Dans un livre remarquable, intitulé ‘‘La face cachée des Mollahs. Le livre noir de la République islamique d’Iran’’, Emmanuel Razavi, Grand reporter indépendant, contributeur régulier à Global Watch Analysis, révèle comment l’idéologie des Frères musulmans a inspiré l’islam politique chiite de Khomeini. Extraits exclusifs.
Par Emmanuel RazaviLe plus souvent, les spécialistes décrivent le sociologue et philosophe iranien Ali Shariati, mort en 1977 en Angleterre et dont j’ai rapidement parlé dans les pages qui précèdent, comme « l’inspirateur de la révolution islamique ». Sur le plan intellectuel et idéologique, ce dernier a en effet joué un rôle important.
Cet ancien compagnon de route du FLN et ami proche de Jean‑Paul Sartre, qui étudia un temps à Paris, n’était pourtant pas toujours apprécié des mollahs de l’Iran prérévolutionnaire. Et pour cause : situant sa pensée entre mysticisme chiite, soufisme et laïcité, se considérant tout à la fois intellectuel et « prophète », il était aussi le disciple de l’islamologue catholique français Louis Massignon1, ce que les futurs clercs les plus conservateurs du régime iranien ne pouvaient accepter, au moins pour ceux qui en avaient entendu parler.
Comme un certain nombre de penseurs iraniens qui défendaient le principe d’une révolution, il n’était pas spécialement connu pour défendre une ligne islamiste aussi obscurantiste et perverse que celle de Khomeini, bien que réputé pour ses discours radicaux. Et sa pensée, très complexe – voire parfois confuse –, n’avait pas toujours à voir avec les propos que l’on peut trouver dans les écrits du fondateur de la République islamique.
Alors, où la révolution iranienne trouvait‑elle réellement son fondement idéologique ? J’obtins un soir un début de réponse d’un ex‑diplomate iranien, alors que je dînais avec lui : « Intéressez‑vous à l’histoire des Fedayins de l’Islam, liés aux Frères musulmans, et aux rapports des membres de cette organisation avec Khomeini. Personne n’en parle, mais il est fondamental de savoir qui ils sont, comment ils ont imprégné la pensée islamiste iranienne contemporaine. Vous comprendrez que la révolution islamique, bien que portée par un ayatollah chiite, trouve son origine dans le monde arabe sunnite et qu’elle avait des connexions avec l’idéologie prônée par certains chefs de l’organisation égyptienne des Frères musulmans. Vous comprendrez aussi pourquoi la République islamique soutient des organisations terroristes sunnites comme le Hamas, issues de la confrérie2, et pourquoi elle a fait de la violence systémique sa marque de fabrique. Vous verrez que, comme Khomeini dans sa jeunesse, les fondateurs des Frères musulmans étaient fascinés par le nazisme3, et que par de nombreux aspects, les méthodes employées par les mollahs et leur police sont celles de la Gestapo et la SS, ce qui n’est pas un hasard. Il y a de nombreux points communs, parfois même une forme de consanguinité entre toutes ces organisations totalitaires qui s’appuient sur un mélange de doctrines politiques et religieuses, et qui sont par‑dessus tout antisémites. En Iran, elles ont inspiré le mode opératoire du régime, qui protège ses institutions en recourant à la violence d’État. En ce qui concerne la République islamique, on peut vraiment parler d’un islamisme fasciste. »
L’organisation des Frères musulmans, je la connaissais parfaitement pour avoir réalisé plusieurs reportages sur elle en Égypte pour le compte de la chaîne Arte et du Figaro Magazine. Je lui avais également consacré deux livres. J’avais étudié la fascination de ses chefs pour Hitler.
Fondée en 1928 par Hassan al‑Banna, un instituteur et théologien égyptien diplômé de l’université islamique du Caire – al‑Azhar –, cette confrérie prône l’organisation juridique, économique et sociale de la société autour des valeurs de l’islam. Le califat4 ayant été aboli par Atatürk, Banna préconisait son rétablissement en œuvrant au retour d’un successeur du prophète Mahomet, « Envoyé de Dieu ». Pour attirer à lui le plus grand nombre de soutiens gagnés à la cause du panarabisme en vogue à cette époque, il appuya son projet sur l’anticolonialisme.
