Le candidat PS/Place Publique a su séduire les électeurs de Macron déçus par la droitisation du président, tout comme ceux de Mélenchon effrayés par la radicalisation des Insoumis. Alors qu’on croyait le PS mort et enterré, un large espace est en train de s’ouvrir pour la gauche sociale-démocrate et laïque, dans la perspective de la présidentielle 2027.
Même s’il ne s’agit que de l’écume d’un phénomène difficilement quantifiable, des personnalités juives et arabes estiment que l’extrême droite a muté et n’hésitent plus à la rejoindre. Analyse.
Chapeau bas à l’illustre analyste de la vie politique française, Jean-François Kahn : il y a un an, lors d’une interview qu’il nous a accordée, à l’occasion de notre Hors-Série ‘‘Comment résister à la crétinisation du monde’’, il mettait en garde – avec le brio qu’on lui connaît – contre la ‘‘fascisation des esprits’’. Et l’auteur de ‘‘Comment en est-on arrivé là’’ précisait que le fascisme ne nait pas de la montée de l’extrême droite ou de l’extrême gauche, mais de la jonction de ces deux extrêmes.
Nous y voilà !
Illustre figure intellectuelle et humaniste, grand historien de la gauche française, doyen des chroniqueurs et éditorialistes de la presse parisienne qu’il a enrichi de ses analyses affutées et ses opinions éclairées durant plus d’un demi siècle, Jacques Julliard est décédé le 8 septembre, à l’âge de 90 ans.
« Une grande voix républicaine, humaniste et socialiste vient de s’éteindre. Jacques Julliard chérissait la Nation sans jamais perdre de ses engagements européens. Il ne cédait rien sur les valeurs universelles et sur la laïcité sans jamais étouffer sa foi vibrante. Il militait infatigablement pour le socialisme émancipateur, sans jamais lui pardonner ses fautes et ses faiblesses. Il se moquait des appartenances et des lignes dès lors qu’elles offraient l’opportunité d’un débat élevé et d’une confrontation fructueuse. La presse perd l’une de ses plus belles plumes, la gauche l’un de ses intellectuels les plus féconds, la France l’un de ses amoureux les plus transis, et nous un ami. », écrit François Hollande dans un vibrant hommage à l’auteur de ‘‘La gauche et le peuple’’, qui a toujours témoigné un « grand respect » pour l’action de l’ancien Président de la République.
En décembre dernier, Jacques Julliard nous a reçu pour une grand entretien, dans le cadre d’un Hors Série de notre mensuel Ecran de veille intitulé ‘‘Comment résister à la crétinisation du monde ?’’. En historien critique, il déplorait dans cet entretien la délégitimation populaire de sa famille politique, considérant que le fait d’« abandonner l’universalisme est suicidaire pour la gauche », car « c’est pour cela que l’exacerbation des particularismes – les migrants, les femmes, les minorités sexuelles – déferle sur la France ». Et concluait, avec un pointe d’amertume, qu’« il est désolant, quand on est un homme de gauche, d’être amené sans arrêt à charger la barque de son propre camp. Je le fais sans plaisir et moins souvent que je n’en ai envie ! »
La décision du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, d’interdire le port de l’Abaya (et de son équivalent masculin, le Qamis) à l’école a soulevé une vive polémique. Plusieurs voix se sont élevées, notamment à gauche, pour dénoncer l’instauration d’une‘‘police du vêtement’’ et La France insoumise (LFI) a annoncé son intention d’attaquer cette décision au Conseil d’État. Pourtant, l’interdiction des Abayas et Qamis ne fait guère débat au sein du corps enseignant, comme l’a montré un sondage réalisé par l’IFOP pour notre mensuel Ecran De Veille, en novembre dernier.
Accusé d’antisémitisme, le rappeur Médine était au mois d’août l’invité d’honneur des journées d’été des écologistes (EELV) et de la France Insoumise (LFI). Une invitation qui en dit long sur l’état de délabrement intellectuel et moral de la gauche radicale française.
Solidaris, c’est le nom des mutualités socialistes en Belgique. Une vénérable institution, née en 1869 sous la forme d’une caisse de secours coopérative et mutuelliste implantée alors en Wallonie, à Fayt-lez-Manage. Depuis, les Mutualités Socialistes ont bien grandi. Présentes partout sur le terrain tant en Wallonie qu’en Flandre et à Bruxelles, elles œuvrent « au quotidien pour humaniser le changement et réinventer un modèle de société inclusive, émancipatrice et durable. »
Depuis 1998, Solidaris organise un festival qui rassemble chaque année à Namur « un public familial où toutes les générations se retrouvent autour d’un même désir de vivre-ensemble, de justice sociale et de lutte contre les inégalités. »
Sur instruction du président Emmanuel Macron, le ministère de l’Intérieur Gérald Darmanin planche discrètement sur un projet de référendum concernant les questions d’immigration.
L’épisode caniculaire qui traverse la France accentue les tensions dans les établissements hospitaliers. Mais la vague de chaleur n’est qu’un facteur aggravant d’une crise qui n’a cessé de s’envenimer, notamment depuis la pandémie du Covid-19, et qui met l’hôpital au bord de l’agonie : en Ile-de-France, 16 % des lits des 38 hôpitaux de l’AP-HP sont fermés par manque de personnel, c’est-à-dire deux fois plus qu’avant le Covid ! L’engorgement des CHU est symptomatique de la crise globale du système de santé : à cause de la désertification médicale, faute de médecins traitants ou de spécialistes, beaucoup de Français se rabattent sur les urgences, qui saturent. Des généralistes aux urgentistes, en passant par les infirmières des EHPAD et même jusqu’aux cadres de santé, tout le monde est au bord de la crise de nerfs.
Pendant six mois, le réalisateur Éric Guéret a filmé le quotidien de jeunes internes en médecine au service des urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, en banlieue parisienne. Le résultat est un documentaire touchant et ambitieux, Premières Urgences (sorti en salles de cinéma le 16 novembre). Alors que les patients s’accumulent dans les couloirs, les cinq internes (Amin, Evan, Hélène, Lucie et Mélissa) font de leur mieux, avec courage et abnégation, malgré un criant manque de moyens.