fbpx
 
 

Pour une lecture optimale, téléchargez gratuitement l'Appli GWA pour tablettes et smartphones

 

La laïcité expliquée à Monseigneur Moulins-Beaufort

12 octobre 2021 Expertises   7449  

atmane tazaghart

Les lois de Dieu peuvent-elles se prétendre être au-dessus de celles des Hommes ? Non ! Pas en France, en tout cas ! C’est valable pour le secret de la confession évoqué par Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Évêques de France, à l’instar de la Charia islamique que les tenants de l’islamisme politique tentent d’imposer au pays de Voltaire, à coups de séparatisme communautaire et de chantage à l’islamophobie.

Nos concitoyens de confession musulmane, tout comme les catholiques, les juifs et les protestants, ont le droit d’exercer pleinement leur foi. Mais celle-ci, ni aucune autre, ne peut s’élever au-dessus du toit de cette maison commune qu’est la laïcité, lieu par excellence de la tolérance et du vivre ensemble.

Au-delà de la toute relative notion du Sacré, qui ne peut plus s’extraire à la critique et l’examen de conscience dans nos sociétés sécularisées, la laïcité est garante du libre exercice de tous les rites religieux. Il en est ainsi du secret de la confession qui, n’en déplaise à Monseigneur Moulins-Beaufort, n’est pas au-dessus des lois de la République. Il relève en effet, selon le législateur laïc, du secret professionnel qui s’applique aux évêques comme aux médecins, avocats ou journalistes.

Le secret médical n’a pas pour vocation de placer les médecins, ces bienfaiteurs de l’humanité pas excellence, au-dessus des lois. Il vise à garantir la dignité des malades tout en protégeant leur intimité. Pareillement, le secret professionnel des avocats n’a pas pour objectif de les placer au-dessus des lois, mais est destiné à protéger le principe du contradictoire indispensable au bon déroulement de la justice. Et le secret des sources journalistiques ne vise pas à soustraire les journalistes aux législations applicables à tout citoyen, mais à garantir la pluralité et la liberté de la presse.

Et dans tous ces cas de figures, le code pénal fixe à tout secret professionnel une limite sans ambiguïté : point de protection du secret professionnel, dès lors qu’il y a atteinte à la dignité ou à l’intégrité d’une personne mineure.

Raison pour laquelle, l’évocation même par le président de la Conférence des Évêques de France d’un secret de la confession qui se placerait au-dessus des lois de la République, précisément au lendemain de la publication d’un rapport terrifiant sur les abus sexuels au sein de l’Église, relève davantage de l’ignominie que de la simple gaffe.

Le rejet unanime des élucubrations de Monseigneur Moulins-Beaufort, même chez nos concitoyens de confession ou de culture catholique, prouve l’inamovible attachement des Français aux valeurs humanistes et laïques. Ceci mériterait d’être médité par tous les gens de bonne foi, parmi nos concitoyens musulmans, intoxiqués par la propagande islamiste qui crie à l’islamophobie à la moindre critique de l’islam ou rappel à l’ordre républicain. Car, malgré la virulence de cette levée de bouclier suscitée par les déclarations de Monseigneur Moulins-Beaufort, il n’est venu à l’esprit de personne de crier à une quelconque ‘‘catholicophobie’’ !