La catastrophe sanitaire tant redoutée n’a pas eu lieu au Moyen-Orient, comme dans les pays du Maghreb ou en Afrique, même si rien n’indique que la crise du coronavirus soit sur le point de se terminer et la situation peut encore largement évoluer, surtout avec la seconde vague qui sévit de nouveau dans la région.
Les Français devraient être fiers. Ce sont leurs valeurs – laïcité, citoyenneté, égalité- que l’on brandit aujourd’hui dans des pays meurtris et déchirés, là où on ne l’attendait pas. Au Liban, des foules immenses, jeunes, chamarrées, unies au delà de leurs différences, exigent qu’on en finisse avec le vieux système confessionnel. Nés après la guerre civile, hostiles à l’instrumentalisation de leur minuscule pays par des puissances rivales et prédatrices, l’Arabie Saoudite et l’Iran, les manifestants réinventent au Levant le beau mot de patrie. Le Hezbollah, contesté pour la première fois dans ses fiefs, envoie en vain ses miliciens écraser le mouvement.
A sa mort en 2003, Bernard-Henri Lévy avait qualifié l’ancien président Aliza Izetbegovic de « de Gaulle de la Bosnie en lutte ». C’est pourtant cet homme qui écrivait en 1980 : « Les musulmans ont formé le dessein de prendre en main les commandes du sort de leur monde et de le modeler grâce à leurs propres conceptions ». Chef d’État pendant la guerre des Balkans, Aliza Izetbegovic accueillait par milliers des djihadistes venus du monde entier.
Que pourraient nous dire les philosophes alors que nous vivons une crise pandémique qui nous oblige à rester confinés chez nous et à éviter nos semblables? De toute évidence, nous devrons tendre l’oreille à la parole scientifique, médicale et technique. Les savants sont les seuls à pouvoir nous apporter des réponses pratiques sur la manière de répondre aux attaques de ce dangereux virus.
Pour dénoncer les adversaires des Frères musulmans et de l’islam radical, les communicants liés au Qatar utilisaient habituellement des pseudonymes. A l’occasion, il pouvait également faire appel à François Burgat, chercheur à la retraite, aujourd’hui président du Centre arabe de recherches et d’études politiques (CAREP) à Paris, organisme financé par l’émirat gazier. Toutefois, le dernier article, « Boue sur le Qatar », publié le 20 juin sur un blog hébergé par Mediapart, est signé par Paolo Fusi, un sulfureux personnage, auteur de faux grossiers lors de la dernière guerre du Golfe.
Le modus operandi souvent appliqué par la Chine pour faire des percées dans les pays économiquement plus faibles, que ce soit en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, consiste à conclure des accords avec des chefs d’État corrompus. Cela permet aux entreprises chinoises de promouvoir non seulement leurs intérêts commerciaux dans ce pays, mais aussi à l’État chinois de pénétrer subrepticement dans le système politique de la nation, dans le but d’assurer son influence à long terme. La nation himalayenne du Népal apparaît comme un exemple classique de cette machination chinoise où le parti communiste népalais au pouvoir, dirigé par le Premier ministre KP Sharma Oli, semble défendre de manière flagrante les intérêts chinois, au point de mettre mal à l’aise de nombreux membres haut placés de son parti.
Il y a une quinzaine d’années, j’avais eu le privilège d’entrer dans l’antre de Gamal al-banna, le plus jeune frère d’Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans. Dans un petit appartement situé dans un quartier populaire du Caire, il avait accumulé plus de 30.000 ouvrages, aujourd’hui souvent introuvables, des centaines de documents inédits, comme des notes manuscrites sur les liens secrets entre la Confrérie et le Mouvement des officiers libres, l’organisation militaire fondée par Gamal Abdel Nasser. Du vivant de Gamal al-Banna, ces trésors n’intéressaient pas grand monde. Que sont-ils devenus depuis sa disparition en janvier 2013 ?
Quand ça sera fini, si ça finit un jour, il y aura de beaux moments d’émotion solennelle et télévisée. Les ministres, dans leur bleu costume, se féliciteront d’avoir gagné la guerre. Ils auront le ton qui convient, ni trop attendri, ni trop martial. On connaît la chanson. Ils auront des ruses de langage, des transpositions subtiles, des inflexions mesurées qui feront de cette aventure une victoire collective. Ça donnera des érections aux pilleurs de PQ et de coquillettes d’appartenir au peuple héroïque.
La pandémie qui s’est abattue sur la planète doit nous faire réaliser que rien ne sera plus comme avant. Il y a eu l’avant coronavirus. Il y aura l’après coronavirus géopolitique et géostratégique. Aujourd’hui, plusieurs facteurs ont de quoi inquiéter les chancelleries occidentales : Le retrait Américain des affaires du monde et du Moyen Orient, en particulier, laissant le champ libre à la Russie et à l’Iran ; L’offensive tous azimuts de la Chine et les divisions de l’Europe.
L’écrivain Emile Habibi, Palestinien de Haïfa resté en Israël après 1948, avait inventé un joli mot pour qualifier l’état d’esprit des individus qui vivent l’ambiguité au quotidien : peptimiste. Un cocktail d’espérance et de lassitude, quelque part entre l’optimisme et le pessimisme. C’est exactement le terme qui convient aujourd’hui face aux conséquences de l’épidémie sur les religions.