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Islam : La dissolution du CFCM sonnera-t-elle le glas de l’islamisme politique ?

12 février 2022 Expertises   834  

atmane tazaghart
atmane tazaghart

Longtemps la branche internationale des Frères musulmans a bénéficié de la bienveillance des autorités et des largesses des législations sur l’asile politique dans les pays européens. Durant près d’un demi-siècle, une double aberration a prévalu à ce propos.
Il y avait tout d’abord cette contradiction sémantique criante dite de l’« islamisme modéré ». Car, comment peut-on être ‘‘modéré’’, ni même tolérant, tout en se revendiquant d’une vérité divine imperméable à toute critique ou examen de conscience ?

Dans le monde arabo-musulman, les islamistes disqualifiaient systématiquement leurs adversaires laïcs, en les qualifiant de « suppôts de Satan » (Hizb al-Chaïtan) ; eux-mêmes se présentant comme les Califes (héritiers) d’Allah sur terre !

Mais, en Occident, on s’aveuglait à qualifier de ‘‘modérés’’ tous ceux qui – même du bout des lèvres – se disaient opposés à la violence djihadiste. Ce fut le cas, tout particulièrement, des Frères musulmans considérés comme les porte-voix d’un islam du ‘‘juste milieu’’, alors que toutes les figures du djihadisme mondial, d’Abdellah Azzam et son disciple Oussama Ben Laden à Ayman al-Zawahiri et son concurrent de circonstance Abou Bakr al-Baghdadi, ont connu leurs premiers ‘‘faits d’armes’’ au sein des Frères musulmans !

À cet aveuglement occidental, s’est additionnée la posture victimaire adoptée par les Frères musulmans, en se présentant comme les partisans d’un « islamisme politique » persécuté par des régimes despotiques. Et très vite, des chercheurs occidentaux autoproclamés ‘‘islamologues’’, pour le seul fait d’avoir appris quelques bribes d’Arabe au Caire ou à Damas, ont inventé le terme calamiteux d’« islam politique », pour en faire une alternative à l’« islam radical ».

En amputant ce terme d’« islam politique » de l’isme figurant originalement dans la littérature frère-musulmane – délibérément, comme c’est le cas de François Burgat et ses compères de l’« école d’Aix », ou par ignorance et manque de précision pour d’autres ‘‘spécialistes de la spécialité’’ islamiste – ils contribuèrent à le banaliser. Car, s’il est ‘‘politique’’, cet islamisme soulagé de son encombrant isme, devrait être toléré et intégré dans le jeu démocratique, aussi bien en Occident que dans le monde arabo-musulman !

Il a fallu attendre les terrifiantes attaques daechiennes, qui se sont abattues sur l’Europe, à partir de 2015, pour que des voix s’élèvent – enfin – contre cet ‘‘ennemi idéologique’’ islamiste, dont les Frères musulmans sont non seulement le fer-de-lance, mais aussi la maison-mère.

Grâce à cette prise de conscience, tardive mais salutaire, on commence à comprendre la nature du péril islamiste qui pèse sur l’Europe. Car, l’ennemi n’est pas seulement celui qui met des couteaux ou des armes à feu entre les mains de jeunes européens fraîchement islamisés. Ce sont aussi et surtout les prétendus ‘‘islamistes modérés’’ qui font de ces jeunes un terreau réceptif à la violence djihadiste, en leur inculquant le communautarisme, le vivre-entre-soi et la haine de l’Autre.

Avec la dissolution du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) et la création du Forum de l’Islam de France (FORIF), un nouveau palier vient d’être franchi dans lutte contre l’islamisme.

Après avoir échoué à amener les tenants de l’islamisme politique à la modération, en les intégrant au CFCM en 2003, les autorités publiques ont tenté, en 2021, de les engager au respect des valeurs laïques et républicaines, à travers une ‘‘charte des valeurs’’. L’échec de cette démarche a sonné le glas du CFCM. À présent, les portes du FORIF sont fermées aux islamistes de toutes obédiences, qu’il s’agisse des Frères musulmans, des salafistes, du Tabligh ou des Millî Görüs turcs.

Reste à savoir que feront désormais les autorités publiques, pour empêcher ces organisations islamistes (qu’elles ont identifiées et isolées) de continuer leur travail de sape communautaire et séparatiste qui menace les fondements du modèle républicain français ?