Au terme d’une sélection marquée par une majorité de films traitant de la dualité suspicion / culpabilité, la Palme d’Or du 76ème Festival de Cannes a été remportée par ‘‘Anatomie d’une chute’’, un drame familial français qui décortique les mécanismes du soupçon (et de la culpabilité qui en découle) qui pèsent sur une épouse après la défenestration (accidentelle ?) de son mari.
Par Atmane Tazaghart et Nicolas CheneAinsi, la réalisatrice Justine Triet entre dans les annales de la Croisette pour avoir décroché la dixième Palme d’Or française et la troisième pour une femme, 30 ans après ‘‘La leçon de piano’’ de la Néo-Zélandaise Jane Campion, et deux après ‘‘Titane’’ de sa compatriote Julia Ducournau, membre du jury cette année.
Cette même thématique du soupçon et de la culpabilité était présente dans plusieurs films concourant pour la Palme d’Or, notamment dans ‘‘La passion de Dodin Bouffant’’ de Tran Anh Hùng (Prix de la mise en scène), ‘‘Monster’’ de Hirokazu Kore-eda (Prix du scénario), ‘‘Les herbes sèches’’ de Nuri Bilge Ceylan (Prix d’interprétation féminine, pour Merve Dizdar), ‘‘Black Flies’’ de Jean-Stéphane Sauvaire et ‘‘Le retour’’ de Catherine Corsini, l’un des nombreux oubliés du palmarès.
Déjà retenue en compétition à Cannes en 2019, pour ‘‘Sybil’’, Justine Triet a su se démarquer des autres films traitant de la même thématique, grâce à une scénario très dense (coécrit avec son mari Arthur Harari) qui mêle drame psycho-familial, polar à rebondissements et film de procès au huis clos magistralement mis en scène.