Dans le contexte tendu de la recrudescence des actes antisémites et (dans une moindre mesure) antimusulmans depuis les attaques du 7 octobre 2023, Écran de Veille a commandé à l’IFOP un sondage exclusif auprès des Français musulmans à propos du conflit israélo-palestinien et ses éventuelles répercussions en France. Cette enquête, dont nous publions ici les résultats détaillés, apportent trois enseignements principaux : deux bonnes nouvelles et une mauvaise.
La décision du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, d’interdire le port de l’Abaya (et de son équivalent masculin, le Qamis) à l’école a soulevé une vive polémique. Plusieurs voix se sont élevées, notamment à gauche, pour dénoncer l’instauration d’une‘‘police du vêtement’’ et La France insoumise (LFI) a annoncé son intention d’attaquer cette décision au Conseil d’État. Pourtant, l’interdiction des Abayas et Qamis ne fait guère débat au sein du corps enseignant, comme l’a montré un sondage réalisé par l’IFOP pour notre mensuel Ecran De Veille, en novembre dernier.
Dans le premier volet de cet ‘‘observatoire des enseignants face à l’expression du fait religieux à l’école’’ (sondage IFOP pour ECRAN de VEILLE, publié le 9 décembre dernier), 45% des enseignants reconnaissaient s’autocensurer dans leur cours afin d’éviter des incidents provoqués par certains élèves. Dans ce deuxième volet, 1 enseignant sur 5 affirme avoir été victime, au moins une fois au cours de sa carrière, d’agression à motivation religieuse ou identitaire.. Ceci explique, sans doute, cela !
Deux ans après la décapitation de Samuel Paty, notre sondage auprès des enseignants démontre que la peur n’a absolument pas changé de camp. Les atteintes à la laïcité enregistrent une telle recrudescence que plus de la moitié des enseignants s’autocensurent pour éviter de provoquer des ‘‘incidents’’…
Dans la campagne électorale des législatives, comme lors de la présidentielle, les questions polémiques liées à l’islam (voile, burkini, édification de mosquées…) hystérisent le débat politique. Pis encore, tel un arbre qui cache la forêt, elles éclipsent les véritables problématiques relatives à la lutte contre l’islamisme et le communautarisme…
Les question liées à l’islam sont au cœur de la campagne présidentielle. Aux craintes grandissantes suscitées par la menace terroriste, depuis les attaques djihadistes de 2015, s’est additionnée une large prise de conscience des dangers que peuvent constituer les dérives communautaires et séparatistes.
Une majorité de français considère que, dans l’actuelle campagne présidentielle, les personnalités politiques parlent trop souvent
des questions liées à l’islam. Mais, quels sont
le candidats les plus crédibles ? Et quelles propositions rencontrent le plus d’adhésion concernant l’islam, la lutte contre l’islamisme et – plus généralement – le rapport entre l’Etat et les religions en France ?
Selon un sondage exclusif (IFOP pour notre mensuel Ecran de Veille), réalisé du 22 au 28 février 2022, sur un échantillon de 3007 personnes agées de 18 ans et plus, portant sur les moyens de lutter contre l’islamisme, 85 % des français soutiennent la proposition, émise par plusieurs candidats à présidentielle, visant à « interdire les organisations islamistes liées aux Frères musulmans et à toute la mouvance qui y est liée ».
Les catholiques pratiquants représentent à peine 10% de l’électorat français. Il n’empêche qu’ils font l’objet de toutes les convoitises, dans la course à la présidentielle d’avril prochain. Bien qu’ils ne pèsent pas grand-chose sur le plan quantitatif, leur positionnement – à la frontière d’une droite traditionnelle qui stagne dans l’opinion, et de la droite nationale et identitaire, en forte progression – en fait un segment charnière de l’électorat autour duquel s’articuleront les rapports de forces entre les 3 candidats de la droite et de l’extrême droite. Ainsi, à moins d’une surprise venant d’une gauche plus que jamais divisée, c’est en fonction des orientations du vote catholique que se décidera qui de Valérie Pécresse, Marine Le Pen ou Éric Zemmour accèdera au second tour de la présidentielle.