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Ian Hamel innocenté par la justice suisse des accusations de « diffamation et calomnie » proférées par Tariq Ramadan

25 février 2021 News   25805  

Le 30 janvier 2019, Tariq Ramadan déposait plainte contre notre confrère Ian Hamel, pour « diffamation » et « calomnie », suite à la publication d’un article paru le 26 novembre 2018 sur le site du magazine Le Point, intitulé « Le gouvernement genevois confirme les accusations portées contre Tariq Ramadan ». Le texte était une synthèse d’un rapport commandé par le Conseil d’État (le gouvernement) de Genève sur le comportement du prédicateur lorsqu’il était enseignant dans un collège en Suisse entre 1984 et 2004. Le rapport confirmait les accusations portées contre Tariq Ramadan dans la presse helvétique, à savoir qu’il était soupçonné d’avoir eu des relations sexuelles avec certaines de ses élèves. Le 21 janvier 2021, une ordonnance de classement de cette plainte a été prise par Olivier Jornot, procureur général du canton de Genève, innocentant ainsi notre confrère des accusations de « diffamation » et de « calomnie » proférées à son encontre par le petit fils du fondateur des Frères musulmans.

Le dépôt d’une plainte par Tariq Ramadan ne constitue normalement pas une information suffisamment intéressante pour mériter un article. En effet, le petit-fils d’Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans, porte systématiquement plainte contre toutes les femmes qui l’accusent de viols. Pour l’instant, sans résultat. En juin 2018, l’auteur de « Islam, la réforme radicale » avait déjà déposé une première plainte contre notre confrère Ian Hamel. Il lui reprochait d’avoir écrit dans Le Point qu’il avait obtenu son doctorat de l’université de Genève en menaçant différents membres du jury chargé de l’évaluation de sa thèse. A deux reprises, il avait été débouté par la justice genevoise. Cet échec ne l’a pas découragé de poursuivre son feuilleton judiciaire.

« Attouchements sexuels »

C’est par la lecture du livre de Tariq Ramadan « Devoir de vérité », publié le 11 septembre 2019, que Ian Hamel a appris que Tariq Ramadan avait une nouvelle fois déposé une plainte pénale contre lui, pour « diffamation et calomnie », concernant un article qu’il a publié dans Le point, le 26 novembre 2018. Dans son courrier au procureur de Genève, depuis Saint-Julien-en-Genevois (Commune française de Haute-Savoie, à la frontière avec la Suisse), le prédicateur assurait que les « allégations [de Ian Hamel] sont en totale contradiction avec le contenu du rapport du Conseil d’État ». En clair, il soutenait que ce rapport de 32 pages, rédigé par deux anciens magistrats, l’innocentait totalement !

Or, en page 7 du rapport, on découvre le témoignage d’une ancienne élève qui déclare : « Il [Tariq Ramadan] l’a prise en charge dans sa voiture, insista pour qu’elle s’installe sur le siège avant du passager et presque aussitôt posa sa main droite sur sa cuisse gauche, tout en lui tenant des avances inappropriées et intrusives ». Toujours en page 7, concernant une autre ancienne élève : « Peu avant Noël 1988, Tariq Ramadan l’a perturbée par ses propos d’ordre intime (…) En chemin, il s’est arrêté sur un parking isolé, l’a embrassée et a eu des attouchements sexuels à son égard. Le même scénario  s’est répété un soir avant les vacances d’été ».

65 articles citent le rapport genevois

L’article publié sur le site du Point va exactement dans le même sens que toutes les publications parues en Suisse, en France et à travers le monde. « Suisse : un rapport dévoile des témoignages d’élèves abusées par Tariq Ramadan », titre Le Figaro du 29 novembre 2018. Pour l’édition anglaise du site internet de la chaine Al Arabiya ; « Geneva confirms sexual abuse accusations against Tariq Ramadan ».

A cela, le prédicateur donne une explication : « Tous les médias français ont répété les allégations de Ian Hamel, sans bien sûr prendre le temps de lire le document en question ou de vérifier les faits, n’hésitant pas à travestir ces derniers avec force de titres racoleurs ». Tariq Ramadan assure même que « Pas moins de 65 articles, dans les médias francophones et internationaux, ont relayé les fausses informations contenues dans cet article qui se présentait comme “un scoop“ ». Or, l’article de Ian Hamel n’avait rien d’un scoop, dans la mesure où le rapport en question était disponible sur le site Internet du gouvernement genevois !

Dès le 22 novembre 2018, Radio Lac à Genève titrait : « Des manquements pointés du doigt dans l’affaire Ramadan à Genève ». Le site de la radio écrivait notamment que Tariq Ramadan « aurait tenté de séduire sans succès l’une de ses élèves âgée de 14 ans et serait parvenu à entretenir des relations sexuelles avec les trois autres élèves âgées de 15 à 18 ans ».

Suite à la plainte de Tariq Ramadan, Ian Hamel a été entendu par Olivier Jornot, le procureur général de Genève, le 13 mars 2020, en présence d’une avocat du Point. Le jour même, Tariq Ramadan publiait un communiqué de presse prétendant que notre confrère a été mis en examen pour « calomnie, voire diffamation ». Il affirmait que Ian Hamel était incapable « de citer un passage du rapport qui justifiait le contenu mensonger de son article ».

Depuis cette date, l’entourage de Tariq Ramadan a déversé sur les réseaux sociaux des dizaines d’articles et des centaines de tweets relayant ces fausses accusations. Sur le site « Réveil Citoyen », on affirme même que Ian Hamel aurait menacé en 2007 de « buter » Tariq Ramadan ! Toujours aussi élégant “Chadi Ardelesse“ écrit le 22 mars 2020 : « Internaute : Fake news ! Le journaliste crapuleux IAN Hamel es déjà mi en examen pour mensonges envers le professeur Tariq Ramadan ».

En revanche, le prédicateur n’a jamais déposé plainte contre le livre de Ian Hamel « Tariq Ramadan, histoire d’une imposture », paru en janvier 2020. L’ouvrage compte pourtant 475 pages et reprend très largement le rapport du Conseil d’État genevois.

Le 9 novembre 2020, le procureur général annonçait qu’une ordonnance de classement serait prochainement rendue. Celle-ci est tombée le 21 janvier 2021, innocentant notre confrère des accusations de « diffamation » et de « calomnie ». Et, comme à son habitude, Tariq Ramadan a interjeté un recours contre cette ordonnance de classement.