La toute dernière trouvaille du Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche (CEFR) est une appli pour smartphone, lancée en grande pompe, en avril dernier.
Par Atmane TazaghartElle porte le nom d’EuroFatwaApp et est disponible en Arabe, en Anglais et en Espagnol. Avec la promesse que d’autres langues européennes vont suivre bientôt.
Accompagnée d’un slogan la présentant comme un « guide théologique à destination du musulman européen », elle est sensée promouvoir un « islam modéré et du juste milieu ». Pourtant elle a vite été épinglée par la presse anglo-saxonne, en raison de son contenu haineux, qui s’est illustré dès l’introduction de l’appli, écrite par le fondateur du CEFR, cheikh Youssef al-Qaradawi, qui comporte des propos violemment antisémites, comme l’a révélé le Sunday Times.
Ces révélations ont conduit Google a retirer l’Appli de sa store en ligne. Mais, elle demeure accessible sur de nombreuses plate-formes, dont l’Apple store.
Cette ruse n’est pas parvenue à mettre fin aux reproches. Car, au-delà des dérives antisémites du vieux Qaradhawi (voir la chronique de Ian Hamel, page 10), c’est les fondements mêmes de la pensée des Frères-musulmans qui posent problème aux autorités et ONGs occidentales. Notamment, en ce qui concerne certaines positions dogmatiques de la Confrérie qui portent atteinte aux droits et à la dignité des femmes, ainsi que ses visions communautaristes contraires aux valeurs fondamentales du vivre-ensemble et du respect de l’Autre.