En effet, si l’Égypte était officiellement devenue un État souverain depuis le 21 février 1922, date de la fin du protectorat anglais, l’influence britannique et la présence de troupes anglaises dans le pays demeuraient une réalité qui crispait une partie de sa population.
Dans ce contexte, la confrérie connut une croissance exponentielle. Ainsi, en 1933, elle comprend déjà près de 40 000 membres, recrutés parmi les dockers du canal de Suez, mais aussi dans les milieux islamo‑nationalistes. Très vite, sa direction se montre favorable à la création de milices, et se constitue tel un État dans l’État doté de structures sociales, économiques et juridiques, et même d’un service de renseignement. Son dogme, toutefois, est particulièrement rétrograde. Hassan al‑Banna, qui veut revenir aux fondements originels de l’islam, considère que la femme doit être soumise à l’homme, que juifs et chrétiens ne doivent pas pouvoir obtenir de postes importants dans l’administration. Farouche opposant à la laïcité, il décrète que la mixité, la musique non religieuse et l’homosexualité doivent être considérées comme des péchés. Son objectif est clair : établir un État islamique parfait, sous la tutelle d’un guide suprême – un nouveau calife – tout puissant. Le credo de la confrérie – « Dieu est notre but, le prophète notre chef, le Coran notre constitution, le jihad notre voie, le martyre notre plus grande espérance » – préfigure d’ailleurs assez bien le discours khomeiniste quatre décennies plus tard.
Chez les Frères musulmans, la doctrine stratégique recommande également de multiplier les cellules opérationnelles et d’en établir dans de nombreux pays de façon à créer un réseau international qui pénètre toutes les couches de la société. Les Frères créent aussi une section spéciale dont les membres, formés au maniement des armes, prêtent un serment d’obéissance sur un coran et un revolver. En clair, malgré un discours élaboré, Banna fonde son projet religieux sur la brutalité. Presque aussi fasciné par Hitler que par les textes islamiques, il publie un manifeste qui prône le refus de la liberté d’expression, le contrôle des médias, la mise en place d’une police des mœurs. Il préconise surtout le jihad partout où cela est nécessaire.
Il considère néanmoins que l’action révolutionnaire ne suffira pas à remporter la lutte, et prend conscience qu’il faut être partout où l’État est absent. En même temps qu’elle dénonce la monarchie égyptienne, la confrérie investit donc financièrement dans des actions caritatives, des écoles, des dispensaires, et met en place un réseau de correspondants à tous les niveaux de la société.
Bien souvent, ses opérations sont financées par des grandes familles du golfe Persique, sensibles à sa vision rigoriste de la société. Et dans une Égypte corrompue, sous influence occidentale, la popularité des Frères musulmans devient telle qu’au milieu des années 1940, ils comptent deux millions de sympathisants.
Cela n’empêche pas Banna d’être assassiné en 1949, probablement par des agents du gouvernement égyptien. Quoi qu’il en soit, l’homme a fait de son organisation une structure d’influence dans toute une partie du MoyenOrient. En juillet 2007, lors d’un entretien que j’ai eu avec son frère Gamal pour la chaîne Arte, celui-ci m’a confié : « À l’époque, il y avait un vide religieux. Hassan l’a rempli avec sa Confrérie. Au début, c’était un mouvement modeste, qui ne comptait que six personnes. Elle était composée de travailleurs manuels, de chauffeurs et d’artisans qui travaillaient au canal [de Suez]. Peu de gens ont compris le sens de son travail […]. Même au sein de l’organisation. Je crois que c’était un idéaliste, qui avait une vraie vision de ce que pouvait être l’islam politique. Il faut toutefois replacer son action et ses propos dans un contexte historique qui n’est plus d’actualité. Je pense que s’il a influencé profondément les Frères actuels, rares sont parmi eux ceux qui mesurent la portée de ses textes. »
Un homme, bouleversé par la pensée de Banna et de la confrérie, va avoir une influence conséquente sur Khomeini. Son nom : Seyed Qutb. Né en 1906 dans le sud de l’Égypte, cet intellectuel, à la fois poète et journaliste, est un antisémite et un opposant farouche au gouvernement égyptien, qu’il accuse d’être à la botte des Occidentaux. Et son parcours, comme ses théories, vont infléchir le destin de l’Iran.
