Quand le peuple pointe les véritables problématiques, les politiciens fixent benoîtement le bout de son doigt accusateur !
Ainsi, lors d’un récent sondage, réalisé durant la campagne de l’élection présidentielle (Ifop pour Global Watch Analysis), 85 % des Français ont émis le souhait de voir le ‘‘futur président’’ s’attaquer de front à la montée de l’islamisme et du communautarisme, en interdisant les organisations islamistes hexagonales liées aux Frères musulmans, au salafisme, aux Milli Görüs turques et autre Tabligh.
Or, lors du débat présidentiel, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont totalement éludé cette question, préférant se livrer à une querelle de chiffonniers sur ce ‘‘fichu fichu’’ qu’est le voile islamique : faut-il le bannir totalement de l’espace public ? Ou seulement à l’école et dans les établissements de service public tenus de respecter la neutralité laïque ?
Ainsi, agité une unième fois à des fins de surenchère électoraliste, le voile est instrumentalisé tel un arbre populo-identitaire pour cacher la forêt islamo-communautariste !
Et comme souvent, sournoisement, les extrêmes se rejoignent : l’instrumentation du voile par Marine Le Pen – pour flatter un électorat identitaire échaudé par les outrances zemmouriennes, lors de la première partie de la campagne présidentielle – a pris le relais d’une interminable série d’« affaires du voile » instrumentalisées, à dessein, par les Frères musulmans depuis 1989, en vue d’instruire un procès en islamophobie à l’encontre de la France, la décrivant comme un pays hostile à l’islam, raciste envers les Musulmans.
La manipulation des successives ‘‘affaires du voile’’ a fini par faire de la France un ‘‘petit satan’’ (selon l’expression du leader d’al-Qaida, Ayman al-Zawahiri) aux yeux des islamistes de toutes obédiences aux quatre coins du monde, devenant ainsi le pays occidental le plus touché par le terrorisme djihadiste, après le ‘‘grand satan’’ américain.
Pis que cela, les crispations identitaires provoquées par ces multiples ‘‘affaires du voile’’ (en 1989, 2004, 2006, 2010, 2013) ont constitué un terreau propice au séparatisme communautariste cher aux Frères musulmans. Tant et si bien qu’au terme de trois décennies de ce travail de sape islamiste destiné à enfermer les Musulmans de France dans un carcan religieux et identitaire, on est passé de la ‘‘grande marche des beurs’’ revendiquant l’égalité et la citoyenneté, en 1983, à la ‘‘marche de la honte’’, orchestrée par les filières hexagonales des Frères musulmans, avec le soutien complaisant d’idiots utiles islamo-gauchistes, durant laquelle des milliers de Français ont défilé contre la prétendue ‘‘islamophobie’’. Ce terme, ô combien fallacieux, qui relève d’une supercherie intellectuelle et politique visant essentiellement à interdire toute critique de l’islamisme !
Face aux dérives communautaristes provoquées et entretenues par le séparatisme islamiste, la République ne doit rien lâcher. Aucune menace ou intimidation ne saurait justifier un quelconque renoncement aux valeurs laïques et égalitaires.
Mais, la résistance au fanatisme islamiste ne peut pas s’affranchir des règles de l’État de droit. C’est un combat qui doit s’inscrire dans le cadre des valeurs universalistes, humanistes et égalitaires. Et non pas dans l’exaspération de crispations identitaires de nature à ajouter encore du séparatisme au séparatisme.
Il en est ainsi de cette idée saugrenue suggérant d’interdire le voile islamique dans la rue. Une proposition dont le seul objectif est de flatter les pulsions les plus viles de certaines catégories de la droite extrême et identitaire : le caractère anticonstitutionnel d’une telle interdiction ne fait aucun doute, car la neutralité laïque n’est pas transposable dans l’espace public.
Par ailleurs, l’interdiction du seul voile islamique, sans bannir de la rue les autres symboles religieux (kippas, croix, soutanes…), relèverait d’une discrimination criante qui apporterait de l’eau aux moulins des tenants de l’islam politique, si prompts à agiter le torchon brûlant de l’islamophobie.
Le voile n’est pas un simple symbole religieux. C’est aussi un étendard islamiste mis en avant pour défier les lois et les valeurs républicaines. Et, surtout, un moyen d’asservissement (y compris volontaire) des femmes. Sa propagation en France est le fruit empoisonné de trois décennies de renoncement face à l’islam politique. Il est donc le symptôme d’une mainmise grandissante de l’islamisme au sein des Musulmans de France.
Et, comme il est d’usage en médecine, plutôt que de traiter les symptômes, mieux vaut s’attaquer à la maladie qui les provoque. Interdire le voile dans la rue reviendrait finalement à vouloir se cacher derrière son petit doigt, pour éviter de faire face au véritable mal dont le voile n’est que le symptôme : l’islam politique !