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France: Les collabos de l’islamisme, ça ose tout !

27 novembre 2020 Expertises   31451  

Martine Gozlan
Martine Gozlan

Pour paraphraser le Michel Audiard des Tontons flingueurs, on peut dire que les collabos, ça ose tout. Alors que les égorgeurs djihadistes ensanglantent encore la France, un vol noir de corbeaux péremptoires s’abat sur les plateaux et squatte les colonnes des journaux. Les tribunes au miel vénéneux chargées de réécrire la réalité se succèdent comme si rien ne s’était passé. En tous cas pas ce qui nous avait bouleversés jusqu’au fond de l’âme : cette réplique des séismes antérieurs, cinq ans après le massacre des journalistes de Charlie Hebdo, les attentats du Bataclan et de l’Hypercacher.

La cohorte des exégètes de nos nouvelles tragédies est aussi variée que la précédente vague d’adeptes du déni intellectuel. Elle allait, souvenez-vous, d’Emmanuel Todd, le premier à contester, en Trissotin du pensum sociologique, le « Je suis Charlie » jailli d’un million de voix désespérées le 11 janvier 2015, à l’écrivaine Virginie Despentes, célèbre pour sa déclaration d’amour aux frères Kouachi.

Re-citons la pour donner la mesure de ce qui fut écrit alors, sans la moindre écume de culpabilité : « J’ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage… » Imagine-t-on, en des temps démocratiques, une fan des bourreaux nazis se répandre en pâmoisons sur leurs crimes et continuer à tisser sans encombres sa toile d’araignée médiatique ? C’est ce qui s’est produit.

La même Despentes récidive en signant dans l’Obs du 14 novembre 2020 une tribune intitulée « Guerres et terrorisme. Sortir du déni ». Il faut dire qu’en matière de déni, le texte frôle les sommets. Il met sur un pied d’égalité sanguinaire « la guerre anti-terroriste » et le terrorisme qui nous frappe : les égorgeurs réagiraient aux bombardements des coalitions internationales sur le Moyen-Orient et notamment à la guerre menée par la France au Mali. Vieille thèse dont l’ineptie et la mauvaise foi sont chaque jour démontrées par les massacres commis par les djihadistes sur leurs propres populations civiles, qu’il s’agisse de l’Afghanistan, du Mali ou du Nigeria où opère la sinistre secte Boko Haram dont le nom résume l’univers islamiste : « Le livre est  impur ».

Néanmoins, des auteurs et des éditeurs de livres co-signent avec Despentes cette tribune cherchant de fausses excuses aux « nazislamistes », comme les appelaient naguère ces Algériens qui les combattirent, entre 1991 et 2000, dans l’indifférence et parfois la réprobation du monde. Relevons sans surprise parmi les belles consciences pétitionnaires, le philosophe Alain Badiou, congelé dans son post-marxisme lunaire ; l’inamovible François Burgat, vieux compagnon de route de l’islamisme ; l’éditeur François Gèze qui se fit un devoir, lors de la  sanglante décennie algérienne évoquée plus haut, d’épaissir le brouillard médiatique entretenu en France sur les responsables des massacres ; son collègue des Editions la Fabrique, Eric Hazan, qui publie Houria Bouteldja, égérie antisémite des Indigènes de la République.

De nouvelles plumes s’ajoutent à leur panache poussiéreux : l’actrice Adèle Haenel, à qui les dérives de Metoo ont offert une carrière parallèle, l’enseignante Laurence de Cock qui manifesta contre « l’islamophobie » le 10 novembre 2019, aux côtés du CCIF, peu gênée par les «  Allah Akbar ! » clamés par les voilées, leurs mentors et leurs parrains politiques de l’extrême-gauche. Mais aussi les romanciers Alexis Jenni (prix Goncourt 2011) et Annie Ernaux, qu’on préférerait voir se confiner avec leurs écrits littéraires plutôt que tribuniciens. On ne peut citer tout le monde. D’autant plus qu’au registre de la proclamation victimaire, ça se bouscule au portillon. Ségolène Royal, sur Cnews, se lâche pieusement : « Je pense que certaines caricatures de Mahomet sont insultantes… » La dame à la rose n’est « pas pour l’interdiction mais pas pour cautionner et dire que c’est bien… »

Du côté du pseudo « Islam de France », une furieuse campagne vise à censurer Hassan Chalghoumi, l’imam de Drancy, cible préférée depuis 2005 du comité « Cheikh Yassine » dont le gourou, Abdelhakim Sefrioui, a joué un rôle dans la cabale qui mena à la décapitation de Samuel Paty. Sefrioui est sous les verrous et le collectif dissous mais la haine contre Chalghoumi, cet imam trop républicain, trop favorable au dialogue avec les juifs et Israël, se déploie sans limites. D’abord, le religieux est menacé de mort par des milliers de messages. Une fatwa appelle à « l’exécuter ». Ensuite, parmi ceux qui appellent les medias à ne plus l’inviter, on trouve du très beau linge : Bariza Khiari, ex-vice présidente du Sénat, membre du bureau exécutif d’En Marche et présidente de l’Institut des cultures d’Islam, Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation pour l’Islam de France. Ce dernier, qui se présente constamment comme un modéré, n’hésite pourtant pas, dans une interview au site algérien TSA, à reprendre le discours mensonger des pires ennemis de la France dans les pays soumis à l’emprise obscurantiste : « Il y a véritablement en France une haine contre les musulmans en tant que personnes… » ose Ghaleb Bencheikh.

Avec de tels ennemis, l’islamisme a encore de beaux jours devant lui.

* Journaliste et essayiste, rédactrice en chef à l’hebdomadaire Marianne, spécialiste de l’islamisme et du Moyen-Orient.