Les relations diplomatiques entre la France et le Pakistan sont probablement au plus bas, Marc Barety, ambassadeur de France à Islamabad, étant confronté à de graves menaces de sécurité, à la suite de la demande d’expulsion de l’ambassadeur formulée par le parti politique islamiste radical Tehreek-e-Labbaik Pakistan. Le parti islamiste a refusé de revenir sur l’ultimatum qu’il a lancé au gouvernement pakistanais, arguant que la France avait insulté le Prophète et commis ainsi un blasphème, un péché qui ne peut être pardonné. Le Tehreek a soumis deux autres exigences au gouvernement pakistanais, à savoir la rupture des liens diplomatiques avec la France et le boycott des produits français.
Le président chinois Xi Jinping a clairement affiché ses ambitions expansionnistes moins d’un an après avoir pris ses fonctions de secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) lorsqu’il a lancé l’ambitieuse Initiative Ceinture et Route (ICR) qui traverse l’Asie, l’Europe et l’Afrique, reliant des dizaines de pays. Et le premier pays à s’être associé à la Chine, dans le cadre de l’ICR, a été le Pakistan, lorsque le Corridor économique Chine-Pakistan (CECP), d’un montant de 62 milliards de dollars, comprenant un large éventail de projets d’infrastructure, a été signé en grande pompe en 2015. En raison de son étendue, le CECP, souvent désigné au Pakistan comme le projet phare de l’ICR, offre à l’observateur une vue d’ensemble des objectifs réels et des ambitions de Xi Jinping par rapport à cette initiative.
Une kyrielle de drapeaux français et des effigies du président Emmanuel Macron ont été brûlés dans tout le Pakistan ces derniers jours alors que le gouvernement du Premier ministre Imran Khan encourageait les partis politiques, les groupes islamiques radicaux, les avocats et les associations d’étudiants à descendre dans la rue par milliers pour dénoncer l’islamophobie perçue en France.
Le Groupe d’action financière (GAFI), l’organisme mondial de surveillance du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, a tenu une session plénière virtuelle du 21 au 23 octobre. Lors de cette session, les différents pays figurant sur la liste de surveillance du GAFI, classés sur la « liste noire » et « liste grise » de l’organisme, ont été passés en revue. Actuellement, deux pays, la Corée du Nord et l’Iran, figurent sur la « liste noire » et 16 pays, dont le Pakistan, sur la « liste grise » dite de surveillance accrue.
Le 2 septembre, le procès de l’attentat de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’hyper cacher de la porte de Bagnolet s’est ouvert au tribunal de Paris. Le même jour, le magazine Charlie Hebdo a réimprimé les caricatures du prophète Mahomet qui avaient fait des collaborateurs du magazine las cibles de terroristes islamistes. Interrogé lors de sa visite au Liban, le président français Emmanuel Macron a indiqué qu’il n’interviendrait pas contre la réimpression de ces caricatures, car la presse en France jouit de la liberté d’expression et même de la liberté de blasphémer. Si la déclaration de M. Macron a été bien accueillie en France et dans la majorité des pays du monde, elle a déclenché une vive opposition dans certains pays du monde musulman.
Une nouvelle expression a récemment fait son apparition dans les médias et les cercles diplomatiques internationaux : les « loups guerriers » terme désignant les nouveaux diplomates chinois très affirmés, qui utilisent Twitter et d’autres plateformes de médias sociaux pour s’en prendre à toute personne, morale ou physique, qui critique la Chine ou le Parti communiste chinois (PCC). Cette diplomatie agressive chinoise a tout particulièrement attiré l’attention, ces derniers temps , en raison des efforts acharnés de la Chine pour se distancer de toute association avec le Covid ou accusation de responsabilité dans la propagation du virus. Mais le phénomène n’est pas, tout à fait, nouveau. Car, depuis des années, les diplomates chinois ont tendance à être de plus en plus agressifs.
La politique de la Chine consistant à corrompre la classe politique d’un pays, en particulier celles qui sont économiquement fragiles, est bien connue. De nombreux pays d’Afrique, d’Asie du Sud et du Sud-Est, et d’Amérique latine ont été la proie de ces machinations chinoises et certains sont aujourd’hui profondément endettés envers la Chine.