Lorsque le colonel Gamal Abdel Nasser renverse la monarchie au profit d’un régime républicain en 1952, les Frères musulmans, qui ont soutenu son putsch, s’attendent à un renvoi d’ascenseur de la part des nouveaux dirigeants. En vain. C’est à cette époque que Qutb devient le principal théoricien de la confrérie. Remonté à bloc contre Nasser, il radicalise son discours et encourage ses troupes à la violence armée, aux coups d’État au nom du jihad et à l’élimination systématique des apostats et des non musulmans contre lesquels il prône l’exercice du terrorisme. Pour ce fanatique exalté, « la direction de l’humanité par l’Occident touche à sa fin, non parce que la civilisation occidentale a fait faillite sur le plan matériel […] mais parce que le monde occidental a rempli son rôle et épuisé son fonds de valeurs qui lui permettait d’assurer la direction de l’humanité […]. L’islam seul est pourvu de ces valeurs et de cette ligne de conduite5 ».
Plus que tout autre, il désigne les juifs comme l’ennemi : « Voilà comment le Coran affrontait les juifs en retirant leurs voiles de mensonge, en avertissant les croyants de leurs ruses à la lumière de leur propre histoire et en leur conseillant la meilleure façon de les confondre. Cela a permis de circonscrire leurs incidences au milieu de la communauté des croyants et a fini par les neutraliser. Seulement, la communauté musulmane d’aujourd’hui ne sait plus tirer les leçons de cet enseignement […]. Aujourd’hui, comme naguère, leurs stratagèmes égarent cette nation loin de son Coran et de sa religion qui constituent son char de combat et sa cuirasse de protection. Ils sont en paix tant que cette nation reste coupée de la source de sa puissance et de sa clairvoyance […]. Ils sont en paix tant que cette nation reste distraite de l’unique vérité dont elle perçoit l’existence6. »
Des propos d’une rare violence relayés jusqu’en Iran, et qui influencent Khomeini. Car parmi ses proches se trouve un activiste chiite dénommé Navvâb Safavi, qui a fondé en en 1946 le mouvement des Fedayins de l’Islam, dont le projet est d’instaurer en Iran un État islamique. Si les Fedayins de l’Islam sont chiites et les Frères musulmans sunnites, des liens dus à leurs convergences idéologiques et révolutionnaires se tissent entre les deux structures qui veulent organiser la société autour des valeurs d’islam ultraconservateur, que l’on peut qualifier d’islam d’extrême droite.
En 1953, Sayyid Qutb rencontre Safavi à Jérusalem7, selon les propos mêmes de l’écrivain et chercheur iranien Ramin Parham8, éminent spécialiste de la révolution avec lequel j’ai eu l’occasion de m’entretenir à plusieurs reprises. En plus de leur vision de l’islam, Qutb et Safavi se trouvent de nombreux points communs, à commencer par leur anticolonialisme à l’encontre des Britanniques et leur antisémitisme.
L’entente est telle entre les deux hommes qu’un an plus tard, les Fedayins de l’Islam passent un accord avec la confrérie égyptienne par lequel ils acceptent de la représenter en Iran. Dès lors, ils se feront appeler les « Ikhuan al‑Muslimin », autrement dit les « Frères musulmans » iraniens. Or à cette époque, Safavi côtoie Khomeini auquel il rend visite régulièrement. Fort de son influence, il lui transmet tout ce qu’il a appris auprès de Qutb. Khomeini est immédiatement saisi par les textes de ce dernier, ainsi que par la conception politico‑religieuse qu’a Qutb de la charia.
