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Ce que (ne) révèle (pas) l’affaire Iquioussen !

5 octobre 2022 Expertises   20335  

atmane tazaghart

Entre le moment où il a faussé compagnie aux forces de l’ordre venues l’arrêter à son domicile de Lourches, le 30 août dernier, et son arrestation par la police belge, près de Mons, le 30 septembre, l’affaire du prédicateur frère musulman, Hassan Iquioussen, a été abondamment commentée.
Son profil d’imam autoproclamé aux propos controversés ; son itinéraire de ‘‘prêcheur des cités’’ à l’ombre de ‘‘Musulmans de France’’ (Ex-UOIF), la branche hexagonale des Frères musulmans ; sa fulgurante carrière d’islamo-youtubeur, dont les vidéo-prêches comptabilisent plus de 34 millions de vues ; ont été examinés sous toutes les coutures.

L’arrêté du Conseil d’État, qui a confirmé son expulsion le 30 août dernier, a estimé que ses « propos antisémites, tenus depuis plusieurs années lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l’infériorité de la femme et sa soumission à l’homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à  la discrimination ou à la haine ».

La liste des dérapages antisémites, complotistes, négationnistes, misogynes et antirépublicains de l’imam Iquioussen est interminable. En 2003, dans une conférence intitulée ‘‘La Palestine, histoire d’une injustice’’, il qualifiait les Juifs d’« avares et usuriers » qui représentent « le top de la trahison et de la félonie » et n’ont de cesse de « comploter contre l’islam et les Musulmans ».

Cette vision complotiste a conduit le ‘‘prêcheur des cités’’ à attribuer le grand schisme, intervenu au VIIème siècle, qui a divisé les Musulmans en Sunnites et Chiites, à « un Juif yéménite [Abdullah Ibn Saba ] converti pour détruire l’islam de l’intérieur » Et à accuser, dans la même conférence, « les sionistes » d’avoir « poussé Hitler à faire du mal aux Juifs allemands pour les forcer à partir » !

le 5 octobre 2012, il récidivait en qualifiant les attaques du 11-Septembre et les crimes terroristes de Mohammed Merah, de « pseudo-attentats » ayant pour objectif de « faire peur aux non-Musulmans, pour qu’ils aient peur de l’islam et des Musulmans ».

La même année, dans un autre prêche négationniste, il niait le génocide arménien, affirmant qu’« il n’y a pas eu de génocide et j’ai les preuves historiques ». Rien d’étonnant pour quelqu’un qui voue une admiration sans limite au Président turc Recep Tayyip Erdogan !

Dans le registre misogyne, Iquioussen affirmait, dans une vidéo-prêche publiée sur sa chaine YouTube en 2013, intitulée ‘‘Bien choisir son épouse’’, que « pour une femme, le paradis se trouve sous les pieds de son mari ». Une femme assistant au prêche releva alors qu’il est dit dans le Coran que le paradis se trouve sous les pieds des mères et non pas des maris ! L’imam autoproclamé lui rétorqua, sans sourciller, que « le verset [sur le paradis sous les pieds des maris] existe bien, mais [il est] mal connu ». Inutile de préciser que l’aberration misogyne est dédoublée, ici, d’une étonnante méconnaissance du Coran !

Cinq ans plus tard, lors d’une conférence à la Grande mosquée de Rosny-sous-Bois, l’imam Iquioussen appelait à ce que les femmes « restent à la maison pour s’occuper des enfants et de leur maris » !

Quant à ses actions et prises de positions antirépublicaines, on peut citer une fameuse ‘‘croisade’’ qu’il a menée en compagnie d’autres ‘‘barbus intégristes’’, en octobre 1994, pour inciter de jeunes élèves musulmanes, au Lycée Faidherbe de Lille, à garder leurs voiles, alors que la direction de l’établissement avait décidé d’en interdire le port, en application d’une circulaire du ministre de l’Éducation nationale de l’époque, François Bayrou.

Sans oublier ses multiples diatribes sur le supposé racisme d’État et l’islamophobie de la France. Allant jusqu’à inventer, le 5 février 2015, des « crimes » commis contre les Musulmans en France, assurant qu’on en tuait « une dizaine par jour » !

Or, malgré toutes ses provocations, proférées publiquement et réitérées sans discontinuer depuis plus d’un quart de siècle, à l’exception d’une condamnation à trois mois de prison avec sursis en 2021 pour ‘‘abattage rituel irrégulier’’, Hassan Iquioussen n’a jamais été inquiété par la justice. Pis encore, il n’a été fiché S qu’en février 2021 !

Tant et si bien que d’aucuns se demandent, non sans raison, si la décision de l’expulser vers le Maroc, pays d’origine de ses parents, alors qu’il est né et a toujours vécu en France, n’était pas une façon détournée de s’en débarrasser, pour continuer à cacher la poussière sous le tapis, évitant ainsi de s’attaquer de front aux provocations grandissantes de l’islamisme politique.

Sans compter qu’au-delà de ses prises de positions contraires aux valeurs républicaines et aux idéaux laïcs et égalitaires, l’affaire Iquioussen comporte un autre volet et non des moindres : elle aurait dû révéler la face cachée des finances des Frères musulmans !

Simple imam, officiellement ‘‘sans emploi’’, comme le rapporte son arrêté d’expulsion, Iquioussen est à la tête d’un patrimoine immobilier qu’il estime lui-même à 905.000 €. Une évaluation que les services fiscaux ont jugée largement minorée, décidant de le soumettre d’office à l’impôt sur la fortune immobilière, comme l’a révélé le Canard Enchainé.

Or, la question primordiale, que personne n’a soulevée, ne porte pas tant sur la valeur exacte du patrimoine immobilier de l’Imam Iquioussen. Avant de chercher à savoir si ses biens immobiliers dépassent ou pas 1,3 million d’euros, seuil au-delà duquel il devrait être assujetti à l’impôt sur la fortune, il conviendrait de se pencher sur l’origine réelle des fonds qui ont permis à ce ‘‘sans emploi’’ d’acquérir autant de biens immobiliers.

Cette question est soigneusement éludée, car elle risquerait de lever le voile sur une pratique bien connue des Frères musulmans qui, depuis des décennies, utilisent des prête-noms comme Iquioussen, pour se constituer ‘‘un trésor de guerre immobilier’’ dissimulé, afin non seulement de s’autofinancer, mais aussi pour soustraire leurs avoirs aux contrôles, aux poursuites ou aux gels !

Nul doute que ce n’est pas en expulsant l’imam Iquioussen (au lieu de le poursuivre judiciairement en France) que les autorités françaises, si promptes à dénoncer le séparatisme islamiste, contribueront à lutter efficacement contre le blanchiment d’argent des Frères musulmans.