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Le centre Chifa de Tariq Ramadan embauche un ancien professeur condamné pour incitation à la débauche !

11 octobre 2020 News   63113  

Mis en examen pour quatre viols, et interdit de quitter le territoire français, le prédicateur a créé en octobre un Centre de formation et de recherche dispensant des cours d’éthique, d’humanisme et de… féminisme. Première recrue : Yacob Mahi, condamné en Belgique en 2019 pour « faits de mœurs » et condamné à trois ans de prison avec sursis.

Par Ian Hamel

De la part de Tariq Ramadan, s’agit-il de pures provocations, ou d’une conviction très profonde que la justice des hommes ne le concerne pas et qui s’en remet à celle de dieu ? Il faut déjà une haute dose d’aplomb – à moins qu’il ne s’agisse d’insouciance – pour annoncer, dans sa situation, le lancement d’un Centre de recherche et de formation « Chifa ». Le petit-fils d’Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans, mis en examen pour quatre viols en France, a été incarcéré durant dix mois en 2018. Libéré en novembre 2018, Tariq Ramadan, de nationalité suisse, a l’obligation de rester dans l’Hexagone et de pointer une fois par semaine en Seine-Saint-Denis où il réside. Même si le prédicateur est toujours présumé innocent, les sujets abordés par le Centre « Chifa » ne manquent pas d’interpeler. Ne traitent-ils pas de spiritualité, d’humanisme, et surtout de féminisme ? Or, l’enquête a déjà révélé que Tariq Ramadan menait une double vie sordide. Alors que depuis un quart de siècle, il prônait une vertu ultra-conservatrice.

A présent, l’ancien professeur à l’université d’Oxford jette un autre pavé dans la mare en annonçant la nomination de Yacob Mahi comme responsable du cours de « Foi et croyance ». Présenté comme théologien et islamologue, cet ancien professeur de religion islamique à l’athénée Leonardo Da Vinci à Anderlecht, en Belgique, Yacob Mahi « abordera les aspects de la foi de l’islam. Il se penchera sur la notion de la croyance, et la notion de la foi au travers des 6 piliers », explique le Centre « Chifa ». Seulement voilà, cet enseignant a été condamné en novembre 2019 à trois ans de prison avec sursis pour « faits de mœurs » et pour « violences physiques » par la 54e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles. Une peine assortie d’une interdiction d’exercer son métier d’enseignant pendant dix ans. « Yacob Mahi, professeur de religion islamique, condamné pour faits de mœurs et coups et blessures sur des élèves », titre La Libre Belgique du 5 novembre 2019, qui souligne que l’enseignant « faisait usage de violence afin d’asseoir son autorité auprès des élèves », des violences physiques « aucunement tolérables ».

Le scandale a dépassé les frontières de la Belgique. Le site musulman Oumma.com rappelle que le procureur avait réclamé quatre ans de prison ferme contre Yacob Mahi. « Proche de Tariq Ramadan, aux côtés duquel il dissertait sur la notion d’éthique en islam et partageait sa proximité idéologique avec les Frères musulmans » écrivait le site qui rappelle que Yacob Mahi était un disciple de Roger Garaudy, « dont il disait qu’il était son maître spirituel ». De son côté, le site Saphir News n’épargnait pas non plus l’ancien enseignant d’Anderlecht, soulignant que cette condamnation pour « faits de mœurs » signifie que Yacob Mahi a été reconnu coupable « d’attentat à la pudeur », « d’incitation à la débauche » et de « harcèlement ». Il aurait notamment proposé à un jeune Brésilien de moins de seize ans, qui n’était pas en situation régulière en Belgique, « de venir chez lui pour avoir des relations sexuelles ». Yacob Mahi a toujours nié les faits de mœurs qui lui sont reprochés.

Tariq Ramadan aura beaucoup de mal à prétendre qu’il ignorait le passé judiciaire de son ami. D’autant qu’en septembre dernier, l’ancien professeur déchu a essuyé un autre revers. En février 2015, un mois après l’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo, Yacob Mahi avait écrit dans une lettre ouverte envoyée à la presse belge que le journal satirique avait « abusé » de la liberté d’expression. Jugeant ses propos contraires à son devoir de réserve, le gouvernement de la Fédération de Wallonie-Bruxelles l’avait sanctionné, le mutant dans un autre établissement. L’ancien enseignant faisait alors appel devant la Cour européenne des droits de l’homme (CDH). Le 3 septembre 2020, la Cour, à l’unanimité, a déclaré « irrecevable » sa requête.

Il reste à savoir pourquoi Tariq Ramadan recrute ce personnage sulfureux, sachant que sa nomination ne passera pas inaperçue. Certes, le prédicateur n’a plus beaucoup de choix. Depuis sa sortie de prison, tous les intellectuels musulmans en France lui ont tourné le dos, et plus aucune mosquée ne souhaite collaborer avec lui.

Jusqu’à présent Hani, directeur du Centre islamique de Genève et Tariq Ramadan s’étaient répartis les tâches. Hani, qui n’a jamais renié son appartenant à la Confrérie, s’adressait aux convaincus, aux islamistes, qui considèrent que les lois de la République (ou de la Confédération helvétique) peuvent être bafouées. Il multiplie ainsi les provocations, cautionnant notamment la lapidation en cas d’adultère. Tariq, en revanche, tentait de charmer les “modérés“, et se gardait, avant son incarcération, de franchir la ligne jaune. En clair, les deux frères rabattaient le troupeau chacun de son côté. Mais depuis sa sortie de prison, Tariq Ramadan a radicalement changé son fusil d’épaule, accusant le pouvoir français « d’islamophobie » et multipliant à son tour les provocations. Les magistrats en charge de son dossier sont ainsi régulièrement insultés sur les réseaux sociaux. Ira-t-il jusqu’au bout de sa démarche qui consiste à ne pas reconnaître les tribunaux composés de “kouffar“ ?