Les terribles images de l’abandon de Kaboul, avec ses grappes d’Afghans désespérés accrochés à la carlingue d’un avion militaire américain prêt à décoller sans eux, n’en finiront pas de nous hanter. Elles confirment, vingt ans après le 11 septembre 2001, qu’aucune leçon ne peut être tirée de l’Histoire, contrairement à ce qui fut seriné sur tous les tons, toutes les antennes, toutes les tribunes. Face à l’islamisme qui, de Nice et Saint-Etienne-du Rouvray à Kunduz et Kandahar, égorge le proche comme le lointain, les rabâcheurs du « Plus jamais ça », sous leurs faux airs de profs d’optimisme, ne sont que des soutiers de la résignation.
On ne peut pas comprendre l’Afghanistan si on ne connaît pas son histoire, écrite dans les guerres et rythmée par les invasions depuis Alexandre le Grand, jusqu’aux Soviétiques (20ème siècle), en passant par les Mongols (13 ème ème siècle) et, bien sûr, les Britanniques au 19ème siècle. Chaque occupation a évidemment provoqué une guerre de libération jusqu’au départ des envahisseurs. Et chaque libération du pays a été suivie par une guerre civile. C’est la malédiction afghane. La décision de Joe Biden de retirer les 2.500 derniers soldats Américains avec les 7.700 soldats de l’OTAN et les troupes alliées, peut donc être lourde de conséquences.
Les nouvelles en provenance d’Afghanistan sont très inquiétantes. En moins d’une semaine, les Talibans se sont emparés de la moitié des capitales des provinces afghanes. Ils contrôlent, à présent, l’essentiel des provinces du nord, de l’ouest et du sud du pays. Kaboul, Mazar-e Charif et Jalalabad sont les seules grandes villes afghanes qui échappent, mais pour combien de temps encore, au retour de leur mainmise sur le pays.
Le malheur tunisien fait le bonheur colonial du Qatar. C’est en effet sur la toile de fond d’un pays décimé par le Coronavirus -le taux de décès y est le plus élevé d’Afrique- qu’a été voté un projet de loi permettant au « Qatar Fund for development » de gérer les intérêts financiers entre la Tunisie et le Qatar. Un véritable traité qui autorisera Doha à intervenir directement dans l’économie tunisienne, avec des avantages considérables pour les bailleurs de fonds de l’islamisme.
Avec la nouvelle loi antiterroriste, adoptée jeudi par l’Assemblée du Peuple, l’Autriche a franchi le pas et devient le premier pays européen à interdire les Frères musulmans,
Le Pakistan a été témoin d’un effondrement rapide de sa machine administrative interne, avec sa police et ses forces de sécurité incapables de contrôler la violence dans tout le pays, engendrée par les partisans du parti islamiste radical, le Tehreek-i-Labbaik Pakistan (TLP), qui a demandé l’éviction de l’ambassadeur de France et l’arrêt des relations commerciales avec la France. Alors que les projecteurs sont braqués sur la triste situation sécuritaire intérieure, le gouvernement étant pris en otage par le TLP, l’état de l’économie et la position diplomatique du pays ne sont pas meilleurs.
Le Bangladesh a fait les gros titres, en octobre dernier, lorsque des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Dhaka pour protester contre la France. Environ 50.000 manifestants demandaient la fermeture de l’ambassade de France dans le pays. Un mannequin à Un mannequin à l’effigie du président Emmanuel Macron a également été brûlé au cours de la manifestation. Junaid Babunagari, le secrétaire général de Hefazat-e-lslam (Hel) – l’un des plus influents groupes islamistes du pays – a déclaré qu’ « Emmanuel Macron devrait demander pardon ». Outre Dhaka, des manifestations ont eu lieu dans des villes plus petites, dont une grande manifestation dans la ville portuaire de Chittagong, siège du Hel.
Isolés politiquement au sein du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman), suite à l’adoption d’une « charte des principes » rejetant les « ingérences étrangères et l’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques », les trois courants de l’islamisme dit « politique », que sont les Musulmans de France (ex-UOIF, filiale tricolore des Frères musulmans), Foi et pratique (lié au mouvement Tabligh) et les Milli Gürüs (la branche turque des Frères musulmans), se retrouvent aussi sous le feu nourri des Cellules départementales de Lutte contre l’Islamisme et le Repli communautaire (CLIR), dont la montée en puissance des contrôles a durement frappé ces organisations islamistes, notamment au porte-monnaie !
Les investigations françaises menées suite à dissolution de l’ONG islamiste Barakacity et du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) ont mis en lumière des liens troubles avec le MIT (services secrets turcs).