Disons-le d’emblée, la seule différence qui existe entre la confrérie des Frères Musulmans et Daesh, c’est la méthode. La fin reste la même : appliquer la charia islamiya, la loi islamique, et réinstaurer le califat, en désignant un calife à la façon islamique, sans vote. Une fois cela fait, ils oeuvrent à islamiser l’existence et à dominer le monde. Ainsi, deux entités intégristes se rendent service souvent consciemment, parfois inconsciemment.
Beylik : c’est le mot qu’on ne veut plus entendre à Tunis. Beylik, domaine du bey, vassal du sultan. Beylik, province ou « régence » ottomane. Un mot qui remonte du puits des siècles, un retour du refoulé historique. Il a été griffonné rageusement dans les médias du pays après la visite impromptue à Tunis de Recep Tayip Erdogan, venu demander au président Kais Saied de soutenir une intervention turque en Libye pour appuyer le mal nommé « Gouvernement d’accord national » de Faiez Sarraj contre le général Khalifa Haftar. En ouvrant l’aéroport de Matmata aux avions militaires turcs. Mais oui bien sûr, cela tombait sous le sens : la minuscule et stratégique Tunisie ne pouvait qu’acquiescer aux désirs d’Ankara. Dans l’esprit du néo-Grand Turc, elle se devait de redevenir la vassale des jours anciens.
Il y a une quinzaine d’années, j’avais eu le privilège d’entrer dans l’antre de Gamal al-banna, le plus jeune frère d’Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans. Dans un petit appartement situé dans un quartier populaire du Caire, il avait accumulé plus de 30.000 ouvrages, aujourd’hui souvent introuvables, des centaines de documents inédits, comme des notes manuscrites sur les liens secrets entre la Confrérie et le Mouvement des officiers libres, l’organisation militaire fondée par Gamal Abdel Nasser. Du vivant de Gamal al-Banna, ces trésors n’intéressaient pas grand monde. Que sont-ils devenus depuis sa disparition en janvier 2013 ?
Sous l’impulsion du nouveau patron de Ligue islamique mondiale, Mohammed Bin Abdulkarim Al-Issa, un proche du prince héritier, Mohammed Bin Salman, l’Arabie saoudite a annoncé, en janvier, qu’elle allait se séparer des mosquées qu’elle contrôle en Occident et qui ont longtemps servi à la propagation de l’idéologie wahhabite. Mais cinq mois plus tard, Riyad n’a pas trouvé de repreneurs. Et ce désengagement saoudien fait craindre une prise de contrôle de ces mosquées par des acteurs plus radicaux encore. Les mosquées en questions sont convoitées par certains États peu recommandables, comme la Turquie d’Erdogan, et par des groupes non étatiques, comme les Frères musulmans ou les mouvements salafistes.
Dans son livre Tariq Ramadan, histoire d’une imposture, paru aux éditions Flammarion, notre confrère Ian Hamel consacre à l’islamologue François Burgat un chapitre très édifiant sur les accointances de l’auteur de Comprendre l’islam politique avec les Frères musulmans et leur sponsors qataris.
Bonnes feuilles :
Selon l’idéologie islamique, aucun mode de vie n’est valable ou ne mérite d’être expérimenté, hormis celui défini par le Coran. Et donc même si tous les problèmes étaient résolus, l’intégrisme demeurerait. L’islam des Lumières tant attendu, tant désiré, cet islam rêvé est un « impossible ». Il ne fait que détourner les jeunes des valeurs universelles, les attirer davantage vers l’islam, puis vers le fondamentalisme, enfin le terrorisme. Aucun espoir de changement à moins d’abattre tout le système. Mais les musulmans d’Europe pratiquent une démarche inverse en exploitant le multi-culturalisme ambiant pour réclamer que les pays hôtes s’adaptent à leurs exigences religieuses.
Une pétition signée par un peu plus d’une centaine d’intellectuels et d’activistes exige que la ministre française de la justice annule les mises en examen de Tariq Ramadan pour viols et révoque les magistrats en charge de son dossier. En d’autres termes, que le politique foule aux pieds l’indépendance de la justice !
Comment est née la sulfureuse idée, portée par les relais hexagonaux des Frères musulmans, incitent les musulmans de France à présenter des « listes communautaires » aux prochaines municipales ? Trois semaines avant la grande marche communautaire du 10 novembre, le coup d’envoi de cette campagne visant à « frapper aux urnes » a eu lieu entre les murs du siège parisien du CAREP, le principal et plus influent Think-Tank qatari. Récit d’un lobbying savamment orchestré…
La majorité des Mauriciens n’ont pas boudé les élections législatives du 7 novembre 2919. Malgré des affiches qui appelaient à rejeter la loi humaine et à ne pas aller voter, afin de ne pas se rebeller « contre Allah ».
Président du Centre arabe de recherches et d’études politiques (CAREP) à Paris, un organisme financé par le Qatar, François Burgat appelle les musulmans à manifester dans les urnes leur opposition à la « posture française face à la radicalisation ».