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Pakistan et Turquie : Quand des gouvernements deviennent les parrains de la menace terroriste !

9 novembre 2020 Expertises   12343  

Roland Jacquard

Une kyrielle de drapeaux français et des effigies du président Emmanuel Macron ont été brûlés dans tout le Pakistan ces derniers jours alors que le gouvernement du Premier ministre Imran Khan encourageait les partis politiques, les groupes islamiques radicaux, les avocats et les associations d’étudiants à descendre dans la rue par milliers pour dénoncer l’islamophobie perçue en France.

De nombreuses autres manifestations sont prévues dans les prochains jours à Lahore, Karachi, Islamabad et dans d’autres villes par des groupes islamiques comme le Tehreek-e-Labbaik Pakistan, le Jamaat e-Islami, etc. En outre, une campagne mise en place sur les médias sociaux visant à boycotter les produits français a également été lancée dans le pays, avec une large diffusion de hashtags comme #MacronSaySorryToMuslims (#MacronDesExcusesAuxMusulmans), #FranceShameOnyou (#HonteALaFrance) et #BoycottFrance.

Au fil des ans, le Pakistan a évolué d’un allié occidental en Asie du Sud à un pays qui a vite glissé vers l’abîme de la radicalisation islamique, où les mollahs contrôlent le récit populaire. Des décennies de politique de l’armée pakistanaise pour soutenir ces groupes radicaux ont encore renforcé leur crédibilité, une grande majorité de la population étant influencée par eux.

En conséquence, alors que la France a déploré la décapitation choquante de Samuel Paty, au Pakistan, au contraire, beaucoup ont salué ce terrible incident et les médias sociaux ont félicité le « frère tchétchène » qui avait « vengé l’insulte du prophète Mahomet ». Dans un article paru dans un journal ourdou local, un membre du groupe terroriste Jaish-e-Muhammad, interdit par l’ONU, a approuvé le meurtre en le qualifiant d’aboutissement logique de l’acte de blasphème de Paty.

Le Premier ministre pakistanais, malgré la réputation du pays comme refuge pour les groupes terroristes, a publié une déclaration dans laquelle il a sermonné sans retenue le président Emmanuel Macron sur les moyens de refuser l’espace public aux extrémistes. Il a également lancé un appel au monde islamique pour qu’il s’unisse contre l’Occident afin de l’éduquer sur les voies de l’Islam ! Chez lui, il a encouragé la vaste population composée d’éléments radicalisés du pays à appeler au jihad contre la France. En fait, le leader du Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP) Khadim Hussein Rizvi, dont les discours ont incité un ressortissant pakistanais à perpétrer l’attentat au couteau à Paris le 25 septembre, a appelé, lors d’une grande réunion publique le 23 octobre, à l’utilisation de bombes nucléaires contre la France !

Dans un pays où l’indignation provoquée par des sentiments religieux devient un motif suffisant pour assassiner, la carte de l’« Islam menacé » est utilisée à la fois par le gouvernement et ses représentants pour attiser les sentiments populaires contre les « kâfirs » ou les non-croyants. Dans un pays où la loi sur le blasphème est utilisée comme arme pour cibler les minorités religieuses et où de nombreux « blasphémateurs » sont tués par des foules avant même que les tribunaux puissent statuer sur leur cas, ces « gardiens » de l’Islam ne seront que trop heureux de cibler des blasphémateurs à l’extérieur.

Alors que le Pakistan et la Turquie se bousculent pour devenir le porte-flambeau des musulmans du monde entier, ils déclenchent sur le monde de la libre pensée la dangereuse tendance à attaquer la liberté de religion et de croyance et la liberté d’opinion et d’expression. En outre, les discours outréncier de Recep Tayyip Erdogan et d’Imran Khan attisent les sentiments de haine contre la France et encouragent les groupes islamiques extrémistes et les individus isolés à entreprendre des attaques terroristes. Il est crucial qu’en ces temps éprouvants , l’Europe soit unie dans ses actions contre ces forces du fanatisme.