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De Tariq Ramadan à Mohamed Karmous : La sexualité débridée des prédicateurs Frères musulmans !

15 mai 2022 Expertises   4294  

Ian Hamel

Comment expliquer que certaines personnalités influentes des frères musulman n’ont de cesse de donner des leçons de morale, alors qu’elles mènent une vie privée souvent totalement dissolue ? On pense immédiatement à Tariq Ramadan, dont les juges d’instruction ont récemment annoncé la fin des investigations sur les accusations de viols, ouvrant ainsi la voie à tenue prochaine d’un procès. Mais c’est aussi le cas de Mohamed Karmous, en Suisse, victime de maîtres-chanteurs. Il a récemment été filmé à son insu lors d’une relation sexuelle avec une jeune fille rencontrée la veille.

Tariq Ramadan, mis en examen pour cinq viols en France, n’a pas encore été jugé. Il est donc présumé innocent. En revanche, l’auteur de ‘‘Islam, la réforme radicale’’ a reconnu de multiples relations sexuelles avec les plaignantes. Des « relations de domination », « rudes » mais « consenties », selon lui. D’après ses avocats, les plaignantes évoqueraient des viols à cause de « déceptions sentimentales ou sexuelles ». Et leur client serait, par ailleurs, victime d’un « complot politique ».

Tariq Ramadan a été incarcéré durant neuf mois en 2018. Deux juges d’instruction ont signifié aux parties, en avril dernier, la fin des investigations. Il faut encore attendre les réquisitions du parquet de Paris. Un procès aura vraisemblablement lieu en 2023.

Alors que Tariq Ramadan se qualifie lui-même de « savant » musulman, sa vie privée dissolue démontre, qu’en réalité, il ne passe guère de temps dans les bibliothèques. Il reste l’un des très très rares universitaires (il enseignait à Oxford sur une chaire financée par le Qatar) à ne pas pouvoir se prévaloir de travaux… universitaires !

L’enquête n’a pas seulement révélé que le prédicateur, vénéré en Europe par un très large public, était un dragueur compulsif. Elle décrit un véritable obsédé sexuel, collectionneur de vidéos et de photos pornographiques, capable d’envoyer chaque jour des dizaines de messages plus abjectes les uns que les autres, à un nombre incalculable de femmes. Des SMS qui peuvent difficilement être publiés, tant ils sont obscènes. Pour se faire une petite idée : « À t’en étouffer ! Tu vas la sentir ma b. […] Ce sera ta fête !!! p., b., d., d… Ma pauvre tu vas voir ma q. est déjà dressée ».

Alors, comment expliquer son obsession à dénoncer, depuis un quart de siècle, les relations extra conjugales ? À évoquer, dans toutes ses conférences la morale et l’éthique ? En 1999, Tariq Ramadan enregistre sur l’île de La Réunion une émission intitulée « Les Grands Péchés », diffusée par les éditions Tawhid de Lyon. Le prédicateur se montre impitoyable vis-à-vis des musulmans qui pratiquent l’adultère. « Protège ton corps ! C’est une énormité de vivre quelque chose en dehors du cadre du mariage. De vivre des choses qui ne sont pas islamiques […] Des maris font des choses totalement illicites. Ils vont voir d’autres femmes ! […]  Il faut arrêter tout de suite de tromper sa femme. Il faut demander pardon à Dieu et reprendre une vie de famille saine », lance-t-il. Or, à cette même époque, Tariq Ramadan enseignait le Français dans un collège à Genève. Un rapport, commandé par le gouvernement du canton de Genève, publié en 2018, l’accuse d’avoir couché avec plusieurs de ses élèves…

Le prédicateur suisse, petit-fils de Hassan el-Banna, le fondateur des frères musulmans, va encore plus loin dans ses leçons de morale : en père la pudeur, il s’en prend même aux musulmans qui fréquentent les piscines ! « Les piscines ne sont pas islamiques. Qu’est-ce que tu regardes à la piscine ? Ton regard est posé sur les choses que tu ne dois pas voir ! », lâche le collectionneur de vidéos pornographiques.

