisme ou d’islamophobie, se taisent ou acquiescent. Universitaires, écrivains, journalistes et essayistes, nés musulmans ou pas, préfèrent leurs plans de carrière à la vérité et à ses conséquences. Ils redoutent aussi les procès en islamophobie, car il est facile de travestir juridiquement la critique de l’islam en haine contre les musulmans. Il suffit de voir le nombre de plaintes engagées contre Eric Zemmour. Les islamistes s’acharnent à faire de toute critique de l’islam une attaque contre les musulmans. Comme si critiquer le nazisme, c’était critiquer les Allemands !

L’islamisme n’est pas le produit de la pauvreté. Ses racines profondes ne sont pas socio-économiques, même si beaucoup de spécialistes, par excès d’optimisme, nous assurent que l’intégrisme n’existe pas et qu’il n’y a que des problèmes de société. Du coup, les motivations islamistes sont vite réduites à des causes périphériques telles que la misère, l’humiliation, la frustration et autres subterfuges… Or, même si tout allait bien, l’intégrisme existerait quand même, parce qu’il est généré par une illusion et non par un quelconque désespoir.

Il n’est pas une simple déviation de la religion islamique, comme aiment à le répéter certains commentateurs, il en est le cœur. L’intégrisme est un fléau et persister à le voir comme une simple maladie guérissable de l’islam, c’est rendre vraiment malade ce qui ne l’est pas. Avant d’être un programme politique, l’intégrisme est un état d’esprit dont l’effet se ressent, dans la vie de tous les jours, dans tout territoire à majorité musulmane.

Selon la majorité des musulmans, la charia reste valable ad vitam æternam, tout le temps et partout, quelles que soient l’époque et les circonstances. C’est ce que souligne la célèbre trinité dite des trois D : Dine, Dounia, Dawla (Religion, Vie, État). En ce sens, l’islam est, selon tous ses adeptes (et non seulement ceux d’entre-eux qui sont islamistes), une politique, une morale et un législature.

L’environnement libéral agresse les musulmans dans leur majorité. Et ils ripostent de diverses manières. Comme ils ne peuvent pas changer leur religion, ils essayent de faire évoluer l’environnement, d’adapter le monde à leur religion, refusant de se laisser polluer par les charmes de la société moderne, vue comme perverse et matérialiste, même s’ils en profitent.

En cela, Zemmour a raison : l’islam n’est pas seulement une religion, mais un système idéologique qui règle les comportements. Le Coran étant la source de ce système. Pour espérer obtenir une quelconque séparation entre le clergé et l’État, il faudrait passer par une « désislamisation ». Et c’est là que réside tout le problème ! Car, l’islam est une religion sans autorité centrale. Qui pourrait, dès lors, avoir la légitimité nécessaire pour remanier le texte coranique ou le réinterpréter pour l’adapter au monde actuel ?

Tariq Ramadan, très écouté par les musulmans de France, a résumé toute la problématique de l’islam en Europe : « J’accepte les lois d’un pays tant que ses lois ne m’obligent pas à faire quelque chose contre ma religion » ! C’est ainsi que le célèbre « droit à la différence » se pervertit petit à petit, pour se muer en « différence de droits » dès que les circonstances deviennent favorables.

Avec l’islam, la collision entre le moi ethnique et le surmoi républicain est inévitable. Entre l’islam et la République, il ne s’agit pas d’un match amical, mais d’un conflit ontologique. Le « nous » religieux écrase toujours le « je » profane.

En vérité, en disant cela, Zemmour ne découvre pas l’Amérique : ces questions sont posées depuis longtemps dans des livres qui n’ont pas trouvé de grandes maisons d’édition en France et qui sont ignorés par les médias dominés par l’idéologie islamo-gauchiste. Cette presse nocive trompe la vigilance laïque des Occidentaux et conforte les musulmans dans leur sommeil dogmatique.

La liberté d’expression n’est pas seulement le pouvoir de dire ce que l’on pense, c’est aussi accepter de devoir supporter, voire d’être choqué, par ce que dit Zemmour ou tout autre penseur critique de l’islam.

Il serait peut-être temps en France que les journalistes ou autres politiciens prennent conscience que les défis que l’islam pose aujourd’hui à nos sociétés ne peuvent plus êtres réduits aux gâteaux orientaux généreusement offerts par l’Institut du monde arabe à Paris ou aux sourires chaleureux et rassurants du recteur de la Grande mosquée de Paris. Et encore moins aux salamalecs, saupoudrés de Taqqiya frères-musulmane, des ‘‘Musulmans de France’’ !