Les récentes élections législatives et européennes montrent à quel point une grande partie de la classe politique est coupée du peuple et incapable de porter un projet à long terme qui fédère la nation tout entière. D’un côté, les élites de la Macronie, dont la seule obsession est de nous ‘‘délivrer’’ du péril de l’extrême droite, n’ont fait preuve d’aucune vision pour redresser la France. En clair, elles n’ont travaillé à rien d’autre que l’évitement de la confrontation au réel. De l’autre, les médias woko-compatibles qui pratiquent l’inversion des valeurs à la façon de Big Brother, n’ont eu de cesse, depuis des années, d’expliquer aux Français comment ils devaient penser, se déplacer et consommer, sans imaginer que ces derniers leur feraient payer, un jour, ce trop-plein de moraline inepte.
Les réseaux sociaux ont eu un impact sur les scrutins des européennes et législatives, comme les différents sondages et les statistiques affolantes ont pu le démontrer. Beaucoup moins présent sur les réseaux sociaux et très divisé, le Nouveau Front Populaire est pourtant parvenu à faire de l’outil numérique une force de frappe capable de concurrencer Jordan Bardella, devenu presque un influenceur sur les applications préférées des jeunes. Un pari gagnant.
Face au risque d’une victoire du Rassemblement national, qui aurait mis l’extrême droite au pouvoir, le salut est venu d’une mobilisation républicaine ralliant tous les démocrates. Le formidable sursaut citoyen du 7 juillet dernier a refréné les ambitions de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Sauf que le ‘‘plafond de verre’’ se heurte à des clivages de plus en plus nombreux qui risquent d’entraver, à terme, ce ‘‘cordon sanitaire’’ destiné à maintenir l’extrême droite hors de l’arc républicain.
Face au risque d’une victoire électorale qui offrirait la majorité parlementaire à l’extrême droite, le salut ne peut venir que d’une mobilisation républicaine ralliant tous les démocrates, car aucune formation politique ne peut résister, seule, à la poussée du Rassemblement national. Or, de nombreux clivages entravent le ‘‘cordons sanitaire’’ républicain. Pour les dépasser, il conviendrait de substituer au bon vieux ‘‘Front républicain’’, dirigé exclusivement contre l’extrême droite, un ‘‘tri sélectif républicain’’ destiné à isoler et bloquer tous ceux que les outrances et les dérives placent hors de l’arc républicain, de quelque bord politique qu’ils se revendiquent.
Ils ont pris en otage le beau cri de ralliement des républicains espagnols pendant la guerre civile de 1936 à 1939 : ‘‘No pasaran’’ (Ils ne passeront pas). C’est le titre qu’une vingtaine de rappeurs ont osé donner à une infâme vidéo censée mobiliser contre le Rassemblement national. Sous couvert d’appeler les jeunes à leur devoir de citoyen, ces brillants artistes, soucieux – disent-ils aux gogos – de « revenir à l’essence du rap », nous déversent dix minutes d’appels à la haine, au meurtre, au viol et au pogrom.
Dans le cadre de sa stratégie dite de ‘‘dédiabolisation’’, le Rassemblement national tente, par tous les moyens, de se démarquer de passé fasciste et antisémite du Front national et de son fondateur Jean-Marie Le Pen. Tant et si bien que le RN affirme non seulement qu’il contribue à la lutte contre l’antisémitisme, mais se pose désormais en ultime ‘‘protecteur des Juifs’’, qualificatif que lui reconnaissent d’éminentes personnalités, parmi lesquelles l’illustre chasseur de nazis, Serge Klarsfeld.
Or, malgré tous les efforts déployés pour chasser le naturel antisémite de ses rangs, il revient aux galops ! En témoignent les nombreuses et infamantes déclarations tenues par des candidats RN qualifiés pour 2ème tour des élections législatives en cours.
Au « France, qu’as-tu fait de ta gauche ! » lancé par Jean-François Kahn dans son dernier pamphlet, succède en cet étrange été une nouvelle inquiétude. « France, qu’as-tu fait de ton sens de la mesure et de ta raison cartésienne ? » pourrait-on s’alarmer en scrutant le ciel incertain, au lendemain d’un scrutin législatif qui a vu le tumulte des passions et des radicalités l’emporter sur le consensus et la retenue…
Depuis l’affaire Dreyfus, les mouvements de gauche était perçus comme judéophiles, en dépit d’un antisémitisme historique datant du XIXe siècle qui a vu la gauche amalgamer judéophobie et anticapitalisme. Et depuis l’horreur nazie, l’antisémitisme était relégué à l’extrême droite. Sauf que les dérives décoloniales et indigénistes du wokisme sont en passe de donner naissance à un néo antisémitisme de gauche qui n’a rien à envier aux abjections de courants fascisant d’extrême droite.
L’épisode caniculaire qui traverse la France accentue les tensions dans les établissements hospitaliers. Mais la vague de chaleur n’est qu’un facteur aggravant d’une crise qui n’a cessé de s’envenimer, notamment depuis la pandémie du Covid-19, et qui met l’hôpital au bord de l’agonie : en Ile-de-France, 16 % des lits des 38 hôpitaux de l’AP-HP sont fermés par manque de personnel, c’est-à-dire deux fois plus qu’avant le Covid ! L’engorgement des CHU est symptomatique de la crise globale du système de santé : à cause de la désertification médicale, faute de médecins traitants ou de spécialistes, beaucoup de Français se rabattent sur les urgences, qui saturent. Des généralistes aux urgentistes, en passant par les infirmières des EHPAD et même jusqu’aux cadres de santé, tout le monde est au bord de la crise de nerfs.
Ceux qui n’ont vu dans la récente vague de violences urbaines, qui a secoué la France, qu’une énième émeute de banlieues souffrent d’une myopie socio-politique aiguë. Certes, l’étincelle qui fut le point de départ de ces violences n’est pas sans rappeler de précédentes émeutes éclatées à la suite de bavures policières ayant coûté la vie à des jeunes de banlieues, comme ce fut le cas en octobre 2005, après le mort de Zyad et Bouna à Clichy-sous-Bois. Mais, à la différence des émeutes de 2005, les récentes violences urbaines ne peuvent être imputées aux seules banlieues.