C’est une mésaventure bien différente et beaucoup moins grave qui est arrivée à Mohamed Karmous. Bien moins connu que Tariq Ramadan en France, il jouit en revanche d’une influence nettement plus importante en Suisse. Il est actif dans les cantons de Neuchâtel, Fribourg, Vaud, Berne et du Tessin, alors que les Ramadan ne “rayonnent“ qu’à Genève.

Mohamed Karmous s’est fait piéger par deux maîtres-chanteurs. Ils lui ont envoyé une jeune fille venue de Clermont-Ferrand. Elle l’a retrouvé au Musée des Civilisations de l’Islam, à La Chaux-de-fonds, dans le canton de Neuchâtel. Un musée présidé par son épouse, Nadia Karmous. L’inconnue lui propose une relation sexuelle, qu’il accepte immédiatement. Le problème, c’est que les ébats sont filmés à son insu. Les maîtres-chanteurs lui réclament d’abord 4 300 francs suisses (4 219 euros), puis 20 000 francs suisses (19 622 euros). « La deuxième rançon n’a pas été payée et une plainte a été déposée », raconte le journal en ligne Le Matin, présent au procès qui s’est tenu au Tribunal de police de La Chaux-de-Fonds (1).

Le site d’information décrit le plaignant Mohamed Karmous comme ayant « des mœurs inadmissibles avec les femmes ». Lui-même a admis durant son audition avoir des « comportements inappropriés », comme celui de toucher les fesses de la femme de ménage ! Le Ministère public a requis dix mois de prison avec sursis à l’encontre des deux maîtres-chanteurs qui l’ont piégé. Très prudente, la presse suisse n’a pas souhaité publier le nom du mari de Nadia Karmous, le présentant comme un « influent responsable musulman ». Sur son site Internet, un ancien ministre du canton de Neuchâtel ironise sur « ce mystérieux fornicateur […] ayant jugé utile de ne pas assister aux débats, tentant de sauvegarder son image et peut-être même de sauver sa peau ».

Cette affaire est loin d’être anecdotique. Les Karmous, liés à la Confrérie des Frères musulmans, comptaient parmi les plus ardents défenseurs de Tariq Ramadan. L’épouse, présidente de l’association culturelle des femmes musulmanes de Suisse, n’avait pas hésité à traiter les accusatrices de Ramadan de « frustrées ». Toutefois, le couple se montre nettement plus discret depuis la publication de l’ouvrage « Qatar Papers », en 2019, révélant que le Musée des Civilisations de l’Islam avait été sponsorisé par le Qatar à hauteur de 3,8 millions d’euros (2).

En septembre 2002, un an après les attentats du 11-Septembre, Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève et frère aîné de Tariq Ramadan, avait justifié dans Le Monde la lapidation des musulmans coupables d’adultère. Mais curieusement, alors que Tariq Ramadan a été contraint de reconnaître de multiples relations extra conjugales, Hani Ramadan ne l’a jamais condamné. Au contraire, dans ses prêches du vendredi, il voue aux flammes de l’enfer toutes les accusatrices de son frère !

Toutefois, la question mérite d’être posée : pourquoi des obsédés sexuels tiennent-ils tant à parler de morale et à culpabiliser leurs auditoires ? Mais, soyons justes : les hypocrites ne se recrutent pas uniquement chez les islamistes. Combien de prêcheurs évangélistes, de prélats catholiques se sont-ils faits prendre la main dans le sac, pour ne pas dire dans la culotte ?

1- « Sextape au musée des musulmans », Vincent Donzé, lematin.ch, 11 avril 2022 / « Un influent responsable musulman piégé par une femme », Arcinfo, 8 avril 2022.

2- Qatar Papers de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, Michel Lafon  et Global Watch Analysis (pour les éditions en arabe et en anglais)