Une autre personne, qui fut très proche de Khomeini durant son exil en France lors de l’hiver 1978‑1979, m’a confirmé cette histoire, au mois de mai 2023 : l’historien iranien Mohsen Sazegara, qui fut le cofondateur des gardiens de la Révolution. Lors de notre entretien, je lui ai demandé : « Est‑il vrai que l’Ayatollah Khomeini était lié à l’organisation des Fedayins de l’Islam, laquelle se présentait comme la branche iranienne des Frères musulmans ? On dit que les discours de leur fondateur, Navvab Safavi, l’ont beaucoup influencé. » Sa réponse fut brève, mais limpide : « Oui. Dans sa jeunesse, lorsqu’il débutait au sein du clergé à Qom, Khomeini a été très influencé par Navvab Safavi et les Fedayins de l’Islam. Lorsqu’il est devenu un grand ayatollah, il avait plusieurs amis parmi les bazaris qui faisaient partie de cette organisation. Il entretenait avec eux des relations fortes. »
« On ne peut assurément pas faire l’impasse sur le fait que Khomeini a baigné dans un écosystème lié aux Fedayins de l’Islam et que Safavi a eu une grande influence. Mais près d’un demi‑siècle a passé depuis la révolution, tempère cependant Ramin Parham. Il faut dès lors rester nuancé, car aujourd’hui, tous les dirigeants de la République islamique ne s’inscrivent plus dans cette filiation directe. Il y a plusieurs courants qui s’opposent. Par exemple, face aux idéologues bercés par les idées des Fedayins de l’Islam, il y a des pragmatiques qui ne sont pas favorables à une entrée en guerre de l’Iran contre Israël, car ils savent que cela conduirait le pays au chaos. Aujourd’hui, on assiste donc à une fracture entre les héritiers de l’idéologie frériste et les autres. »
Accusé d’avoir commandité plusieurs attentats contre des politiciens et tenté d’assassiner le Premier ministre du Shah, Safavi est arrêté en 1951, puis pendu le 18 janvier 1956 à Téhéran. Khomeini deviendra alors le « Guide » de son organisation. Le 29 août 1966, Sayed Qutb est quant à lui exécuté après avoir été reconnu coupable de complot d’assassinat contre le président égyptien. Les idées mortifères des deux hommes vont pourtant se répandre tant en Égypte qu’en Iran.
Bien qu’interdit sous la monarchie, le mouvement des Fedayins de l’Islam se transforme en parti politique après l’avènement de la révolution islamique. Safavi, considéré par les idéologues du régime comme le véritable inspirateur de la révolution, est d’ailleurs vénéré comme un martyr9 en Iran. Il y a donc un lien évident entre la confrérie égyptienne, les Fedayins de l’Islam et la République islamique d’Iran. Il est d’ailleurs à noter qu’à l’instar de Khomeini, Ali Khamenei a rencontré Safavi durant sa jeunesse, une rencontre marquante qui l’a plongé dans l’étude des textes de Qutb. Il a d’ailleurs traduit en persan deux de ses livres, le plus célèbre s’intitulant À l’ombre du Coran10. À dire vrai, l’influence de Qutb est telle chez les clercs de la mouvance Khomeiniste qu’en 1984, un timbre à son effigie est imprimé par la République islamique d’Iran11.
Indéniablement, la posture idéologique de Sayyid Qutb imprègne l’idéal révolutionnaire des islamistes chiites iraniens. Ainsi s’opère un véritable axe stratégique entre les futurs dignitaires de la nouvelle République islamique d’Iran et les Frères musulmans. Celui‑ci repose, comme je l’ai évoqué, sur l’instauration d’un « État islamique » où la charia doit réglementer tous les aspects de la vie – sociaux, juridiques, économiques – ainsi que sur une vision expansionniste de l’islam radical à travers le monde qui devra servir à unifier les musulmans du monde entier sous une seule bannière. Autre pilier fondamental de cette alliance entre idéologues chiites et sunnites : l’antisémitisme, qui demeure encore à ce jour un élément clé de la politique iranienne.
Un homme jouera également un rôle important dans l’établissement de liens durables entre les Frères et les mollahs : Ebrahim Yazdi12, qui deviendra en 1979 ministre des Affaires étrangères de la République islamique13.
Lorsque le shah d’Iran prend le chemin de l’exil en janvier 1979, plusieurs délégations fréristes saluent donc spontanément la victoire de l’ayatollah Khomeini. En 1982, Umar Telmesani, alors guide de la confrérie islamiste, explique dans un journal égyptien : « Nous avons soutenu Khomeini politiquement parce qu’un peuple opprimé avait réussi à se débarrasser d’un dirigeant oppressif et à regagner sa liberté. » Dans les faits, la confrérie considère l’avènement de la République islamique « comme une victoire pour leur vision et le premier gouvernement islamique depuis l’effondrement du califat ottoman14. »
Les liens sont si forts entre Téhéran et l’organisation des Frères musulmans que dans son livre intitulé Inside the Muslim Brotherhood, The Truth about the World’s Most Powerful Political Movement (John Blake, 2012), Youssef Nada, connu comme étant le banquier de la confrérie, raconte que celle‑ci a même permis à l’Iran d’importer des denrées de première nécessité durant la guerre avec l’Irak.
