fbpx
 
 

Pour une lecture optimale, téléchargez gratuitement l'Appli GWA pour tablettes et smartphones

 

Banlieues : lettre ouverte aux chantres de la bien-pensance de gauche

12 janvier 2022 Expertises   1071  

Hamid Zanaz

Nous, Algériens issus de l’immigration ou nouveaux arrivants, musulmans ou non, de nationalité française ou non, sommes heureux de vivre en France. Comme tous les humains, il y a parmi nous des gens corrects, des moins corrects, des croyants, des islamistes, des agnostiques, des athées, des voleurs, des laïcs, des républicains, des chrétiens, des cadres, des riches, des pauvres, des chômeurs, des employeurs, des employés… Bref, nous ne sommes ni anges ni démons, nous sommes des citoyens normalement constitués, comme tous les autres.

Je me demande pourquoi vous vous acharnez à tous nous mettre dans le même ‘‘sac à double fond’’. Celui de l’islam et celui de la pauvreté : « Les musulmans de France », « Nos compatriotes musulmans persécutés, marginalisés, pauvres, discriminés »… Dites-vous ?

Je ne sais pas dans quelle France vous vivez ! Quelle est cette France où l’on chasse le musulman ? En vous écoutant, en vous lisant jouer le rôle de nos défenseurs autoproclamés, de nos avocats commis d’office, parfois je ris, parfois je me mets un peu en colère. Je ris de votre déficit moral, de votre errance idéologique. Je suis en colère contre nous-mêmes, qui nous laissons encager dans ce que vous appelez la ‘‘communauté musulmane’’.

Avec ce discours irresponsable, vous dressez une ligne Maginot entre certains de ces ‘‘musulmans’’ et la communauté nationale. Contrairement à la réalité du terrain, vous leur donnez le sentiment d’être agressés, bafoués, humiliés, rejetés. Et c’est ceux-là même qui se radicalisent contre cette injustice virtuelle inventée dans vos rédactions et sur vos plateaux de télévision. En quelques sortes, vous participez indirectement à la radicalisation de ces jeunes et moins jeunes. Par la valorisation excessive de leur religion, vous avez créé chez ces jeunes paumés une contenance religieuse qui s’est traduite, au fil du temps, par une religiosité militante, parfois terroriste.

Le Musulman-victime n’existait pas en France, vous l’avez créé de toutes pièces pour continuer à exister sur la scène politique, médiatique et ‘‘droits-de-l’hommiste’’. Il ne vous reste aucune cause, vous les avez toutes perdues ou abandonnées les unes après les autres. Vous en êtes arrivés à vouloir créer une victime pour prétendre la défendre, inventer une nouvelle classe remplaçant la classe ouvrière qui vous a boudés à jamais. Ainsi, madame Hidalgo, en déclarant imprudemment que les musulmans sont les juifs des années 30, vous banalisez le fascisme. Vainement, car le vote musulman que vous semblez convoiter n’existe même pas !
Sachez que nous ne jouerons pas dans votre médiocre et macabre pièce. Nous ne sommes pas une entité, mais des individus. Nous avons échappé à tous les engluements religieux et ethniques et ne souffrons d’aucun déficit identitaire, rassurez-vous !
Au lieu de mener un discours séculier vigoureux, évacuant l’Islam de la sphère publique, sans état d’âme, comme toutes les autres religions, vous avez consolidé dans certains esprits la suprématie de la religion musulmane. Vous avez cultivé le droit à la différence qui a mené tout droit à la revendication de droits différents, spécifiques, souvent en contradiction avec le droit national. Comme les orientalistes dans les années 60, vous êtes vous aussi responsables, en un certain sens, de la montée de l’islamisme.

Vous attribuez à l’islam les vertus modernistes de certains musulmans, les Musulmans ne sont pas tous musulmans ! Vous partagez consciemment les illusions des Frères musulmans parce que vous êtes d’une ignorance encyclopédique concernant l’islam.
Sous l’apparence d’une analyse complexe et outillée, vous voulez nous imposer des sottises telles le « rien-à-voirisme » et « le pas-de-vaguisme ». Vous faites semblant de ne pas comprendre qu’on peut critiquer une religion sans porter atteinte à ceux qui la pratiquent. Votre démarche ne sert à rien, hormis à encourager certains à se rebeller contre leur pays d’accueil.

La loi doit passer avant la foi et tout individu qui dira le contraire est un hors-la-loi, qu’il soit musulman, juif, catholique, pauvre ou riche, étranger ou ‘’Français de souche’’. Cessez d’insinuer que la France est un pays raciste ! Comment voulez-vous, alors, que ces jeunes issus de l’immigration aiment cette France ?

En un mot, vous êtes inconsciemment complices de l’islamisme. Car, vous n’avez jamais essayé d’aider cette ‘‘minorité’’, que vous avez médiatiquement créée, à tenir la religion à distance respectueuse de la politique. Heureusement que la majorité de cette prétendue ‘‘minorité’’ ne vous écoute pas, ne sait même pas que vous existez. Tout simplement parce que ‘‘ces gens’’ comme les nomme Eric Zemmour, avec le mépris qui le caractérise, vaquent à leurs occupations quotidiennes, se lèvent tôt pour aller travailler, comme tous les autres Français. Ahmed Merabet, Leila Kadour, Rachid Arhab, Camélia Jordana, Azouz Begag, Malek Chebel, Chimène Badi et des milliers de Karim, Rachida, Mohamed, Latifa, Saïd : plombiers, maçons, avocates, médecins, cuisiniers, professeurs, infirmières, ouvriers… en sont les témoins de leur réussite et leur intégration paisible,

Lâchez leur donc la grappe !