Grand oublié du palmarès de ce 76ème Festival de Cannes, Nanni Moretti a, à nouveau, conquis la Croisette avec une œuvre poignante teintée d’humour et de mélancolie, à travers laquelle il jette un regard inquiet et sarcastique sur le cinéma d’aujourd’hui.
Par Atmane Tazaghart et Nicolas CheneCe n’est sans doute pas un hasard si la cellule du Parti communiste italien, dans son film ostentatoirement intitulé ‘‘Vers un avenir radieux’’, porte le nom d’Antonio Gramsci. Le grand maître italien, lauréat de la Palme d’Or en 2001, pour ‘‘La chambre du fils’’, place l’action de son film dans la ‘‘période grise’’ qui sépare un monde perdu, dont il est maladivement nostalgique, d’un nouveau qui tarde à éclore, donnant lieu à l’émergence de ‘‘terribles monstres’’ (effritement des valeurs, pertes des repères, outrances en tous genres que la séquence sur Netflix illustre avec humour et brio).
Plus encore, la fin (alternative) du film prend une tournure toute gramscienne, en jugulant le pessimisme de la raison par l’optimisme de la volonté, afin de faire émerger un avenir radieux. Quitte, pour cela, à refaire l’Histoire avec des ‘‘si’’, comme l’affirme l’alter ego du réalisateur dans ce film !