Le Bangladesh a fait les gros titres, en octobre dernier, lorsque des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Dhaka pour protester contre la France. Environ 50.000 manifestants demandaient la fermeture de l’ambassade de France dans le pays. Un mannequin à Un mannequin à l’effigie du président Emmanuel Macron a également été brûlé au cours de la manifestation. Junaid Babunagari, le secrétaire général de Hefazat-e-lslam (Hel) – l’un des plus influents groupes islamistes du pays – a déclaré qu’ « Emmanuel Macron devrait demander pardon ». Outre Dhaka, des manifestations ont eu lieu dans des villes plus petites, dont une grande manifestation dans la ville portuaire de Chittagong, siège du Hel.
« Qu’Allah maudisse la France ! » titrait le magazine francophone de l’Etat islamique, Dar al Islam, quelques semaines après le massacre à Charlie-Hebdo et à l’Hyper-casher. Ces mots, toujours les mêmes, saturent l’atmosphère dans les manifestations de la haine anti-française qui se déchainent régulièrement, sur n’importe quel motif, dans le monde islamique. Les djihadistes ont massacré en France parce que la France incarne la résistance majeure à leur barbarie.
En se rendant à Conflans-Sainte-Honorine, dans les heures sombres qui ont suivi l’assassinat de Samuel Paty, Emmanuel Macron était bien inspiré de scander : ils ne passeront pas, s’inspirant du no pasarán !, le célèbre slogan des partisans de la Seconde République espagnole (1936-1939), devenu, depuis, le cri de ralliement de toutes les luttes anti-fascistes à travers le monde.
Les investigations françaises menées suite à dissolution de l’ONG islamiste Barakacity et du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) ont mis en lumière des liens troubles avec le MIT (services secrets turcs).
Selon une note confidentielle française, des cadres du mouvement islamiste algérien Rachad ont discrètement été reçus par le MIT (services secrets turcs) à Antalya et Istanbul. Les émissaires de Rachad se sont vus promettre une aide financière et logistique pour renforcer leurs actions de propagande.
Le terme « islamo-gauchisme » fait polémique. Imprécis et trop amalgamant, nous lui préférons, à Global Watch Analysis, les termes plus explicites de « collabos gauchistes de l’islamisme » ou d’« idiots utiles de l’islamise » ! Cependant, l’« islamo-gauchisme », au sens de la compromission de certains composantes ou courants de l’extrême gauche avec l’islamisme (politique ou djihadiste) existe bel et bien. Une longue enquête, menée en 2004, pour les besoins de notre livre « Ben Laden, la destruction programmée de l’Occident » paru, cette année-là, aux éditions Jean Picollec, démontre que cet « islamo-gauchisme » ne tue pas que le débat d’idées dans les universités françaises !
Pour paraphraser le Michel Audiard des Tontons flingueurs, on peut dire que les collabos, ça ose tout. Alors que les égorgeurs djihadistes ensanglantent encore la France, un vol noir de corbeaux péremptoires s’abat sur les plateaux et squatte les colonnes des journaux. Les tribunes au miel vénéneux chargées de réécrire la réalité se succèdent comme si rien ne s’était passé. En tous cas pas ce qui nous avait bouleversés jusqu’au fond de l’âme : cette réplique des séismes antérieurs, cinq ans après le massacre des journalistes de Charlie Hebdo, les attentats du Bataclan et de l’Hypercacher.
Un enseignant. C’était un prof d’Histoire qui, lorsqu’il enseignait celle de la liberté d’expression, demandait à ceux de ses élèves que cette liberté fondamentale pouvait choquer de sortir de la classe. Ça en dit long, déjà. Ce professeur était menacé de mort sur les réseaux sociaux. Il le savait. Il avait porté plainte. Des parents avaient même demandé sa démission parce que vous comprenez, la liberté d’expression c’est obscène.
Beylik : c’est le mot qu’on ne veut plus entendre à Tunis. Beylik, domaine du bey, vassal du sultan. Beylik, province ou « régence » ottomane. Un mot qui remonte du puits des siècles, un retour du refoulé historique. Il a été griffonné rageusement dans les médias du pays après la visite impromptue à Tunis de Recep Tayip Erdogan, venu demander au président Kais Saied de soutenir une intervention turque en Libye pour appuyer le mal nommé « Gouvernement d’accord national » de Faiez Sarraj contre le général Khalifa Haftar. En ouvrant l’aéroport de Matmata aux avions militaires turcs. Mais oui bien sûr, cela tombait sous le sens : la minuscule et stratégique Tunisie ne pouvait qu’acquiescer aux désirs d’Ankara. Dans l’esprit du néo-Grand Turc, elle se devait de redevenir la vassale des jours anciens.
Sous l’impulsion du nouveau patron de Ligue islamique mondiale, Mohammed Bin Abdulkarim Al-Issa, un proche du prince héritier, Mohammed Bin Salman, l’Arabie saoudite a annoncé, en janvier, qu’elle allait se séparer des mosquées qu’elle contrôle en Occident et qui ont longtemps servi à la propagation de l’idéologie wahhabite. Mais cinq mois plus tard, Riyad n’a pas trouvé de repreneurs. Et ce désengagement saoudien fait craindre une prise de contrôle de ces mosquées par des acteurs plus radicaux encore. Les mosquées en questions sont convoitées par certains États peu recommandables, comme la Turquie d’Erdogan, et par des groupes non étatiques, comme les Frères musulmans ou les mouvements salafistes.