C’est une toute petite fiche dans la jungle des recommandations administratives émises en France, à l’occasion du déconfinement, mais elle constitue un énorme pas dans la lutte contre le communautarisme. Ce document de trois pages émis par le ministère de l’éducation nationale, sous l’intitulé de « Coronavirus et risque de replis communautaristes », est d’une clairvoyance inédite, à la fois, sur la complexité du « spectre des idées radicales du communautarisme », sur les « techniques et manières de procéder » des différents « groupes radicaux » porteurs de projets « anti-démocratiques et antirépublicains » et sur les « conduites à tenir » pour contrecarrer les visées « séparatistes » de tels groupes, qu’ils soient « communautaires, autoritaires ou inégalitaires ».
Le 23 avril, la dépouille de Sajid Hussain, un ressortissant pakistanais qui avait obtenu l’asile politique en Suède en 2017, a été retrouvée dans le fleuve Fyris, près d’Uppsala. Selon la police suédoise, Sajid Hussain avait été vu pour la dernière fois, le 2 mars, à bord d’un train à Stockholm en direction d’Uppsala. Il était porté disparu durant près de deux mois, depuis qu’un rapport de disparition avait été déposé auprès de la police suédoise, le 3 mars.
En dépit des joutes verbales enflammées et des gesticulations menaçantes promettant de venger sa mort, l’élimination du général Qassim Soleimani, tué par un drone américain, le 3 janvier dernier, non loin de l’aéroport de Bagdad, est un soulagement pour le Régime iranien ! Et pas seulement pour le courant réformiste, mené par le Président Hassan Rohani et son ministre des affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif.
Loin d’avoir mis un terme à l’existence ni même au pouvoir de nuisance de Daech, la mort de son Calife auto-proclamé, Abou Bakr al-Baghdadi – tué le 27 octobre dernier, lors d’une opération des forces spéciales américaines, au nord de la Syrie – aura pour effet d’accélérer deux tendances en gestation depuis plusieurs mois, au sein de la nouvelle Internationale djihadiste : la première est d’ordre structurel, la seconde est opérationnelle.
Cet été 2019 aura été, pour le Qatar, la saison de toute les outrances.
Tout a commencé le 20 juin, par une enquête du Wall Street Journal révélant que l’un des plus célèbres argentiers d’al-Qaida, Khalifa al-Subaiy, qui fut notamment le financier du « cerveau du 11 septembre », continue à exercer ses activités de « mécène de la terreur », à l’abri des hautes protections dont il jouit au sein de l’establishment qatari.
Puis, les scandales ont déferlé.
Longtemps la branche islamiste des Frères musulmans a bénéficié de la bienveillance des autorités et des largesses des législations sur l’asile politique dans les pays européens.
Une double aberration a longtemps prévalu à ce propos. Il y a tout d’abord cette contradiction sémantique criante dite de l’« islamisme modéré ». Car, comment peut-on être « modéré », ni même tolèrent, tout en se revendiquant d’une vérité divine imperméable à toute critique ou examen de conscience ?
Le monde traverse une période trouble. Une de ces zones grises de l’Histoire, qu’Antonio Gramsci avait décrites, avec la clairvoyance qu’on lui connaît, comme étant ces moments de clair-obscur d’où surgissent les monstres, lorsqu’un vieux monde se meurt et le nouveau tarde à naître. Et l’un des symptômes les plus épouvantables de cette gestation est le pervertissement des valeurs humanistes, au profit de discours haineux qui refont surface, sous des habits neufs qui n’enlèvent rien à leur nature abjecte : racisme, antisémitisme, xénophobie, extrémismes ethniques et religieux.