En 1989, lorsque Ali Khamenei succède à Khomeini, il impose donc assez logiquement l’enseignement des textes du Frère musulman Sayyid Qutb dans les écoles de formation du Corps des gardiens de la Révolution.
En réalité, presque tout le système politique et administratif de la République islamique d’Iran repose sur les schémas préconisés par al‑Banna et Qutb. Du conseil de la Guidance suprême imposé par Khomeini, qui n’est qu’une sorte de copier‑coller du conseil de la guidance des Frères musulmans à l’instauration d’une branche paramilitaire – les pasdarans – tout a en fait été théorisé bien en amont de la révolution… En Égypte !
1. Islamologue, diplomate, prêtre de rite orientale et adepte du dialogue interreligieux, Louis Massignon (1883‑1962) est considéré comme l’un des fondateurs de l’islamologie.
2. Voir également Jean‑Pierre Filiu, « Les fondements historiques du Hamas à Gaza (1946‑1987) », Vingtième siècle. Revue d’histoire, 2012, 115, p. 3‑14.
3. Le grand mufti de Jérusalem, proche de Hassan al-Banna, a soutenu Hitler et le nazisme, notamment en raison de son antisémitisme. Voir Alban Dignat, « 26 août 1966. Nasser pend l’idéologue des Frères musulmans », Herodote.net, 27 mai 2019. Hassan al‑Banna lui‑même ne cacha pas son admiration pour la nazisme et al‑Husseini : « L’Allemagne et Hitler ne sont plus, mais Amin al‑Husseini poursuivra le combat. » Voir Ian Hamel, « Quand les Frères musulmans égyptiens s’inspiraient de l’Allemagne nazie », Le Point, 8 mars 2017.
4. « Le califat est une institution spirituelle et temporelle qui plonge ses racines dans l’origine même de l’islam et qui a organisé la communauté musulmane pendant près de treize siècles. Le calife est le successeur du prophète Muhammad (Mahomet), le “remplaçant de l’Envoyé de Dieu”. » Lisa Romeo, « Califat : origine, rôle et évolution dans l’histoire », Les clés du Moyen-Orient, 14 janvier 2011.
5. Sayyid Qutb, « Jalons sur la route de l’islam, 1964.
6. Sayyid Qutb, À l’ombre du Coran (Fî Zilâl al‑Qur’ân), p. 140.
7. Voir également Ramin Parham, « Arc de crise et stratégie combinatoire », Outre-Terre, 2011/3 (n° 29), p. 483‑488. Certaines sources parlent de leur rencontre au Caire en 1954.
8. Ramin Parham est notamment l’auteur de L’histoire secrète de la révolution iranienne, (Paris, Denoël, 2009) de Né à Ispahan, (Paris, Pierre‑Guillaume de Roux, 2013) et de Iran-Israël : jeux de guerre (Dijon, Dhow éditions, 2015).
9. À Téhéran, une station de métro porte son nom.
10. Voir Teheran Times, 11 juin 2019 : « Leader’s Persian translation of “In the Shade of the Quran” published. »
11. Yusuf Ünal, « Sayyid Quṭb in Iran: Translating the Islamist Ideologue in the Islamic Republic », Journal of Islamic and Muslim Studies, Indiana University Press, vol. 1, n° 2, novembre 2016.
12. Né en 1931, Ebrahim Yazdi est mort en 2017 des suites d’un cancer. Soutien de Khomeini durant son exil parisien, il a occupé de hautes fonctions ministérielles avant de démissionner de son poste de ministre desAffaires étrangères, après la prise d’otages à l’ambassade des États‑Unis qui eut lieu à Téhéran en 1979.
13. Voir aussi Gérard Prunier, « Les Frères musulmans soudanais, Une nouvelle diplomatie révolutionnaire », dans Ousmane Kane (éd.), Islam et islamismes au sud du Sahara, Paris, Éd. Karthala, « Hommes et sociétés », 1998, p. 169‑182.
14. Lahcen Hammouch, « La relation entre les Frères Musulmans et les Chiites », The European Times, 1er mars 2022.